Tour de France Femmes avec Zwift – Marion Rousse : « On sera encore là, et pour des années. »
Dimanche soir, le premier Tour de France Femmes avec Zwift s’est achevé dans les Vosges. Au milieu du brouhaha des spectateur·trice·s et de leurs cloches, Marion Rousse, tout sourire, est revenue sur ces huit jours de course.
Dans la logique des choses selon Christian Prudhomme, Marion Rousse se devait d’être son homologue pour le Tour de France Femmes avec Zwift. Au vu du succès de cette première édition, le choix est validé. La directrice de la course a vécu une expérience fantastique. « C’était huit jours incroyables, ç’a été beaucoup d’émotions. Pour être honnête, j’ai même versé ma petite larme au sommet de la Super Planche des Belles Filles. » L’ancienne cycliste a de quoi être fière. Tout a semblé aller comme sur des roulettes.
Un vrai succès sportif
Marion Rousse avouait ne pas avoir été « inquiète du niveau de performance des femmes » pour ce Tour de France Femmes avec Zwift. Les prouesses des filles ont confirmé sa confiance, « elles ont prouvé une nouvelle fois qu’elles méritaient amplement » leur place. L’ogresse Annemiek van Vleuten était la favorite et dimanche, elle a encore fait subir sa dure loi.
« Malgré la malchance, malgré le fait que les équipes ne lui ont pas fait de cadeaux, elle a montré que c’était la plus forte. »
Pour la Nordiste, c’est son expérience et sa parfaite connaissance d’elle-même qui l’ont aidée à triompher. Elle a aussi tenue à insister sur le fait que les équipes invitées se sont battues même si « elles savaient que ce serait dur pour aller chercher des victoires d’étapes. Comme pour les équipes invitées sur le Tour chez les hommes. » En citant « Séverine Eraud, qui a terminé seule de son équipe, a été présente dans le peloton maillot jaune pendant un long moment » ou Coralie Demay, qui « ont plus qu’honoré leur sélection ».
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Le public au rendez-vous
Le succès populaire était sûrement la plus grosse question à l’approche de la première édition du Tour de France Femmes avec Zwift. Si Marion Rousse espérait surfer sur la vague de la compétition masculine, comment en être sûre ? Le pari est réussit. « La foule été présente, encore là dans les derniers kilomètres. Ça encourageait, ça criait, c’était un vrai Tour de France. Je ne m’attendais pas à autant de monde, autant d’engouement. Ni à ce que les gens jouent le jeu à se déguiser, à avoir des panneaux sur le bord des routes. » La folie de la France de juillet s’est donc prolongée de huit jours, ce qui « a été beaucoup d’émotions ».
« Ça dépassait les frontières du sport. »
Autre surprise pour la directrice de course, les audiences télévisuelles. Sur France 3, un pic à 5,1 millions a été enregistré lors du final de la Super Planche des Belles Filles. « C’était à la hauteur de ce qu’on espérait, même un peu plus haut, donc on se dit vivement l’année prochaine ! Merci à toutes les filles parce que c’est grâce à elles. Parce que ça vaut le coup de regarder, tout simplement. » On n’aurait pas pu dire mieux.
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Une suite pour le Tour de France Femmes ?
Il semblerait que la route du Tour de France Femmes avec Zwift ne s’arrête pas en si bon chemin. Marion Rousse confiait que « maintenant qu’on est lancées je ne vois pas pourquoi on ferait machine arrière. Je pense qu’on est plus dans une optique d’en faire plus que d’en faire moins. On l’a montré à la Terre entière (NDLR, retransmission dans plus de 190 pays). »
« Bien sûr qu’on sera encore là, et pour des années. »
Néanmoins, la jeune maman ne veut pas encore se « projeter sur l’année prochaine alors qu’on vient de franchir la ligne ». Elle sait toutefois qu’il « y aura certainement des choses à changer. On va faire un point dans quelques jours pour voir les points à améliorer. C’était une première année, on a envie d’évoluer dans le bon sens. C’est la priorité. » Elle espère bien profiter de la caisse de résonance qu’octroie l’appellation Tour de France pour faire grandir les femmes cyclistes sur le sol français et à l’international.
Propos recueillis par Niamh Lewis
Crédits photo : A.S.O./Thomas Maheux
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