L’histoire ressemble curieusement au film « Comme des garçons » de Julien Hallard, sur la création de la première équipe féminine de football de France à Reims. Elle débute le 16 mai 1971, avec un petit mot dans le journal à propos d’une réunion dans un café à Quimper. La volonté de ces filles, de différents milieux et d’âges variés, de jouer au football n’a jamais cessé depuis 50 ans. Retour sur leur histoire à l’occasion de cet anniversaire.
Dans les années 70, le club est exclusivement féminin. Le succès est rapide. Et les Quimpéroises évoluent alors une quinzaine d’années en première division. Elles quittent la deuxième division (D2) en 2015 mais le club ambitionne de retrouver ce niveau de jeu dans les trois ans, notamment pour éviter la fuite de leurs meilleures joueuses.
Actuellement, les footballeuses évoluent en Régionale 1. Un niveau intéressant mais pas suffisamment attrayant pour des jeunes filles talentueuses et ambitieuses.
La création de l’école de football
Après avoir connu un trou générationnel, le club décide en 2010 de créer une école de football. « Ce fût la pierre angulaire du changement », avoue Christophe Champenois, membre du bureau. Il était alors indispensable de structurer dès « le bas de l’échelle » pour alimenter par la suite les équipes adultes. « Ça a bien fonctionné, on a presque 40 jeunes filles qui vont passer chez les séniors l’année prochaine. On commence à avoir un gros vivier, ce qui nous permet d’avoir des ambitions, tout en continuant à se stabiliser et s’étoffer autour. Nous avons également essayé d’ouvrir une section sportive féminine avec un lycée de Quimper en septembre dernier. Avec la Covid, le projet n’a pas abouti mais nous allons réitérer en 2021. »
« Il y a une entité de club mais les sections féminines et masculines sont distinctes et autonomes. »
Un club dans un club
Bien que le socle des dirigeant·e·s soit en place depuis plusieurs années, la création de l’école de football a incité des parents à s’impliquer, amenant du sang neuf et de nouvelles idées. « Si des gens sont intéressés pour s’investir avec nous ou venir jouer, on les accueille avec grand plaisir », clame Christophe Champenois. La section compte aujourd’hui environ 130 licencié·e·s. Toutes les catégories jeunes, de U7 à U18, sont représentées. C’est une ancienne joueuse de D2, éducatrice salariée, qui coordonne toute la formation des joueuses.
Même si depuis plusieurs décennies, le club est mixte, historiquement, la section féminine c’est « presque un club dans le club. C’est pas forcément toujours bien mais c’est notre équilibre depuis 50 ans » poursuit Christophe Champenois. « Il y a une entité de club mais les sections féminines et masculines sont distinctes et autonomes. Il y a un·e vice-président·e différent·e et chaque section a ses bénévoles, ses terrains et ses vestiaires. »
Des projets pour un anniversaire historique
Plusieurs projets devaient marquer ce bel anniversaire lié au 16 mai 1971. Malheureusement, les conditions sanitaires sèment le doute quant à leur faisabilité. Le club avait notamment organisé une soirée sur la thématique du football au féminin, en collaboration avec le théâtre de Cornouaille. Une troupe devait retracer, en avant première, la création de la section à travers la pièce « Féminines » de Pauline Bureau. La vice-présidente de la Fédération française de football, Brigitte Henriques, était des invité·e·s. Une conférence-débat sur le développement du football au féminin était prévue ainsi qu’une exposition photos. Les dirigeant·e·s espèrent pouvoir reporter cet événement le plus rapidement possible.
C’est indéniable, l’ancienneté du club a une place toute particulière dans le chef lieu du Finistère. De nombreux souvenirs sont ancrés dans les mémoires. Et de nouveaux sont à venir…
Daphné Lemercier
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