« Je veux garder ma liberté de pensée et de parole pour dénoncer le système fédéral patriarcal et clientéliste », énonce Bénédict Maret dans sa publication Facebook ce week-end. Ce n’était pas annoncé officiellement, mais c’était bien enclenché, elle était l’une des femmes candidates à la présidence d’une fédération sportive, celle de la Fédération Française de Triathlon.
La décision de se lancer
Après la victoire de Bruno Gares qui détrône Isabelle Lamour à la présidence de la fédération française d’escrime, il n’y a plus qu’une seule femme à la tête d’une fédération sportive olympique en France. Alors que les élections fédérales se poursuivent, le nombre de femmes prenant la course à la présidence se réduit.
Depuis 2018, élue en 2016, Bénédict Maret est chargée de mission Mixités et Transition Ecologique à la Fédération Française de Triathlon. Elle ne l’avait pas annoncé en grande pompe, mais elle avait bien fait part de ses attentions. « Le 14 avril avait été voté au Comité d’Aministration que l’Assemblée Générale se ferait au 26 septembre. A partir du 14 avril j’ai décidé que je me présenterais. D’ailleurs, rien dans nos statuts de la fédération n’est réglementé sur le dépôt de campagne. Seulement sur les dépôts de listes. J’ai décidé que j’en profiterais pour me lancer, puisque j’avais le temps de voir venir car j’avais jusqu’à mars 2020 pour me présenter. »
Finalement, Philippe Lescure, actuel Président Fédération Française de Triathlon, avance l’AG au 19 juin. Décision que Bénédict dénonce : « Les AG de Ligue doivent être faites avant l’AG fédérale normalement. Finalement, l’élection des grands électeurs s’est faite courant juillet in extremis. Pour moi c’est un dénit de démocratie. »
De l’espoir à la désillusion
En septembre, Bénédict a été contactée pour figurer en tête de liste. « Ca m’a redonné de l’espoir et de la motivation. Car on m’a sollicité en temps que femme. Mais après mure réflexion, je renonce. Je pense qu’on construit déjà son équipe, puis son programme et enfin on détermine la tête de liste, et non l’inverse. C’est finalement pour cela que je renonce à me présenter, car cela ne correspond pas à qui je suis, ni où je veux aller. »
A 60 ans, cette femme de convictions n’a pourtant pas dit son dernier mot. Dans une publication Facebook, elle annonce effectivement qu’elle « renonce pour 2020, système tronqué », mais ne ferme pas la porte à 2024 « pour revenir en force ».
Propos recueillis par Aurélie Bresson
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