Les clubs de basket-ball français vont connaitre une semaine décisive dans les deux championnats d’Europe. Alors que Bourges espère se rapprocher des demi-finales de l’EuroLeague face aux Turques de Mersin, l’ASVEL et Villeneuve d’Ascq s’affrontent pour une place en finale de l’Eurocup. Les Lyonnaises voudront se rapprocher d’un premier titre européen pour le club tandis que les Nordistes n’ont jamais été aussi proches d’un sacre européen après celui de 2015. Debrief avec Frédéric Mazéas, qui sera aux commentaires des deux rencontres sur la plateforme Skweek.
Les Sportives : Avant d’aborder les deux rencontres, pouvez-vous nous rappeler la différence entre les deux championnats que sont l’EuroLeague et l’EuroCup ?
Frédéric Mazéas : Ce sont les deux coupes d’Europe féminine. Il y a l’EuroLeague qui est la plus grosse compétition avec seize clubs au départ en deux poules de huit. Les quatre premières étaient qualifiées. Bourges a terminé quatrième du groupe A et s’est donc retrouvé contre le premier de l’autre groupe B. Basket Landes ne s’est pas qualifié. Derrière, il y a l’Eurocup, où on retrouve beaucoup plus de clubs français. Douze groupes de quatre, 48 équipes en tout, séparées en deux conférences avec six groupes par conférences. Il y a Charleville-Mézières, Angers, Lyon, Montpellier, la Roche Vendée et Villeneuve d’Ascq. L’Euroleaugue est vraiment la meilleure compétition européenne, en dessous on retrouve l’EuroCup. En EuroLeague, on retrouve les deux meilleures équipes françaises de la saison passée.
Trois clubs français sont encore en lice sur la scène européenne. Qu’est-ce qui explique une telle présence française à ce stade des compétitions selon vous ?
Le basket français chez les femmes a toujours eu un historique dans les championnats d’Europe. Bourges a remporté trois fois l’EuroLigue. Ça ne s’est pas toujours appelé comme ça mais en tout cas, l’équipe a remporté trois fois la meilleure compétition européenne. D’autres équipes françaises ont gagné les coupes d’Europe. On a aussi des internationales dans les clubs français. Dans l’effectif de Bourges cette année, on a Endy Miyem par exemple, qui est la capitaine de l’équipe de France, qui a été blessée mais qui est toujours dans les plans des Bleus. On a aussi Alix Duchet, Pauline Astier. À Lyon, on a Marine Johannes, Gaby Williams ou Sandrine Gruda. Cela permet aussi d’avoir des performances intéressantes en clubs.
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Des performances régulières, ou contextuelles ?
Il y a toujours eu des performances en coupe d’Europe. Bourges a gagné en 1997, 1998 et 2001, Valenciennes en 2002 et 2004. On a même eu des finales franco-françaises. C’est plus dur aujourd’hui car il y a des concurrences internationales beaucoup plus denses et établies. Aujourd’hui, les clubs russes ne sont plus dans la compétition. On verra quand les clubs russes reviendront car ils ont beaucoup gênées les performances françaises, notamment le club d’Iekaterinboug qui était très fort et a remporté beaucoup de compétitions ces dernières années. Cette année, il n’y a pas les clubs russes, donc ça laisse des opportunités pour les autres équipes de briller. Bourges a été le dernier club a avoir atteint le final 4 en 2014. Villeneuve d’Ascq a atteint la finale de l’Eurocup en 2015.
Cela s’explique aussi parce qu’il y a aussi de l’ambition dans le basket, hommes et femmes. L’ASVEL a beaucoup investi sur les hommes et continuent à le faire sur les femmes. Par exemple, Gaby Williams, joueuse de l’équipe de France, jouait l’an dernier à Sopron, les championnes d’Europe, et cette année, elle est à l’ASVEL. Cela montre les ambitions dans un marché qui est différent et qui est surement plus facile à investir puisqu’il y a moins d’argent à mettre au départ.
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Après un premier match décevant (84-56) disputé le 14 mars, les Bruyères se sont imposées le 17 mars d’un petit point au match retour contre Mersin, pour s’offrir ce match décisif. Qu’est-ce les Tango devront mettre en place ce soir pour s’assurer une place en demi ?
Pour essayer d’aller en demi, il faut faire comme le match deux. C’est à dire, ne pas rater grand chose. Les Tango de Bourges n’ont raté presque aucun panier à trois points. Et elles ont été beaucoup dans une belle attitude collective quand les Turcs ont plutôt versé dans l’individualisme. Alors qu’au premier match, c’était plutôt l’inverse. Mersin avait réussi à prendre le match à son compte et Bourges n’avait pas su réagir collectivement. Cela les avait coulé en fin de match. Il faut donc retrouver l’intensité et la détermination du deuxième match. Face à une équipe de Mersin, à l’extérieur, qui a des individualités très fortes, notamment des filles qui jouent en WNBA, il va falloir faire très peu d’erreurs. Ce sera beaucoup de concentration et d’abnégation collectives. Il faudra les agresser le plus possible et ne pas les laisser s’installer.
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L’ASVEL va affronter Villeneuve-d’Ascq ce jeudi pour la demi finale retour de l’Eurocup. Apres une victoire de quatre points en faveur de l’ASVEL au match aller, qui de l’ASVEL ou des nordistes voyez-vous accéder à la finale alors que le match se dispute à Villeneuve d’Ascq et se joue à la différence de points ?
C’est un format intéressant car tous les points comptent. C’est ce qui fait que le match aller a été super intense. On a eu beaucoup de suspens, les deux formations n’ont pas du tout lâché. Il n’y a pas eu de moment de flottement. Il y a eu beaucoup de run de chaque côté. Les deux équipes ont conscience que ce n’est pas deux matchs de 40 minutes mais un match de 80 minutes.
L’ESBVA peut le faire car elles seront à domicile pour le match retour, donc elles auront l’appui de leur public. Aussi parce qu’elles ont vu que l’ASVEL n’était pas intouchable au match aller. Elles leur ont causé beaucoup de problèmes, notamment avec Kamiah Smalls et Kennedy Burke, leurs deux Étasuniennes. Mais Villeneuve d’Ascq n’a pas gagné un match cette saison contre l’ASVEL. Les Lyonnaises ont gagné quatre fois en quatre matchs. Elles ont déjà gagné deux fois au Palacium. Les Lyonnaises ont beaucoup d’internationales et savent gérer ces matchs-là. Lyon a l’avantage et l’expérience, Villeneuve d’Ascq doit compter sur la fougue, la réussite et sur son public. La finale de l’Eurocup où figurera une équipe française sera diffusée en clair sur la plateforme Skweek.
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