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L’alpiniste Kristin Harila entend être « la plus rapide » à gravir les 14 « 8.000 »

La Redaction
22.05.2023

L’alpiniste norvégienne Kristin Harila, en foulant ce mois-ci le sommet du Cho Oyu, est devenue « la femme la plus rapide » à gravir les 14 plus hauts sommets du monde, mais « l’important » à ses yeux désormais est de devenir « la personne la plus rapide ».

Son nouveau record n’a pas ému outre mesure la grimpeuse de 37 ans qui ne l’a même pas annoncé. « Il est très important de n’être pas que la femme la plus rapide, mais la personne la plus rapide », déclare-t-elle à l’AFP. « Les femmes peuvent aussi battre le record de la personne la plus rapide », insiste-t-elle. Et comme elle n’a pas froid aux yeux, c’est bien le record absolu de vitesse, détenu par le Britannique d’origine népalaise Nirmal Purja, qu’elle entend battre. Une quarantaine d’hommes environ et quelques femmes seulement, dans l’Histoire, ont atteint les 14 plus hauts sommets du monde, culminant au-dessus de 8.000 mètres.  Les grands alpinistes sont pour la plupart des hommes et seule une poignée de femmes a su se distinguer et se hisser au sommet dans cette discipline. Peu d’entre elles se retrouvent sous les feux des projecteurs, elles ne suscitent guère l’intérêt des sponsors, nécessaires pour financer leurs expéditions. L’année dernière, malgré ses prouesses, Kristin Harila a tant peiné à trouver des sponsors qu’elle s’est retrouvée dans l’obligation de vendre son appartement pour financer ses ascensions.

 

« Différent d’être une femme dans le monde »

« Ce projet serait beaucoup plus facile à réaliser si j’étais un homme », déplore-t-elle, « c’est purement et simplement différent d’être une femme dans le monde, et pas qu’aux yeux des
sponsors ». Cette année, en revanche, plusieurs marques, dont les montres Bremont et les sacs à dos Osprey, soutiennent sa nouvelle campagne baptisée « She Moves Mountains » (« elle déplace des montagnes »). Mais elle espère surtout changer la perception des femmes alpinistes qui se rendent maîtresses de leur discipline. « J’espère que ce projet sera une source d’inspiration et rendra les choses plus simples pour les filles qui me succéderont », confie-t-elle. Originaire de Vadso, en mer de Barents dans l’extrême nord de la Norvège, commune où le point culminant est de 633 m, elle a consacré ses jeunes années au football, au handball et au ski de fond. Ce n’est qu’en 2015, lors d’un voyage au Kilimandjaro, en Tanzanie, gagné dans le cadre de son activité professionnelle de l’époque pour une chaîne de magasins d’ameublement, qu’elle a réalisé sa première véritable ascension.

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« En moins de six mois  »

Et six ans plus tard, elle faisait la une des journaux en devenant la femme la plus rapide à relier les sommets de l’Everest et du Lhotse, au Népal. L’an dernier, elle tentait de battre le record de vitesse des 14 « 8.000 , mais son projet a été contrecarré par la stricte lutte de la Chine contre le Covid-19. Elle avait gravi cinq des 14 plus hauts sommets en 69 jours à peine. Elle avançait bien, avait conquis 12 sommets, tous les espoirs étaient permis. Il ne lui manquait plus qu’à atteindre la cime du Shishapangma, qui se trouve entièrement au Tibet et le Cho Oyu, que les alpinistes attaquent du côté chinois. Mais la Chine, inflexible sur sa politique sanitaire, ne lui a pas délivré de permis. Les restrictions sanitaires désormais levées, elle a entamé sa nouvelle campagne avec les deux sommets manquant à son tableau. Si son ascension du Cho Oyu est considérée comme le 14e sommet de la campagne entamée en 2022, il lui aura fallu un an et cinq jours pour en venir à bout. Mais ayant conquis le sommet tibétain Shishapangma en avril, elle a désormais jusqu’au 31 octobre pour battre le record de six mois et six jours établi en 2019 par Nirmal Purja. Déterminée, Kristin Harila n’y va pas par quatre chemins. « Mon objectif était de le faire en moins de six mois », affirme-t-elle, « alors quand on n’a pas reçu le permis (en Chine) l’an dernier, j’ai décidé de tout recommencer ».

Les Sportives avec @Agence France-Presse

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La Redaction
22.05.2023

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