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Haltérophilie : la Néo-Zélandaise Laurel Hubbard devient la première athlète transgenre aux Jeux olympiques

Alais Diebold
23.06.2021

Avancée majeure vers l’égalité des minorités de genre dans le monde du sport. Laurel Hubbard, haltérophile néo-zélandaise de 43 ans, sera la première sportive transgenre de l’Histoire à participer aux Jeux olympiques.

L’annonce de sa sélection en équipe nationale a été confirmée ce lundi 21 juin par les autorités sportives néo-zélandaises. Classée seizième mondiale, Laurel Hubbard prendra part aux épreuves dans la catégorie des plus de 87 kg. À 43 ans, elle sera l’haltérophile la plus âgée à Tokyo.

Un palmarès impressionnant

Depuis les Jeux d’Athènes en 2004, le Comité international olympique (CIO) autorise les athlètes transgenres à participer à cet évènement. Dans la pratique, aucun·e athlète n’a jamais pris part aux épreuves olympiques. Depuis qu’elle a entamé sa transition de genre en 2013, Laurel Hubbard lutte pour pouvoir concourir dans les catégories féminines. Avant cela, elle avait déjà établi des records nationaux en catégorie junior garçon.

En 2017, la Fédération internationale d’haltérophilie autorise les femmes transgenres à concourir sans avoir eu recours à la chirurgie. Depuis lors, Lauren Hubbard a remporté une médaille d’argent aux championnats du monde de 2017. Une blessure au coude contractée lors des Jeux du Commonwealth de 2018 l’a tenu écartée des compétitions pendant quelques temps. Parvenant à revenir de ce qui aurait pu signer la fin de sa carrière, elle remporte une médaille d’or aux Jeux du Pacifique en 2019.

Remise en question de ses performances

Ce lundi 21 juin, la directrice générale du Comité olympique néo-zélandais, Karen Smith, a annoncé dans un communiqué que Laurel Hubbard remplissait les conditions pour participer aux Jeux. Cela implique que son niveau de testostérone est inférieur à celui exigé par le CIO (moins de 10 nanomoles par litre pendant les douze mois précédant une compétition). « Nous reconnaissons le fait que l’identité transgenre dans le sport est un sujet hautement sensible et complexe, qui exige un équilibre entre les droits humains et l’équité sur le terrain », a affirmé Karen Smith dans son communiqué.

Cette annonce a généré des critiques concernant la tenue de compétitions équitables. Ses détracteur·trice·s considèrent que Laurel Hubbard disposera d’un avantage physique du fait d’être née homme, au détriment des haltérophiles nées femmes. L’haltérophile belge Anna Vanbellinghen parle même de « mauvaise blague » pour les concurrentes. De son côté, Karen Smith apporte son soutien à sa compatriote : « En tant qu’équipe néo-zélandaise, nous avons une forte culture de manaaki [hospitalité], d’inclusion et de respect de tou·te·s. » Un pas de plus pour la visibilité des athlètes transgenres.

Crédit photo : Marc Schiefelbein/AP/SIPA

Alais Diebold
23.06.2021

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