Carolina Marin et Priyanshu Rajawat, grands vainqueurs de l’Orléans Masters Badminton, ont quitté le Loiret avec la même rémunération. Le badminton est l’une des rares disciplines qui place hommes et femmes sur un pied d’égalité. Mais Franck Laurent, le directeur du tournoi, est allé encore plus loin : il a demandé une dérogation pour accueillir autant d’hommes que de femmes sur la compétition.
Vous avez peut-être assisté lors du week-end de Pâques aux victoires de Carolina Marin et de Priyanshu Rajawat au palais des sports d’Orléans. Tous deux se sont imposés en finale de l’Orléans Masters Badminton au palais des Sports. Tous deux ont aussi quitté le Loiret avec une somme identique sur leurs chèques. Le constat est le même pour les doubles, dames, hommes et mixtes. Le badminton a cette particularité de ne pas faire de différence de genre en matière de rémunération. Franck Laurent, directeur du tournoi et président du comité d’organisation s’en félicite. Il est même allé encore plus loin dans la notion d’égalité hommes-femmes.
« Répondre à une anomalie dans la conception des tournois »
Depuis longtemps déjà, l’Orléanais avait soulevé un problème. Ses écrits étant restés sans retour, il a préféré agir : « Nous avons rajouté un volet supplémentaire pour répondre à ce qui est pour moi une anomalie dans la conception de nos tournois. Dans l’organisation « classique », il y a un tour de plus chez les hommes. Si nous étions restés dans le strict règlement, nous aurions dû accueillir 16 hommes et 8 femmes en qualifications du simple. Nous avons proposé à la BWF (Fédération mondiale de badminton) de recevoir 16 hommes et 16 femmes.«
Il a profité du passage du tournoi dans la catégorie Super 300 pour concrétiser son idée. C’est ainsi que, pour la première fois dans un tel événement, il y avait autant de joueuses que de joueurs. Si cela n’avait jamais été le cas auparavant, c’est qu’il y a plus d’hommes sur le circuit international. Mais à cet argument, Franck Laurent a une réponse toute simple : « Dans le top 100 mondial, il y a autant d’hommes que de femmes, donc il n’y a aucune raison de ne pas offrir l’égalité.«
L’initiative aura forcément une belle répercussion. En effet, l’Orléans Masters Badminton fait maintenant partie des 30 meilleurs tournois au monde, il a donc une meilleure visibilité. Les organisateurs ont équilibré la programmation des matchs. Les spectateurs et spectatrices ont alors pu découvrir encore plus de championnes.
Plusieurs actions des acteurs du badminton en faveur de la mixité
L’Espagnole Carolina Marin, victorieuse lors de cette 29e édition, aura été l’une des attractions du tournoi. Plusieurs fois championne d’Europe et du monde, championne olympique en 2016 à Rio, elle est l’une des rares Européennes à dominer les Asiatiques.
De belles rencontres en simple, des échanges spectaculaires en double, notamment en double mixte. La mixité a d’ailleurs été mise en avant par d’autres opérations en marge de la compétition. La Fédération Française et la Ligue Centre Val de Loire de badminton militent pour l’engagement de tous, sur et autour des terrains.
Ainsi la Ligue, c’est une tradition, a réuni quelques un.e.s de ces bénévoles pour un temps d’échange. Le thème abordé cette année, était celui de l’implication des femmes dans les clubs et postes d’encadrants. Lauriane Kieller, responsable des Sportives en Centre-Val de Loire, est d’ailleurs intervenue aux côtés de Cédric Grosjean, directeur de la Ligue.
Dans le même temps, une vingtaine de jeunes, de 13 à 17 ans, ont pu vivre les Masters de l’intérieur. Ils ont également rencontré les acteurs de l’événement. Tous font partie de la Junior Academy, mise en place par la Fédération Française. L’objectif est de former et d’accompagner de futurs jeunes arbitres, entraîneurs et dirigeants. Cette « promotion test » prône la mixité géographique et la mixité de genre. Avec une majorité de filles, 12 pour 9 garçons, les demoiselles affichent leur volonté de s’engager. Tous les espoirs sont permis, la relève est en route…
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