Inspirés par la F1, les W Series veulent propulser les femmes au plus haut niveau
Ce samedi 26 juin débutera la deuxième édition des W Series, la première compétition de monoplaces réservées aux femmes. Saison de transition avant 2022 et le lancement d’un championnat par équipe. Cette année 2021 signe le rapprochement des W Series avec la Formule 1.
Exception en sport automobile, ce championnat exclusivement féminin a été lancé en octobre 2018 pour répondre à la faible représentation des femmes au plus haut niveau. La création de cette compétition fait débat. En théorie, les sports automobiles sont mixtes. La réalité est bien différente. Aucune femme n’a participé à une course de Championnat du monde de Formule 1 depuis Lella Lombardi (1975), seule femme à s’être classée aux championnats du monde de Formule 1. Aujourd’hui, quelques femmes pilotes appartiennent à des équipes mais leurs chances de prendre part à une course sont minces.
Des grands noms du circuit automobile soutiennent ce projet. Pour Lewis Hamilton, septuple champion du monde, les W Series représentent une opportunité d’attirer des femmes à pratiquer ce sport : « Pour l’instant, c’est un sport dominé par les hommes, et ça doit changer. Les W Series représentent un pas dans la bonne direction, mais ça doit remonter jusqu’au karting. »
Rapprochement et lever de rideau de la Formule 1
Les W Series visent à offrir argent et opportunité aux pilotes. Les conductrices sont sur un pied d’égalité puisque toutes les voitures sont des Tatuus T-318 de Formule 3. Le ou la meilleur·e pilote gagne. Pas la meilleure voiture. Ce circuit apporte aux pilotes une visibilité notamment auprès des sponsors. Jamie Chadwick, gagnante de la première édition en 2019, a signé un contrat avec l’équipe de Formule 1 Williams Racing. Elle aide son équipe de F1 à se préparer pour les courses. Autre gain en visibilité : 175 diffuseurs permettront de visionner le championnat dans le monde. L’an dernier, en Angleterre, les W Series étaient la discipline féminine la plus regardée après le football.
Désormais, les huit courses se dérouleront un jour avant le Grand Prix et emprunteront les mêmes pistes. Pour ces sportives, cette opportunité est aussi financière. L’inscription est gratuite. Les pilotes n’ont donc pas besoin d’avoir un sponsor pour pouvoir participer. Petit bonus : la gagnante remporte un prix de 1.5 million de dollars. L’objectif de ce championnat est donc double. Faire accéder certaines femmes à la F1 et recruter de nouvelles adeptes dans un sport en perte de vitesse chez les femmes.
Championnat par équipe dès 2022
Ce jeudi 24 juin, les organisateur·trice·s de la compétition ont annoncé qu’en 2022, les W Series deviendra un championnat par équipe. Dès cette année, de nouveaux partenaires font leur apparition. Bonne nouvelle pour les pilotes féminines puisque l’édition de la saison 2020 avait été annulée en raison de la pandémie. Dans cette nouvelle structure, des paires de pilotes représentent leurs équipes. Elles conduiront dans des voitures mécaniquement identiques pour favoriser l’équité entre les pilotes. « Dans le cadre de la transition, la W Series lancera un championnat par équipes non officiel en 2021 en utilisant un système de points robuste qui, en cas de succès, restera en place la saison prochaine et au-delà », a déclaré Catherine Bond Muir, PDG de W Series.
Cette saison 2021 initie donc un certain changement. La première année justifiait l’existence de la compétition tandis la seconde doit permettre de la faire perdurer. Pour Catherine Bond Muir, « cette année a été consacrée à la sécurité financière et doit maintenant être consacrée à l’augmentation de l’audience et à la diffusion de la marque W Series à travers le monde. » La pérennité de ce championnat est essentielle pour la croissance du sport automobile au féminin. Le partenariat avec la F1 et de nouveaux investisseurs devraient faciliter son développement.
Crédit photo : Reuters/Matthew Childs/File Pho
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