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Charlotte Girard Fabre élue présidente de l’AFCAM

Aurélie Bresson
29.11.2024

Charlotte Girard Fabre élue présidente de l’AFCAM à 94% de l’assemblée. Première femme présidente de l’Association du Corps Arbitral Multisports en 40 ans d’existence.

Ce vendredi 29 novembre 2024, lors de l’Assemblée Générale de l’Association Française du Corps Arbitral Multisports (AFCAM), au CNOSF, Charlotte Girard Fabre, secrétaire générale sortante, a été élue première femme présidente de l’association à 94 % des votants. 

L’actuelle présidente de l’APES (Accord Partiel Elargie pour le Sport) du Conseil de l’Europe, arbitre de haut niveau dans le handball et anciennement dans le hockey sur glace, n’a pu cacher son émotion, sa détermination de poursuivre l’engagement du président sortant Patrick Vajda dans un discours fort et concis. 

« Mesdames et Messieurs, chers amis de l’arbitrage,

C’est avec une profonde émotion que je m’adresse à vous aujourd’hui, alors que vous me faites l’honneur de m’élire présidente de l’AFCAM. Je mesure l’ampleur de la responsabilité qui m’est confiée et l’importance du chemin tracé par mes prédécesseurs.

Le poids de l’héritage est lourd, impressionnant, mais aussi profondément inspirant. Comment ne pas ressentir cette pression légitime lorsque l’on succède à deux figures majeures de l’arbitrage français ? Michel Dailly, notre président fondateur, qui a su fédérer un corps arbitral isolé et poser les fondations solides sur lesquelles repose notre maison commune. Sans lui, l’AFCAM n’existerait pas. Et Patrick Vajda, qui a porté cette vision encore plus loin, inscrivant l’AFCAM dans une modernité et un militantisme exemplaires.

Patrick, tu as toujours affirmé que « la femme était l’avenir de l’arbitrage ». Aujourd’hui, en devenant la première femme présidente de l’AFCAM, je me permets de te donner raison une fois encore. Tu as œuvré dès le début pour la féminisation de notre corps arbitral. Il y a 35 ans déjà, avec Michel, tu lançais le premier séminaire dédié à l’arbitrage au féminin, une initiative visionnaire. Plus tard, vous avez exigé des fédérations qu’elles nomment des déléguées féminines. Et même si le combat pour l’égalité n’est pas terminé, nous sommes aujourd’hui à un tournant : notre comité exécutif est désormais totalement paritaire.

Mais Patrick, ton héritage ne se limite pas à la féminisation. C’est une œuvre immense qui a marqué l’histoire de l’AFCAM et de l’arbitrage en France et au-delà de nos frontières.

Il y a eu la création de la liste des arbitres et juges de haut niveau dans les années 90. Une initiative novatrice de Michel, portée par toi auprès des pouvoirs publics et du ministère de Mme Alliot-Marie. Elle a permis de donner une reconnaissance officielle à nos arbitres, même si, comme nous le savons tous, le combat pour des critères adaptés reste terriblement d’actualité.

Et que dire du « tronc commun » ? Une innovation unique qui a changé la formation des arbitres ! Toi tu avais compris que, quels que soient nos sports, les défis des arbitres sont universels. AU début des années 2000, en partant de zéro, tu as conçu un programme qui a fait ses preuves. Aujourd’hui, grâce à ta petite équipe, tout a été repensé, modernisé et digitalisé, cela reste un modèle envié, bien que son financement demeure un défi permanent.

La loi de 2006, dite loi Humbert ou Lamour : là encore, une avancée majeure pour protéger notre corps arbitral, en inscrivant notre mission dans le cadre d’une mission de service public. Et plus récemment, la loi de 2022, que beaucoup croyaient impossible ou se refusaient d’y voir le mot arbitre intégré. Grâce à ton acharnement et à l’appui décisif d’une commission mixte paritaire, elle est devenue une réalité.

L’intégration de l’AFCAM dans des instances internationales comme l’EPAS ou la commission de l’Entourage des Athlètes du CIO : autant de preuves de ton influence et de ta capacité à placer l’arbitrage français au cœur des enjeux mondiaux. Tout le monde n’arbitre pas un président du CIO !

Et puis, il y a l’IFSO, cette fédération internationale, ta fierté. Elle aborde des sujets que d’autres préfèrent éviter et démontre, par sa participation à de nombreux projets Erasmus+, sa pertinence et sa nécessité absolue.

Enfin, comment ne pas mentionner les dizaines d’arbitres que tu as aidés ? De nombreuses demandes pour libérer des arbitres du secteur public : 51 acceptées, seulement 2 refusées ! Et toutes ces entrevues, ces commissions parlementaires, ces ministres que tu as convaincus ou essayer de convaincre, pour faire avancer notre cause.

Patrick, ton œuvre est immense. Ce trophée que nous te remettons aujourd’hui n’est qu’un modeste témoignage de notre gratitude et de notre admiration. Sans les bases solides que tu as construites avec Michel, sans ta vision et ton énergie, nous ne serions pas là où nous en sommes aujourd’hui.

Je terminerai en réaffirmant ma détermination à être à la hauteur de cet héritage. Ensemble, nous continuerons à bâtir, à innover, à défendre les valeurs de l’arbitrage.

L’AFCAM a bientôt 40 ans, et elle entre dans une nouvelle ère, une ère 2.0. Mais elle a encore besoin de toi, de tes conseils, de ton regard aiguisé, de ta passion inaltérable pour l’arbitrage.

Merci de votre confiance. Continuons, ensemble, à écrire l’histoire de l’AFCAM.

Charlotte. » 

 

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Aurélie Bresson
29.11.2024

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