Paris 2024 : Zakia Khudadadi, l’athlète de l’équipe paralympique des réfugiés qui a fui les talibans
À 25 ans, Zakia Khudadadi participe sur les Jeux paralympiques de Paris 2024 à sa deuxième paralympiade. La taekwondoïste afghane a fui son pays après le retour au pouvoir des talibans en 2021, et obtenu l’asile en France où elle vit désormais.
Qui est Zakia Khudadadi, seule femme de l’équipe des réfugiés aux Jeux paralympiques de Paris 2024 ? À 25 ans, la taekwondoïste afghane participe à ses deuxièmes Olympiades, ses premières sous bannière paralympique. Elle fait partie des huit athlètes sélectionné·e·s dans l’édition quadriannuelle de la Refugee Paralympic Team, la plus étoffée de l’histoire des Jeux. En lice depuis 2021 aux Paralympiques, la délégation réunit des sportifs et sportives de très haut niveau ayant fui la dictature, la guerre, ou les discriminations dans leurs pays d’origine.
La fuite d’Afghanistan, quelques jours avant son entrée en compétition aux Jeux paralympiques de Tokyo
En aout 2021, alors que Zakia Khudadadi se prépare à quitter l’Afghanistan pour concourir aux Jeux de Tokyo, Kaboul tombe aux mains des talibans. Son genre, son handicap, et son appartenance à la communauté hazara, persécutée par les talibans, mettent la championne de para-taekwondo en grand danger : « Le jour où les talibans sont rentrés dans Kaboul, l’entraîneur est venu me voir aussitôt et m’a dit ‘Zakia, tout est fini pour toi », raconte la jeune femme, atrophiée au niveau du bras gauche depuis la naissance, dans le documentaire À corps perdu. La France entend son appel à l’aide, lancé depuis les réseaux sociaux. Et parvient à l’exfiltrer en avion. Après un rapide passage à Paris, Khudadadi est bel et bien présente dans la capitale nippone pour combattre. Elle devient alors la deuxième femme à représenter l’Afghanistan à des Jeux paralympiques.
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La France, le pays d’adoption de Zakia Khudadadi et de préparation pour les Jeux de Paris
Après Tokyo, où elle est éliminée de façon précoce, Zakia Khudadadi décide de poser ses valises en France, où elle obtient l’asile. Depuis, la sportive vit à l’INSEP, où elle s’entraîne avec l’équipe tricolore de taekwondo. « Maintenant la France, c’est mon pays » déclare-t-elle dans les colonnes du Monde en 2022, en hommage à la nation qui a depuis accueilli d’autres membres sa famille. Entraînée par l’ancienne taekwondoïste française Haby Niaré, elle tente de s’aligner dans la délégation de son pays d’adoption, mais n’ayant pu obtenir la nationalité à temps, c’est dans l’équipe des réfugié·e·s qu’elle s’est engagée.
À Paris, sous la magnifique nef du Grand Palais, la championne d’Europe de para-taekwondo tentera de décrocher la première médaille de l’équipe paralympique des réfugiés. Quelques semaines après la médaille d’argent olympique de la boxeuse Cindy Ngamba, Zakia Khudadadi entrera en lice ce jeudi 29 août, dans la catégorie K44 des moins de 49 kg.
Crédit photo : Amandine Lauriol / FFTDA
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