La Fédération française d’escrime a annoncé vendredi matin la suspension provisoire d’Isaora Thibus, championne du monde en 2022, pour un contrôle dont le résultat a été jugé « anormal ».
« La Fédération française d’escrime vient d’être informée par l’International Testing Agency agissant pour le compte de la Fédération internationale d’escrime (FIE) que la fleurettiste Ysaora Thibus a fait l’objet le 14 janvier dernier d’un contrôle ayant produit un résultat d’analyse anormal », a indiqué la FFE dans un communiqué de presse vendredi matin.
Coup de massue avant les Jeux olympiques
A six mois des Jeux olympiques de Paris 2024, l’annonce est terrible pour la fleuriste, alors l’une des têtes d’affiche de la discipline depuis de nombreuses années. Ysaora Thibus « nie tout acte intentionnel de dopage », après ce contrôle réalisé par l’Agence internationale de test (ITA) le 14 janvier, alors qu’elle participait à l’étape de Coupe du monde de Paris, qualificative pour les Jeux olympiques, où l’équipe de France avait pris la deuxième place derrière l’Italie, résultat qui assurait la qualification olympique aux Bleues. « Je nie avec la plus grande fermeté m’être jamais administrée la moindre substance dopante. Les résultats négatifs des dizaines de contrôles subis cette année, comme toutes les autres, en témoignent », a t’elle réagi via un communiqué diffusé par son avocate Joëlle Monlouis.
« À 169 jours des Jeux olympiques à Paris qui constituent le rêve de ma vie de femme et d’athlète, chacun comprendra que cette information a d’abord créé chez moi et tous ceux qui veillent à ma préparation un effet de sidération. Avec l’aide de mes conseils, et d’experts nous allons analyser et chercher à comprendre ce résultat incompréhensible, s’il était confirmé ». Une formulation qui laisse entendre qu’elle compte sur le résultat de l’échantillon B. L’ITA précise d’ailleurs que la tireuse « a le droit de demander l’analyse » de celui-ci.
De l’osterine pour prendre du muscle
La substance qui a amené à ce résultat d’analyse anormal n’est cependant pas précisée dans le communiqué de la fédération française d’escrime. Pourtant, selon nos confrères de La Depeche, l’ostarine serait la substance dopante retrouvée dans les analyses de la fleurettiste française. Classée parmi les agents anabolisants (S1) de la liste des produits interdits par l’Agence mondiale antidopage (AMA), cette substance est un modulateur sélectif des récepteurs androgènes (ou SARMs). L’ostarine est interdite par le code mondial antidopage de l’AMA depuis 2008. Elle agit sur les capteurs et récepteurs de la masse musculaire du corps humain, s’apparentant à des stéroïdes « légers ». L’été dernier, quelques mois avant le contrôle positif d’Ysaora Thibus à cette substance, c’est le champion olympique brésilien de la perche, Thiago Braz, qui voyait son nom associé à celui de l’ostarine dans la rubrique dopage.
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