Dans les pas d’Élisa Longho Borghini, légende Italienne du cyclisme sur route, la relève semble se dessiner distinctement. Pour jouer ce rôle : Gaia Realini qui, du haut de ses 22 ans, continue une progression fulgurante. Si la coureuse n’a pas pris le départ du Tour de France Femmes cette année, il faudra compter sur elle dans les années à venir.
Au milieu des différents pelotons dans lesquels elle est engagée, Gaia Realini ne passe pas inaperçue. Sa juvénilité ressort au milieu de ses nombreuses concurrentes. Son visage poupin et ses faibles dimensions physiques permettent, aux spectateurs au bord des routes, de rapidement remarquer le petit profil d’1m50 de l’Italienne. Elle qui est née le 19 juin 2001 dans la région des Abruzzes, à Pescara, continue sa progression éclaire vers l’élite du cyclisme mondial. Une ascension si rapide, que peu de personnes avait imaginé.
Des débuts sur terre
Si les résultats de Gaia Realini sur route ont de quoi ébahir, c’est qu’elle vient du du cyclo-cross. « La boue dans les pneus m’avait manqué, l’odeur du mouillé aussi », indiquait-elle après la période Covid. Oui, définitivement, l’Italienne à le cyclisme dans le sang depuis ses jeunes années et rien ne semble atténuer son envie de progresser. Ni son envie de rouler sa bosse dans le cyclisme. Elle participe à sa première étape de la coupe du monde XCO à Berne en 2018. Une année plus tard, en 2019, Gaia Realini est engagée chez les moins de 23 ans aux championnats d’Europe chez elle en Italie, à Silvelle di Trebaseleghe, où elle termine à la 7ème position, juste derrière sa compatriote Francesca Baroni.
Quand elle débarque chez les Espoirs, ses bons résultats continuent, sous l’égide de la team Guerciotti, spécialisée dans le cyclo-cross. Troisième Italienne de sa catégorie en 2020, deuxième en 2021, puis en or en 2022, elle est régulièrement top 10 de sa catégorie des champions européens.
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Très rapidement prometteuse sur la route
Sans faire d’éclaboussures, ses talents sont repérés. À tout juste 20 ans, l’Italienne rejoint une nouvelle équipe professionnelle, la Team Isolmant Premac Vittoria. Plutôt engagée sur des épreuves sur route, l’équipe qui ne lui impose pas uniquement le goudron puisqu’elle continue d’exercer son plaisir orginel, le cyclo-cross. Ses classements restent d’ailleurs meilleurs dans cette discipline. La Team Isolmant Premac Vittoria va lui permettre tout de même de passer un cap important en 2021 avec l’opportunité de participer au Giro Donne. Avec une 11eme place au général, ainsi que la symbolique place de 2ème meilleur jeune, c’est une belle satisfaction pour la pépite montante.
L’année suivante, elle se classe 13eme à plus de 28 minutes d’Annemiek van Vleuten. Encore une fois, des bons résultats qui attirent une plus grande équipe professionnelle. En juin 2022, elle intègre la Trek-Sagafredo et porte désormais la tunique bleue et blanche. Aujourd’hui membre de la Lidl-Trek, Gaia Realini continue l’aventure avec cette nouvelle équipe au budget plus large que ses précédentes teams. Ce choix lui permet également de rejoindre sa compatriote Élisa Longo Borghini, avec qui les relations sont très bonnes. « Je continue à dire qu’Élisa est mon idole. Faire les courses à ses côtés et être dans la même pièce qu’elle est fantastique », déclare la cadette des deux Italiennes. Une belle entente qui s’est affichée en février dernier lorsqu’elles sont arrivées main dans la main sur l’UAE Tour.
Elisa Longo-Borghini s'est imposé au sommet de Jebel Hafeet sur la 3e étape du #UAETourWomen devant sa coéquipière Gaia Realini. Silvia Persico a complété à 1'11" le podium devant Esmée Peperkamp à 1'13".#uciwwt #wielrennen #ciclismo #cyclisme pic.twitter.com/Cgyxnt3Y7l
— 🚴 Les Rois du Peloton 🚲 (@LRoisDuPeloton) February 11, 2023
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2023, l’année de l’explosion
Intégrer une équipe professionnelle n’est pas toujours gage de réussite, en particulier lorsque les attentes placées en vous sont importantes. Chez Gaia Realini, il n’a pas été nécessaire d’attendre longtemps pour voir son potentiel décupler. Au fur et à mesure des courses de l’UCI Tour, elle a montré ses nombreuses qualités. Capable de changer de rythme et d’enchainer les cols rapidement comme sa performance sur la Flèche Walonne, où elle a terminé 3eme, elle est aussi à l’aise en montagne et l’a prouvé lors de la Vuelta 2023.
À l’occasion de la 6ème étape, sur des cols de moyennes catégories, elle est la seule à suivre la légende Annemiek van Vleuten. Crime de lèse-majesté, elle vient même battre sa rivale au sprint, alors que son petit profil ne favorise pas ce genre d’exercice. Son ébahissement lors du podium protocolaire en disait long sur sa difficulté à accepter qu’elle fasse aujourd’hui partie des meilleures. « Je n’y crois toujours pas » confiait-t-elle à Eurosport. Le lendemain, elle est tout aussi à l’aise dans les pentes des lacs de Covadonga, classées hors-catégories, et vient terminer à seulement 11 secondes de Demi Vollering. Un profil similaire au Tourmalet qu’emprunteront les cyclistes du Tour de France le 29 juillet 2023.
Si elle n’a pas pris le départ du Tour de France Femmes 2023, probablement en raison des nombreuses courses déjà engrangées cette saison, l’Italienne peut sans doute bousculer la suprématie néerlandaise des dernières années.
🏆 𝐓𝐎𝐏 𝟑 𝐂𝐥𝐚𝐬𝐢𝐟𝐢𝐜𝐚𝐜𝐢𝐨́𝐧 𝐆𝐞𝐧𝐞𝐫𝐚𝐥 | 𝐓𝐎𝐏 𝟑 𝐆𝐞𝐧𝐞𝐫𝐚𝐥 𝐂𝐥𝐚𝐬𝐬𝐢𝐟𝐢𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧
❤️ 🇳🇱 Annemiek van Vleuten – @Movistar_Team
2⃣ 🇳🇱 Demi Vollering – @teamsdworx
3⃣ 🇮🇹 Gaia Realini – @TrekSegafredo#LaVueltaFemenina @CarrefourES pic.twitter.com/H7zOLby8Z3— La Vuelta Femenina by Carrefour.es (@LaVueltaFem) May 7, 2023
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Crédit photo : ASO – Rafa Gomez
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