À 27 ans, Milena Surreau se lance aux Jeux de Paris 2024 dans ses premiers Paralympiques. Si la para badiste est une compétitrice de talent, elle se distingue aussi par son engagement en dehors du court.
Milena Surreau lance ce jeudi 29 août son aventure paralympique sur les terrains de l’Arena Porte de La Chapelle. Un bel accomplissement pour celle dont la route vers les Jeux de Paris 2024 a été jalonnée de défis. Qualifiée sur le fil, elle a bénéficié d’un repêchage après avoir manqué de peu la qualification directe (d’un rang mondial seulement). La sportive a aussi et surtout dû composer avec une préparation entravée par une perte de la marche, survenue après une chute. La maladie neurologique rare dont elle est atteinte rend sa moelle épinière fragile, et engendre des troubles musculaires au niveau de ses jambes. En lice dans la catégorie SL4 (jeu debout avec une déficience minimale de l’équilibre), elle confie que « passer de zéro aux Jeux Paralympiques […] a quand même été un grand challenge. »
C’est dans le club de Saint-Molf, en Loire-Atlantique, que la néo-Paralympienne joue du volant. Ancienne musicienne et paludière dans les marais salants de Guérande, celle qui sait évoluer sur tous les terrains s’est hissée au plus haut niveau international du para-badminton en seulement trois ans. En dehors des courts, sa béquille c’est aussi Eugène, son chien d’assistance, qui l’accompagne un peu partout.
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Un podcast sur le sport paralympique
Engagée, Milena Surreau a aussi trouvé le temps de créer son podcast ! « Journal d’une parabadiste », et ses onze épisodes (pour le moment), lui permettent d’évoquer plusieurs thématiques de sa vie quotidienne et de « développer certains sujets […] qui ont besoin de beaucoup de nuances, notamment sur le handicap. » Surtout que, comme elle le souligne, les médias peuvent parfois en manquer lorsqu’ils traitent ces sujets : « Souvent, quand on parle des Jeux paralympiques, on va dire que l’on est des super-héros […] mais on a l’impression que les bases sont parfois un peu oubliées sur nos droits, ou les galères que l’on a dans le quotidien. […] C’est toujours très binaire : soit on est champion paralympique, soit on est assisté, mais je pense qu’il y a quand même un grand panel de nuances entre les deux. » La joueuse de badminton nous rappelle aussi que s’il y a moins de 300 athlètes dans la délégation française paralympique, il y a douze millions de personnes handicapées en France. Alors, elle nous invite à ne pas oublier que « tout le monde ne peut pas aller aux Jeux et ramener des médailles. »
La native de Seine-et-Marne entre en lice ce jeudi (13h10), face à l’Indienne Palak Kholi, cinquième mondiale.
Crédit photo : Yohan NONOTTE / Badmintonphoto
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