Handball – Emmanuelle Mousset, manager des Bleus : « Pour rien au monde je ne changerais d’équipe »
Savez-vous qu’il n’y a pas que des hommes au sein de l’équipe de France de handball ? Lors du match de préparation à Orléans, Les Sportives Centre-Val de Loire ont rencontré Emmanuelle Mousset, LA manager des Bleus. L’ex internationale de judo a succédé à Michel Barbot, ancien président de la ligue du Centre de handball.
Les Sportives : Comment avez-vous intégré l’équipe ?
Emmanuelle Mousset : Complètement par hasard. Je ne suis pas du tout handballeuse mais je connais le haut niveau, car j’étais en équipe de France de judo. Donc forcément, je connais cet environnement et je m’y retrouve. J’arrive à ressentir ce dont les joueurs ont besoin et à anticiper les choses. Je suis depuis 12 ans à la fédération et j’ai beaucoup travaillé avec Michel Barbot, mon prédécesseur, qui m’a appris le métier. C’est un pur bonheur de travailler avec cette équipe, même si je suis la seule femme parmi tous ces hommes. Il n’y a aucun problème, ils m’acceptent comme je suis. J’apporte une petite touche de féminité et je pense que pour eux c’est bien parfois d’avoir quelqu’un à qui se confier. Je n’ai vraiment pas l’impression qu’être la seule femme soit quelque chose qui puisse me mettre en difficulté.
Pourriez-vous revenir sur votre rôle ?
Je m’occupe de beaucoup de choses autour de l’organisation. Hébergement, transport, logistique, équipements, je gère aussi tout ce qui est billetterie, pour les familles des joueurs ou les officiels. Mon champ d’action est très large, j’essaie d’anticiper au maximum. Pour ces championnats du monde, c’était assez simple parce que l’hébergement est imposé par l’EHF, mais quand on voyage en Province, le staff me fait entièrement confiance, j’ai carte blanche pour le choix des sites, je trouve ça assez sympa.
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Comment sont les garçons de l’équipe de France avec vous ?
Quand ils me voient porter un sac, ils sont toujours là pour me donner un coup de main, me demander si ça va. Franchement, c’est une équipe qui vit bien, que ce soit avec le staff ou les joueurs, donc c’est vraiment agréable. Je viens d’un sport individuel et là je me retrouve en sport co, donc c’est complètement différent. Quand j’étais athlète, j’étais dans ma sphère, là je dois partager avec les autres, c’est une belle expérience. Tout se passe bien, je suis une personne du staff, rien de plus, rien de moins.
Avez-vous déjà travaillé avec les filles ?
On échange beaucoup avec le staff féminin pour trouver les meilleures organisations, mais pour rien au monde je ne changerais, parce que je l’aime bien cette équipe ! Je préfère travailler avec des hommes parce que je me sens bien et que je suis un peu chouchoutée. Après, je n’ai jamais travaillé avec les filles donc je ne peux pas comparer, mais je me plais où je suis, je me fonds dans cette équipe. Je suis une personne assez réservée, mais quand il faut élever la voix je le fais et je suis écoutée.
Je préfère travailler avec des hommes parce que je me sens bien et que je suis un peu chouchoutée.
Quel est votre meilleur souvenir ?
Bien évidemment, le titre olympique à Tokyo. J’ai vécu aussi celui de champion du monde en France, mais pour moi c’était un rêve de participer aux JO en tant qu’athlète judo. C’était quelque chose qui me faisait envie et cette victoire a été un réel épanouissement, qui plus est au Japon, un pays que je connais et que j’aime beaucoup. C’est tout un ensemble de choses qui font que c’était vraiment un accomplissement, avec tout un tas d’émotions qui resteront à jamais gravées dans ma tête.
Bientôt les JO de Paris 2024, avec le public en plus ?
Exactement ! Ce sera différent parce qu’à Tokyo il n’y avait personne dans les gradins. On était un peu isolés parce qu’on ne pouvait pas sortir du village, ni se balader, ni même sortir du bus. On était un peu comme des robots mais on a quand même vécu tous ensemble et c’était chouette. Franchement, Tokyo, c’était une belle aventure. On verra à Paris.
Propos recueillis par Christelle CHAPIOTIN
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