Paris 2024 (para natation) – Anaëlle Roulet : « L’entraînement de 6 heures du matin ne va pas me manquer »

Après la finale du 100 m dos où Emeline Pierre s’est classée troisième, la nageuse a embarqué Anaëlle Roulet, arrivée en septième position, pour un tour de bassin et célébrer sa fin de carrière, dans un immense brouhaha. 

La complicité entre les deux Tricolores et le respect qu’elles se portent mutuellement crève les yeux. A l’issue de la finale du 100m dos, avant qu’Emeline Pierre n’aille récupérer sa médaille de bronze, le duo de Françaises a tenu à célébrer avec un public déchaîné. En l’honneur de cette belle finale mais surtout de la carrière d’Anaëlle Roulet, désormais terminée à 28 ans. « Je ne suis pas hyper satisfaite de ma course parce que je ne fais pas un bon temps (1:10.48) mais ça passe après l’émotion qu’on vient de vivre. Je suis hyper contente d’elle (Emeline Pierre) et de ce public, je ne retiendrai que le positif ! » confiait Anaëlle Roulet après la course. 

Tout comme Emeline Pierre, elle évoquait les moments de galère partagés. « Il y a trois ans, on finissait nos Jeux de Tokyo en larmes, des larmes de tristesse. Là, on avait vraiment envie de kiffer toutes les deux. C’est pour ça qu’on s’est permises de faire un petit tour d’honneur et de courir partout. La joie est là parce que c’est fini ! Franchement, je l’attendais depuis longtemps. Les dernières années ont été très dures, jusqu’à même à détester mon sport. Il y a un soulagement de passer à autre chose et de mettre enfin un point final à ce chapitre. »

Emeline Pierre, « très forte à l’entraînement »

Pour Anaëlle Roulet aussi, réaliser cette ultime finale en compagnie d’Emeline Pierre, sa cadette de quatre ans, était chargé de sens. « J’ai passé les dernières semaines à m’entraîner avec elle. J’ai vu qu’elle était très forte à l’entraînement. Je me suis dit qu’elle allait faire des put*** de Jeux. Quand j’ai vu qu’elle faisait championne paralympique, j’étais ultra contente. Elle s’est entrainée comme une malade, elle a tout mis entre parenthèses pour faire ça, c’est vraiment mérité. »

Un avenir loin des bassins

Si Anaëlle Roulet n’a jamais décroché de titre paralympique durant son parcours, ni mondial ou européen, la native de la Roche-sur-Yon est souvent montée sur le podium « et reste une grande nageuse de la natation française » selon les mots d’Emeline Pierre. Pour la Vendéenne, il est temps désormais de tourner la page. « Je n’ai aucun regret. (…) Je suis hyper fière de ce que j’ai fait. Maintenant, je passe à ma nouvelle vie » partage la future ergothérapeute, portée sur la rééducation des patient.e.s en situation de handicap. « La seule chose que je veux faire là, c’est profiter avec ma famille et mes amis qui sont tous dans le public et fêter ces treize dernières années où ils m’ont toujours encouragée. L’entraînement de 6 heures du matin ne va pas me manquer ! »