Ce week-end, dans Sport Reporter, Canal + diffuse le premier épisode de « Guerrières ». La série, qui devait suivre quatre championnes dans leur préparation aux Jeux, a dû s’adapter au confinement et au report olympique. Les Sportives a échangé avec Arnaud Bonnin, réalisateur de l’émission.
Samedi 3 octobre, Canal + diffuse le premier des trois épisodes de « Guerrières », une série qui suit la préparation olympique de quatre athlètes qui visent une qualification et un titre aux Jeux. On entre dans la vie de Clarisse Agbegnenou, vice-championne olympique de judo et quadruple championne du monde, de la kayakiste australienne Jessica Fox, médaillée d’argent et de bronze aux Jeux, de Julia Chanourdie, championne de France en escalade et de l’Ivoirienne Marie-Josée Ta Lou, double vice- championne du monde de sprint. Le tournage de la série, qui devait aller jusqu’aux Jeux Olympiques, a été chamboulé par le confinement et le report de Tokyo 2020. Interview d’Arnaud Bonnin, présentateur de Sport Reporter et réalisateur de la série.
Les Sportives : Comment vous est venue l’idée de « Guerrières » ?
Arnaud Bonnin : A l’approche de Tokyo 2020, on voulait suivre au quotidien et jusqu’aux Jeux quatre sportives de différents pays et qui visent un premier titre olympique. Dans le traitement, on a essayé de mettre en avant le fait que ce sont des sportives jeunes, modernes et qui ont leur propre histoire à raconter. On voulait de la performance, de l’effort… montrer que ce sont des athlètes, qu’elles ont un objectif et qu’elles veulent y parvenir.
On suit leurs entraînements, leurs efforts, leurs peurs, leurs doutes, et on pénètre dans l’intimité familiale. Ca a été compliqué d’avoir cet accès total avec les Jeux ?
Le pacte implicite, c’était de pouvoir les filmer au plus près. On voulait voir tout ce qu’elles mettaient en place pour y arriver, et découvrir leur intimité, qui elles sont en dehors, car des quatre, seule Clarisse Agbegnenou est vraiment très connue. Elle est très sollicitée mais elle nous avait donné la priorité en terme de documentaire. En revanche, Marie-Josée Ta Lou est assez secrète et aime vivre en Côte d’Ivoire, on le voit. Elle veut montrer qu’on peut rester en Afrique et réussir. On a essayé à la fois de la laisser se préparer et de faire en sorte qu’elle nous montre son quotidien.
« Certes, il n’y avait plus cette apothéose, mais on a compris que le coronavirus serait un événement plus marquant que les Jeux. »
A la fin de l’épisode 2, c’est le choc du confinement. Et dans l’épisode 3, on suit leur vie confinée. Ca a été un défi, non ?
Quand le confinement arrive, on est contents d’avoir déjà tourné une partie tôt dans l’année (rires). Ensuite, oui, elles nous ont fait des vidéos pour qu’on suive leur adaptation, la poursuite de l’entraînement… Au départ, les Jeux étaient maintenus. Et une fois le report annoncé, on a recueilli leurs réactions à chaud, car c’était important. On a hésité mais on a réfléchi…et on a décidé de s’adapter à l’impossibilité de tourner, de se déplacer, et à l’absence de compétition. Certes, il n’y avait plus cette apothéose, mais on a compris que le coronavirus serait un événement plus marquant que les Jeux.
L’épisode 3, qui parle du confinement et du report des Jeux, est d’ailleurs encore en montage ?
La semaine dernière, j’étais avec Clarisse Agbegnenou : elle n’a pas encore repris l’entraînement et elle est assez choquée par cette situation. Dans les premiers épisodes, elle est une machine, elle est à fond, c’est son objectif, d’aller au bout. Et ensuite, elle dit qu’elle a pleuré énormément. Notre défi était de soigner la narration, d’arriver à représenter ce tournant dans le troisième épisode, ce choc, cette incompréhension. On espère que le spectateur le ressentira.
Propos recueillis par Assia Hamdi
Vous avez relevé une coquille ou une inexactitude dans ce papier ?
Proposez une correction à notre rédaction.
Vous avez aimé cet article ?
Retrouvez tous nos articles de fond dans le magazine
S’abonner au magazine