Âgée de 25 ans, l’Afghane Masomah Ali Zada a terminé dernière du contre-la-montre à presque 14 minutes de l’or. La jeune femme est membre de l’équipe des réfugiés créée par le CIO et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Cette dernière place est une victoire dans le combat que mène la cycliste.
À 24 ans, Masomah Ali Zada est la première cycliste afghane à participer aux JO. Battue dans son pays à cause de sa passion, elle est réfugiée en France depuis trois ans.
Fuir l’Afghanistan pour poursuivre ses rêve
La vie de Masomah Ali Zada est tout sauf un long fleuve tranquille. Sa famille est chiite, une minorité opprimée par les Talibans afghans. Ses parents décident de fuir vers l’Iran à pied. Après un périple de huit jours, leur statut de réfugiés est refusé. Malgré des années difficiles, elle apprend à faire du vélo à Téhéran. Dix ans plus tard, elle rejoint son pays d’origine, à Kaboul. Elle laisse le cyclisme de côté pendant quelques temps mais suite à un bon résultat dans une course scolaire, la jeune fille remonte sur le vélo.
Elle rallie l’équipe de cyclisme afghane composée de seulement quelques filles. S’entrainer à l’abris des regards, se faire discrète. C’est la règle pour pouvoir vivre sa passion pour le cyclisme. Pourtant, malgré tous ses efforts, la cycliste connait la violence de certains hommes qu’elle croise, de jets de pierres, d’insultes et d’harcèlement. « Je suis déjà gagnante parce que je gagne contre les gens qui pensent que les femmes n’ont pas le droit de faire du vélo», a explique la jeune femme au micro de France Télévisions.
«Si je n’ai pas peur en Afghanistan, pourquoi aurais-je peur aux Jeux olympiques ? Mon but était de participer, je ne regrette rien et je ne lâche rien.»
Se reconstruire en France
Son arrivée à Lille, en 2017, favorisée par l’avocat Patrick Communal lui permet de continuer le cyclisme sans être menacée au quotidien. Grâce à sa détermination et son entraînement, elle obtient une bourse du CIO pour lui permettre de concourir à Tokyo. Il s’agit de la première réfugiée en France, qui intègre l’équipe créée par Thomas Bach il y a cinq ans.
Le contre-la-montre était sa première course internationale et « un souvenir inoubliable » pour Masomah Ali Zada. «C’est un très bon message pour les autres ! C’est vraiment une fierté pour moi de changer la vie des femmes qui pensent qu’elles ne peuvent pas y arriver et qu’elles sont faibles» , s’exprimait l’Afghane qui assume complètement son choix de participer aux Jeux.
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