Skeleton : Agathe Bessard vise les Jeux de Pékin et lance une cagnotte pour financer sa saison
Seule Française à pratiquer le skeleton au plus haut niveau, Agathe Bessard veut décrocher son billet pour les Jeux d’hiver à Pékin. Elle doit encore boucler son budget et a créé une cagnotte en ligne pour y parvenir, à moins de trois mois de la cérémonie d’ouverture.
C’est le rêve de tout·e athlète. À seulement 22 ans, Agathe Bessard s’entraine au skeleton plus de 20 heures par semaine pour obtenir le graal : son ticket pour les Jeux. Alors que la Plagnarde devrait se concentrer sur l’entrainement, l’heure est encore à la recherche de financements. Il s’agit de trouver les moyens pour honorer le maillot tricolore dans cette discipline très peu connue où l’on se jette tête la première sur une luge, sur une piste de bobsleigh.
Décrocher son billet d’entrée
La saison de skeleton s’annonce intense. Le 16 janvier 2022, les 25 athlètes qualifiées pour les Jeux seront connues. Rien n’est encore joué. D’ici là, la médaillée de bronze 2016 aux jeux de la jeunesse de Lillehammer a du pain sur la planche ! «Les sept meilleurs résultats de courses de cette saison seront considérés pour établir un classement général. Je sais où j’en suis par rapport aux autres filles et aux règles de sélections. J’ai toutes mes chances. J’espère être autour de la 15e place », explique la sportive. Le 15 novembre, en Autriche, le gratin international de skeleton aura rendez-vous pour la première course de la saison.
Mais les résultats sportifs ne suffisent pas. En plus de ses études en STAPS à l’Université de Grenoble, la skeletoneuse doit organiser sa vie sportive. C’est à La Plagne, là où se trouve l’unique piste de bobsleigh en France, qu’elle passe ses journées.
Financer sa saison olympique
De la recherche de financements au choix de l’encadrement, Agathe Bessard est livrée à elle-même. « Les années précédentes on avait fait des coopérations avec d’autres nations et cette année, j’avais l’opportunité d’avoir cette entraineuse (Lelde Priedulēna, ancienne championne lettone de skeleton, 7e aux derniers JO, NDLR) que la Fédération n’a pas pu engager. J’ai fait le choix de la prendre en tant qu’entraineuse personnelle. » Au total, cela représente un budget de 80 000 euros pour la saison sportive. Une somme que la jeune femme peine à réunir. Alors elle a lancé sa campagne de crowdfunding « Devenir la première Française en skeleton aux JO ! ». Par ce biais, elle espère rassembler au moins 4000 € pour compléter ses démarches auprès de sponsors. « On voulait quelque chose de raisonnable, qui soit atteignable. »
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Une solution au manque de soutien financier de la Fédération des sports de glace et de l’Agence nationale du sport. « Quand la fédé n’a plus d’argent, elle ne peut pas soutenir ses athlètes, rétorque-t-elle. Je ne suis pas la seule athlète dans ce cas-là. C’est comme ça, il faut trouver des solutions. »
Une première en skeleton
La jeune tricolore est la seule Française a pratiquer le skeleton à ce niveau. Vice-championne d’Europe junior en 2019 et 2020, elle n’a qu’une idée en tête : écrire l’histoire de son sport en devenant la première Tricolore à participer aux Jeux d’hiver. « C’est une fierté de pouvoir écrire l’histoire d’un sport dans son pays. Mais ce n’est pas du tout un facteur de stress. C’est un plus », précise-t-elle. Bien consciente qu’elle est encore loin des temps requis pour monter sur le podium olympique, elle veut contribuer au développement de sa passion et à la notoriété de ce sport auprès du grand public et des médias. « Je sais que je ne joue pas le podium, il faut emmagasiner de l’expérience et surtout se faire plaisir. » Nul doute que l’on entendra encore parler de cette championne !
La campagne de financement participatif d’Agathe Bessard : Devenir la première française en skeleton aux JO ! – I Believe in You
Propos recueillis par Claire Smagghe
Crédit photo : ©International Bobsleigh & Skeleton Federation
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