Allison Pineau annonce la sortie de son autobiographie

Dans une interview exclusive pour Les Sportives, au micro et à la plume de la journaliste Mejdaline Mhiri, Allison Pineau annonce la sortie de son autobiographie en janvier 2024. Un livre qui l’accompagne pour sa dernière ligne droite, après dix-huit années passées au plus haut niveau.

Une autobiographie inédite, la première d’une handballeuse française, où Allison Pineau se raconte, se révolte, et se confie, sans concessions. Quatrième joueuse la plus capée de l’histoire du handball français, Allison a tout remporté avec les Bleues, du mondial en 2017 au sacre européen en 2018, jusqu’au titre olympique en 2021. L’athlète raccrochera les baskets à l’été 2024, après avoir disputé, elle l’espère, ses cinquièmes Jeux, ultime défi de sa carrière XXL.

Un ouvrage pour laisser une trace avant d’entamer un nouveau chapitre de sa vie, dans lequel ses engagements liés au sport au féminin et au développement de sa discipline tiennent une place majeure. Avec déjà le sentiment du devoir accompli, quoi qu’il arrive !

Les Sportives : Avec cette biographie, vous vous livrez sur votre vie privée. Pourquoi maintenant ? 

Allison Pineau : J’ai senti que c’était le bon moment pour moi de m’exprimer sur qui je suis en temps que femme. Le public français me connait en temps qu’athlète. Mon enfance, comment j’ai évolué. C’était important pour moi d’être en phase avec ça. Je suis à un moment dans ma vie où j’ai envie d’exprimer les choses. On parle de moi au caractère fort, qui fait preuve de beaucoup de résilience. On connait moins le côté chaleureux de moi que mon côté battante.

 À lire aussi : Diandra Tchatchouang, le sport un terrain d’engagement

Dans le livre, vous évoquez votre histoire familiale et certains traumatismes que vous n’avez encore jamais divulgués. Est-ce que cela a été difficile de prendre la décision d’en parler publiquement ?

Ça a été une décision hyper difficile car ce sont des choses dont je n’ai jamais parlé à qui que ce soit, même mes proches, ni mes meilleurs amis. C’est un vrai travail d’introspection. C’est un exercice difficile car il faut se mettre à nue, à découvert et dire tout ce qu’on n’a pas dit pendant 34 ans de son existence. Je suis contente aujourd’hui de l’avoir fait et d’être passée au dessus de mes peurs. 

Marie-José Pérec est Guadeloupéenne, comme vous, elle est également une immense championne qui a inspiré de nombreuses petites filles. Qu’est ce que ça représente qu’elle ait accepté de rédiger la préface de votre autobiographie ?

C’est un immense honneur pour moi qu’elle écrive cette préface, qu’elle ait accepté. Dans mon enfance j’ai beaucoup été comparée à elle physiquement et sur la performance. Tout le monde pensait que j’allais faire de l’athlétisme. Je revois Marie-Jo aux JO d’Atlanta. Elle sera à jamais dans le cœur des Français. J’ai voulu faire comme elle. Cette obsession de l’olympisme que j’ai, c’est elle. J’ai fait un copier coller. À un autre niveau, dans un autre sport, j’étais très inspirée par ce qu’elle a fait.

À lire aussi : Méline Nocandy : « Quand on est au sommet, il faut apprendre à descendre pour remonter »

Il y a d’autres thèmes abordés qui sont généralement passés sous silence, comme celui des salaires, des fêtes d’après victoire, de l’arbitrage ou bien encore du racisme. Vous donnez également votre version de ce qui s’est passé à Brest. C’était important pour vous de dire les choses sans détour ?

On est des humains, on fait aussi des erreurs. On est des modèles, mais on n’est pas la perfection. C’était important de parler de ces sujets, de dire la vérité sur ce qu’on traverse. J’ai toujours dit les choses, sans détours, et ça dérange. Mais selon moi il faut dire les choses pour faire avancer les débats.

Découvrez prochainement la suite de cette interview de lancement de l’autobiographie d’Allison Pineau !