L’équipe de France de plongeon s’est qualifiée pour toute la première fois de son histoire olympique dans cinq des huit épreuves qui seront disputées à Paris. Les neuf athlètes de la délégation, dont quatre femmes, tenteront d’accrocher une médaille au cours des épreuves qui débutent demain, samedi 27 juillet. Au palmarès de la discipline, on ne compte qu’une seule breloque : l’argent de Mady Moreau, en 1952, aux Jeux d’Helsinki.
Depuis le début de la semaine, les équipes de France des différentes disciplines olympiques se succèdent face à la presse, au Club France. Si la majorité des visages sont bien connus des journalistes, d’autres personnalités, issues de sports plus confidentiels, constituent de belles découvertes. La fameuse « magie des Jeux ». Ainsi, le collectif tricolore de plongeon s’est présenté aux médias mercredi 24 juillet, révélant autant de passionné.e.s, non-professionnel.le.s.
A commencer par les soeurs Jade (23 ans) et Naïs (21 ans) Gillet, licenciées à la VGA Saint-Maur (Val-de-Marne), qui sauteront respectivement le 10m (avec Emily Hallifax) et le 3m synchronisé (avec Juliette Landi). « Cela fait seulement six ans que je fais du plongeon donc je n’ai pas la sérénité d’une athlète confirmée, confiait Jade Gillet, depuis le Club France. Cela m’a pris trois ans de « switcher », d’avoir de véritables automatismes pour attaquer mes figures par la tête et non par les pieds. Avec ma sœur, nous avons toujours eu envie de faire les Jeux olympiques mais cela n’était pas possible en gymnastique. »
Une petite annonce, repérée sur Facebook
Alors quand sa mère repère une petite annonce de la Fédération Française de Natation à propos de l’équipe de France de plongeon, les frangines se lancent dans l’aventure. « Aujourd’hui, nous avons atteint notre rêve ensemble, savourait Jade. Sur les Jeux, on se sent beaucoup plus prêtes que sur les dernières compétitions. On en a parlé avec notre préparatrice mentale et, honnêtement, on ne voit pas de point négatif. Mais, en étant réaliste, je ne pense pas qu’on ait une chance de médaille… Sauf que dans notre sport, tout peut arriver ! »
Mercredi, dans l’enceinte de la Porte de la Villette, les athlètes se succédaient au micro pour détailler leur sport, communiquant leur enthousiasme. Gwendal Bisch (champion d’Europe à 3m il y a un mois), Emily Hallifax (vice-championne d’Europe à 10m en 2024), mais aussi Gary Hunt (vainqueur à de multiples reprises du Redbull Cliff diving series), racontaient l’importance de la vidéo pour corriger des détails et parfaire leur 60 sauts quotidiens, le caractère crucial de l’entrée dans l’eau, le travail à sec sur des trampolines à l’entraînement, de visualisation et de préparation mentale.
Alexis Jandard, désormais célèbre pour avoir tourné en dérision sa chute, dont la vidéo est devenue virale sur le net, et Jules Bouyer, en 3m synchronisé, ont la faveur des pronostics pour décrocher une médaille pour le plongeon tricolore.
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L’empire du Milieu, principal adversaire
Ultra-dominé par la Chine qui remporte quasi systématiquement toutes les épreuves olympiques (douze médailles sur les 24 possibles à Tokyo, dont sept en or), le plongeon est un sport extrêmement exigeant, voir cruel. Pendant quatre ans, les athlètes s’entraînent sans relâche, pour environ deux secondes de saut avant de rentrer dans l’eau.
Clémence Monnery, directrice de l’équipe de France de plongeon, rappelait que dans l’Hexagone, seules trois piscines sont équipées d’un plongeoir à 10m, compliquant les conditions de préparation des athlètes. D’autant que leur principal centre d’entraînement à Montreuil a dû fermer en 2023 en raison de travaux. Malgré tout, notamment grâce aux conditions offertes à l’INSEP, les athlètes ont pu achever leur préparation pour les Jeux. En plus de la Chine, les Tricolores se méfieront de la Grande-Bretagne et du Mexique, deux autres nations fortes de la discipline.
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