La première édition du Tour de France Femmes avec Zwift s’est conclue dimanche soir. Au terme d’une magnifique étape, Annemiek van Vleuten l’a emporté haut la main. L’heure de tirer des conclusions est arrivée.
Le Tour de France Femmes avec Zwift nous a fait vivre une semaine pleine d’émotions. Pourtant, de l’autre côté de l’écran, ce sont presque toujours les mêmes qui ont fait la course. Les huit étapes ont mis en avant une disparité dans les niveaux des cyclistes présentes.
Des Néerlandaises ultra-dominatrices
Sur ce Tour de France Femmes avec Zwift, impossible de ne pas les voir. Les Néerlandaises étaient partout. Au cours de la semaine, le maillot jaune est passé des épaules de Lorena Wiebes à celles de ses compatriotes Marianne Vos, puis Annemiek van Vleuten. Il en a été de même avec le maillot vert, qui n’a été porté que par les deux premières. Vos et van Vleuten représentent l’ancienne génération du cyclisme. Elles sont présentes dans le peloton depuis respectivement 2006 et 2007.
Pourtant, l’âge d’or de la petite reine néerlandaise ne semble pas près d’être révolu. Wiebes est seulement âgée de 23 ans, tandis que Shirin van Anrooij a remporté le maillot blanc récompensant la meilleure moins de 22 ans. Le maillot à pois est lui aussi revenue à une fille représentant le futur. Demi Vollering s’est emparée de la tunique samedi soir. La première étape de montagne lui a aussi permis de monter à la deuxième place du classement général. Les Oranjes sont d’ailleurs dix dans le top 30. Et le prix de la super combative est revenue à l’inusable Vos. Rien que ça.
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La nouvelle génération tricolore
Oui, il n’y a aucune Française sur le podium du Tour de France Femmes avec Zwift. Mais ont-elles pour autant raté l’évènement de l’année ? La réponse est simple : non. Certes, elles n’ont pas le niveau des Néerlandaises, mais elles sont plus jeunes et ont le temps de progresser. La fierté tricolore est bien sûr Juliette Labous. À 23 ans, elle prend une magnifique 4e place au général avec de nombreux top 10 sur les étapes. Elle confirme son excellente saison sur les courses par étapes en étant toujours dans les neuf meilleures. Son ancienne coéquipière en club, Évita Muzic, accroche la 8e place après s’être battue en montagne pour ne pas perdre trop de temps.
Derrière elles, de nombreuses Bleues se sont battues pour prendre les échappées et remporter une étape. Sans succès. Elles sont cependant été trois à se voir décerner le prix de la combativité. Gladys Verhulst a inauguré la récompense sur la première étape. Jeudi et vendredi, ce sont Victoire Berteau puis Marie Le Net qui sont monté sur le podium protocolaire. Chacune à bout de forces après s’être fait reprendre en solitaire à moins de quatre kilomètres de l’arrivée.
Le retard des équipes continentales
Contrairement à leurs homologues masculins, les cyclistes des équipes continentales féminines ne sont pas professionnelles. Elles doivent donc travailler en parallèle de leur carrière de sportive. Et cela s’est ressenti sur ce Tour de France Femmes avec Zwift. Pourtant, certaines équipes ont réussi à sortir du lot avant que la pente ne s’élève et ne réduise les espoirs au néant. Parkhotel Valkenburg a trusté le maillot à pois de la première à la sixième étape avant de se le faire chiper par Demi Vollering. Le maillot blanc aura aussi été l’occasion de voir des filles des équipes continentales. Jusqu’à samedi, trois équipes se le sont approprié, avant de voir la Trek Segafredo revenir au grand galop. Le prix de la combativité aura lui permis au Col-Wahoo de monter deux fois sur le podium en fin d’étape et une fois pour la Cofidis. Enfin, Silvia Persico de la Valcar Travel Service s’est hissée jusqu’à la 5e place du classement final. Nouvelle trouvaille pour une équipe réputée et dénicher les talents italiens. Comme une certaine Elisa Balsamo, championne du monde en titre.
Des prizes money bien différents
Mais la différence est surtout visible dans les prize moneys reçus par les équipes à l’issue du Tour de France Femmes avec Zwift. Dans le top 10, seules deux équipes continentales y figurent. Le classement est dominé par Movistar qui empoche 62 440 € tandis que certaines équipes ne touchent même pas 1 000 €. C’est le cas de deux collectifs français, la Cofidis avec 840 € et St Michel-Auber 93 avec 460 €. La note est encore plus salée pour trois équipes qui repartent de la Super Planche des Belles Filles sans un seul centime… Les deux continentales Arkéa Pro Cycling Team, le Stade Rochelais Charente-Maritime ainsi que l’inattendue équipe World Tour, Human Powered Health.
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Crédit photo : A.S.O./Thomas Maheux
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