Paris 2024 (boccia) – Aurélie Aubert : « J’espère que les sponsors m’ont vu »
Grâce à son sacre paralympique, Aurélie Aubert offre un magnifique coup de projecteur à la boccia. La toute première championne paralympique française veut sortir de l’ombre ce sport présent depuis 1984 aux Jeux paralympiques.
« Ca représente des années de travail. J’espère que ça va permettre à la boccia d’être plus médiatisée, plus visible en France », lance Aurélie Aubert dès la fin de sa finale. Devant environ 1000 personnes, la Normande a pris conscience de l’importance d’un tel évènement pour propulser sa discipline. Et il faut dire que les tribunes ont résonné pour cette première médaille français de l’histoire de cette équipe de France. « Quand on m’a dit qu’il y avait du public, j’appréhendais un peu. On n’a pas l’habitude. Quand les gens parlent de la boccia, on entend souvent qu’il ne faut pas faire de bruit dans notre sport. Mais en fait si, c’est un sport où on peut faire du bruit. »
C’est probablement le tremplin dont cette championne de 27 ans atteinte d’une paralysie cérébrale due à un manque d’oxygène à la naissance avait besoin. Aurélie Aubert, qui rencontré de grosses difficultés à trouver des partenaires pour financer sa saison olympique, entrevoit la suite plus sereinement grâce à ce sacre et les 80 000 euros qui y sont associés. «Je vis, je mange, je dors boccia. Cette médaille va me permettre de ne pas réfléchir à comment faire pour partir en compétition. J’espère que les sponsors m’ont vu. » Ce titre récompense des années de travail pour celle qui est arrivée dans la discipline avant tout pour l’amour du chocolat. Attirée vers la pratique sport par les éducateurs du centre de réadaptation Richebourg (Yvelines) grâce aux friandises, la jeune femme s’était finalement prise de passion pour la boccia. Pari gagnant.
Une finale haletante
En finale, face à la Singapourienne Tan Yee Ting, Aurélie Aubert a pourtant joué à se faire peur. La numéro 16 mondiale a mené toute la partie (2-0, 5-0, 5-3) avant de plonger tout le staff tricolore dans l’incompréhension aux derniers instants de la quatrième et dernière manche. Alors que Tan Yee Ting avait encore une balle à jouer, la Tricolore informe l’arbitre qu’elle ne tirera pas les trois qu’il lui reste. « J’ai bien maitrisé ma finale, sauf la fin. Je me suis fait peur. Je n’avais pas vu qu’il restait une balle à l’adversaire sur le tableau d’affichage. Quand j’ai vu la tête de l’arbitre et la tête du coach, je me suis dit qu’il y avait un problème. » La numéro 2 mondial, n’inscrit qu’un seul point supplémentaire (5-4). Plus de peur que de mal. Aurélie Aubert est championne olympique. Historique.
Crédit photo Marie Lopez-Vivanco / KMSP
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