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Paris 2024 : Tout comprendre aux classifications des Jeux paralympiques

Maud Tardieux
28.08.2024

À J-1 du lancement des compétitions des Jeux paralympiques 2024, les systèmes de classification régissant les épreuves qui feront vibrer Paris du 29 août au 8 septembre reviennent sur le devant de la scène. La compréhension de ces catégorisations est un indispensable pour suivre le reine des compétitions handisport. 

La cérémonie d’ouverture des Paralympiques lancera ce soir le deuxième acte des Jeux de Paris 2024. Pour se préparer au mieux pour l’évènement, il faut d’abord se familiariser avec le système parfois un peu ardu d’organisation des épreuves, avec une catégorisation des athlètes selon leurs handicaps. S’il est important qu’il existe, c’est parce qu’il serait « profondément injuste d’avoir par exemple en natation ou en triathlon un tétraplégique qui nage contre quelqu’un qui a un ongle incarné », explique la Présidente de la Fédération française handisport Guislaine Westelynck. Ce n’est pas à l’échelle du grand rendez-vous sportif qu’il est déterminé, « c’est par discipline que sont fixées les classifications ».

 

« Si on faisait une classe par type de handicap […] il y aurait une médaille par personne. »

« Au niveau national, c’est très formalisé. Il y a la classification médicale qui est faite, par un kinésithérapeute ou un médecin, poursuit la para nageuse, médaillée d’argent sur 100m nage libre et de bronze au relais 4 x 100m 4 nages (Papillon) aux Jeux Paralympiques de Séoul 1988.  En gros, ils vont évaluer le potentiel physique de l’athlète, avec un total de points. Ensuite, la personne est vue dans son activité sportive dans l’eau ou sur une piste admettons, avant une période d’observation cette fois-ci en compétition et la classification définitive. »

Guislaine Westelynck reconnait que le système n’est pas parfait, car il peut engendrer « des sentiments de frustration pour celles et ceux qui sont à la limite de la classe supérieure ou inférieure », mais souligne les écueils qu’il permet aussi d’éviter. « Si on faisait une classe par type de handicap, ça veut dire qu’il y aurait des milliers de classes et qu’il y aurait une médaille par personne. » Elle ajoute que c’est l’approche qui a prévalu par le passé, avant les années 90 pour la natation par exemple. Alors, « la médaille n’avait plus aucune valeur ». D’où l’adoption des méthodologies suivantes. 

Natation :

Dans les différentes disciplines représentées aux Jeux, les Paralympien·ne·s s’affrontent en général dans des catégories composées d’une lettre et d’un chiffre. Pour les épreuves de natation, le chiffre se réfère au degré de limitation dans la nage (plus il est grand, moins la limitation est importante – le principe est d’ailleurs le même pour beaucoup d’autres sports), la lettre aux nages concernées :

  • « S » ( « swimming ») pour le papillon, le dos et le crawl ;
  • « SB » (swimming breaststroke) pour la brasse ;
  • « SM » (swimming multi) pour les épreuves multi-nages.

Les trois grands groupes de classification sont les suivants : S1 – S10, SB1 – SB9, SM1 – SM10, quand le handicap est physique ; S, SB, SM11 à 13, quand il est visuel ; S, SB et SM14, quand il est intellectuel.

 

Athlétisme :

Sur les épreuves du para-athlétisme, la lettre « T » (« Track ») recouvre les épreuves de piste, « F » (« Field ») celles des lancers ; pour les chiffres : 

  • 11 – 13 : handicap visuel ; 20 : handicap intellectuel ; 31-38 : handicap moteur cérébral ; 40 – 47 : personnes de petite taille, amputation de membre supérieur ou assimilé, assimilé amputation de membre inférieur ; 61 – 64 : amputation de membres inférieurs ;
  • Les groupes T 51 – 54 et F 51 – 58 concernent les athlètes en fauteuil roulant.

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Cyclisme :

Pour le para-cyclisme sur piste et sur route, on compte :

  • Cinq catégories en vélo standard (« C »), de C1 à C5. De même pour le handbike (« H »), de C1 à C5 ;
  • Deux catégories pour le tricycle, de T1 à T2 ;
  • Et une classe « B » (« blind »), réservée aux personnes malvoyantes ou aveugles, en course avec un·e guide.

Triathlon :

  • PTWC 1-2 : les athlètes concourent avec un vélo à mains pour la partie cycliste et un fauteuil roulant pour athlétisme ;
  • PTS2 – PTS5 : le handicap ne nécessite pas l’usage d’un vélo à mains ou d’un fauteuil roulant d’athlétisme ;
  • PTVI 1-3 : le handicap est visuel.

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 Sports collectifs :

Au volleyball assis, il n’existe que deux catégories, VS1 et VS2. La deuxième désigne les athlètes avec un handicap plus léger. Il ne peut y avoir plus d’une personne concernée par équipe pendant un match. Au basketball et au rugby fauteuil, chaque joueur·euse représente un certain nombre de point selon sa limitation fonctionnelle, avec un chiffre cumulé à l’échelle de l’équipe à ne pas dépasser. En goalball enfin, les Paralympien·ne·s sont classé·e·s dans des groupes B1 à B3, selon leur acuité visuelle. 

Boccia :

Dans ce sport sans équivalent olympique, il y a quatre types de classification : BC1, BC2, BC3 et BC4. Les joueur·euse·s des deux premiers groupes ont droit à une assistance, les deux autres peuvent jouer en autonomie.

Sports de raquette :

Au tennis, la catégorie « open » réunit les joueuses ayant une atteinte aux membres inférieurs, « quad » une atteinte aux membres inférieurs et supérieurs. 

C’est un peu plus compliqué pour le badminton :

  • Dans les catégories « Wh » (« wheelchair »), WH1 est réservée à celles et ceux pratiquant en fauteuil avec un handicap au niveau des jambes et du tronc, tandis qu’en WH2, le handicap est minime ou nul au niveau du tronc ;
  • « SL » (« standing / lower », soit « debout / inférieur ») se divise en deux sous-classes, SL3 et SL4 ;
  • SU6 regroupe des handicaps concernant les membres supérieures et SH6 les personnes de petite taille.

Enfin, onze catégories régissent le tennis de table paralympique : les classes 1 – 5 réunissent les personnes en fauteuil roulant, 6 – 11 celles jouant debout, 11 celles ayant une déficience intellectuelle.

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Tir sportif et tir à l’arc :

Il y a deux catégories « SH » (shooting) en tir sportif : 

  • En SH1, les sportif·ve·s peuvent tirer sans difficulté en position assise ou debout, au pistolet ou à la carabine ;
  • En SH2, les tireur·euse·s ont une difficulté pour porter leur carabine, avec le droit à un support pour les aider.

Côté tir à l’arc, il existe trois épreuves aux Jeux paralympiques :

  • Open arc classique, sur une cible à 70 mètres ;
  • Open arc à poulies, avec un arc adapté pour limiter la forcer nécessaire pour lancer la flèche ;
  • W1, avec un tir à 50 mètres pour les archer·ère·s avec un handicap plus important.

Sports de combat :

En escrime fauteuil, il existe deux catégories : A regroupe les athlètes ayant un handicap sur les membres inférieurs, et B les personnes concernées par un handicap ne permettant pas la mobilité volontaire du tronc. En judo, J1 réunit les non-voyants et J2 les mal-voyants. Pour la taekwondo enfin, les combattant·e·s des deux catégorie K43 et K44 concourent ensemble.

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En kayak et aviron :

Chez les kayakistes, « KL » correspond à une embarcation kayak, « VL » à une pirogue (« Va’a »). Les catégories vont de 1 à 3. Pour l’aviron, les athlètes sont réparti·e·s sur les épreuves PR1, en individuel, PR2, en équipage mixte et PR3, en équipage de quatre.

Powerlifting :

La compétition consiste dans une épreuve de développé-couché. Les concurrents sont mélangés par catégories de handicaps et séparés selon leurs groupes de poids.

Équitation :

En para-équitation, on parle en terme de « grades ». Il y a en a cinq, avec un handicap qui peut être physique ou intellectuel. Les épreuves consistent dans du dressage et sont mixtes.

Crédit photo : Paris 2024 / Snezana Maillot

Maud Tardieux
28.08.2024

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