Commotion dans le rugby : « Je ne me rappelle plus du match » témoigne Lisa Cazaux
Coupe du monde de rugby oblige, les risques de commotion cérébrale pour les joueurs et joueuses de rugby sont au cœur de l’actualité. Lisa Cazaux, joueuse au Lons Section Paloise en Élite 1 (plus haute division féminine du rugby en France), témoigne après avoir été victime d’une commotion en janvier dernier.
Elle a 21 ans, et en janvier dernier, suite à un contact lors d’un match, Lisa Cazaux a perdu connaissance et aussi une petite partie de sa mémoire. « Je ne me rappelle plus du match. Les premiers souvenirs que j’ai de cette rencontre sont ceux d’après match dans les vestiaires. » Lorsqu’elle raconte les faits, Lisa commence par ce « petit KO » vécu à l’entraînement, 15 jours avant. « Ce choc-là, ce n’était rien de grave, j’ai dû respecter une semaine de repos complète et ensuite j’ai pu reprendre. »
Puis vient la rencontre face à Bordeaux. « Il restait quinze minutes de jeu. Sur une touche, j’attaque, je prends le ballon mais je ne vois pas l’une des joueuses adverses arriver. Je me retrouve au sol et depuis, je ne me souviens plus du match. »
« Ma mère a vu que quelque chose n’allait pas »
« Après le choc, je parlais, j’étais normale. Les kinés sont venus me poser des questions pour vérifier mon état. Je n’ai pas dû répondre correctement à tout puisqu’ils m’ont fait sortir pour la fin de la rencontre. Je me suis assise avec ma mère qui me trouvait bizarre. Elle a vu que quelque chose n’allait pas. Les autres personnes ne me connaissaient pas vraiment, donc difficile pour eux de se rendre compte de quoi que ce soit je pense. »
À la suite de ce choc, Lisa a dû répondre à un questionnaire régulièrement durant quinze jours. Elle a également été en arrêt complet pendant trois semaines. « Il fallait que le questionnaire soit valide pour que je reprenne, mais cela se faisait aussi en fonction de mon ressenti. »
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Commotion dans le rugby, un manque de prise en charge ?
L’étudiante en première année de master Staps a repris l’entraînement progressivement. « Au début, j’y allais doucement lors du retour sur le terrain. Je me disais « on ne sait jamais », j’avais peur de prendre un autre KO. Cela aurait fait trois en moins de deux mois et là, j’aurais dû totalement arrêter. Mais désormais je n’ai plus d’appréhension. »
Sur la question du suivi et de l’importance du sujet, la joueuse de Lons Section Paloise reconnaît quelques manquements. « Après le match, on m’a laissé repartir toute seule. J’aurais peut-être pu être suivi par un spécialiste à la suite du choc. » Malheureusement, les moyens déployés autour des commotions cérébrales dans le rugby restent pour le moment un luxe, que seuls les championnats professionnels peuvent s’offrir.
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Crédit photo : Poums64
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