Mixité, sororité et partage : le festival Femmes en Montagne a fait son grand retour

Pour sa cinquième édition, l’association annécienne Femmes en Montagne est revenue pour son festival du 14 au 17 novembre avec des films toujours plus inspirants et remarquables. Par la mise en lumière de femmes de divers horizons, le festival présente de multiples perceptions des sports de montagne au féminin.

Poussant à la médiatisation et à la visibilité de femmes, le festival offre des récits variés concernant la mixité en montagne. Ces derniers valorisent non seulement la montagne au féminin, mais traitent aussi de sujets connexes tels que l’environnement, la maternité ou encore le handicap.

Durant ce rendez-vous annuel, les thématiques des films ont été prolongées par l’animation de divers ateliers : un ciné-débat sur les femmes réalisatrices, de la sensibilisation à l’environnement de montagne ou encore, pour les plus créatif·e·s, de l’aquarelle. L’accessibilité étant un point central de l’association, toutes les projections ont été rendues entièrement accessibles aux personnes sourdes et malentendantes. Des interprètes en langue des signes française étaient présentes sur certains ateliers ainsi que pour les échanges qui se sont poursuivis avec les équipes des films.

Les films coups de cœur du Jury

Pour cette édition, le jury était composé de la réalisatrice et productrice Katie Moore, de la snowboardeuse Marion Haerty et du guide de haute montagne et conférencier Blaise Agresti. Le festival s’est clôturé en beauté avec la remise des prix, récompensant les œuvres les plus marquantes.

Le court-métrage amateur, Marcher dans tes traces, témoigne d’une sensibilité profonde qui a réussi à toucher le jury. Virginie, la protagoniste, y raconte comment l’accident de son père a impacté leur relation mais aussi sa pratique de la montagne. Elle évoque sa réconciliation avec cette montagne qu’elle avait longtemps laissée derrière elle, marquée par les souvenirs de cet événement.

Le Grand Prix du Jury est revenu au film Cholitas qui met en avant cinq boliviennes échappant de leur quotidien pour conquérir la plus haute montagne de l’Amérique, l’Aconcagua. Par cette ascension, elle sortent pour la première fois de leur quotidien de femme au foyer, de cuisinière ou d’enseignante. Incarnant leurs traditions tout en se modernisant, ces femmes indigènes inspirent une grande liberté et une profonde connexion avec la nature.

Big Water Theory avec sa figure de proue qu’est la kayakiste Nouria Newman, retrace le voyage de celle-ci avec ses deux amis au Pakistan. Pleine d’humilité et de courage, Nouria est parvenue à trouver sa place dans un groupe majoritairement masculin, prouvant que la mixité dans les sports outdoor est totalement possible et même bénéfique. Le prix inspiration est donc revenu tout naturellement à ce film pour la personnalité de Nouria et ce qu’elle dégage.

Une mention spéciale pour le film Au sommet qui a porté le défi de sept femmes de Villejuif de gravir le Kilimandjaro à l’occasion de l’anniversaire de leur association Binkadi-so. Elles, qui n’étaient pourtant pas familières avec le monde de la montagne, ont réussi à vaincre leurs difficultés lors de cette ascension. À travers ce film, elles ont avant tout témoigné de la profonde solidarité qui les unit.

Drawn to the Mountains nous invite à explorer, avec poésie et introspection, le lien profond qui nous unit à la nature. À travers le regard de Tessa et sa pratique artistique, il met en lumière l’inspiration que la nature sauvage peut offrir, tout en sensibilisant à l’importance de préserver ces paysages grandioses.

Le prix du Public Hardloop a été décerné au film Le Piolet de Verre, suivant Fabienne Sicot dans son ascension de l’Everest, celle-ci souffre de la maladie des os de verre et de spondylarthrite ankylosante.

Le festival à Annecy et au-delà…

Si tous ces films vous ont donné envie mais que vous n’avez pas pu assister au festival en physique, celui-ci n’est pas encore terminé et continue pendant deux mois avec le Pass en Ligne. Ayant la volonté de partager au maximum ses valeurs, l’association a créé ce pass afin que les films soient également accessibles en ligne peu importe où vous vous trouvez.

Donnant accès à tous les contenus exclusifs du festival jusqu’au 6 janvier, celui-ci s’adapte aux envies et aux rythmes de chacun·e avec des formats de différentes durées. La programmation variée, comportant 28 films pour 25 euros, met en lumière des visions différentes mais toutes plus captivantes les unes que les autres. 

Ella Biehler