Le Canada est l’un des seuls pays parmi les 30 premiers en football au féminin à ne pas avoir de ligue professionnelle pour ses joueuses. Pour 2025, Diana Matheson, ancienne joueuse de l’équipe nationale et médaillée de bronze aux Jeux olympiques de 2012 et de 2016, en a fait l’annonce avec son partenaire d’affaires Thomas Gilbert : le Canada aura enfin sa première ligue professionnelle de soccer au féminin.
La ligue comptera huit équipes canadiennes, quatre dans l’Est et quatre dans l’Ouest. Le coup d’envoi est prévu pour la saison 2025. Les Whitecaps de Vancouver et les Foothills de Calgary sont les deux premières équipes à s’y joindre. Les six autres doivent être annoncées avant juillet 2023. Deux commanditaires majeurs ont également été confirmés, soit CIBC et Air Canada.
L’implication des Whitecaps n’est pas un hasard. L’ancienne gardienne de but de l’équipe canadienne Stephanie Labbé, médaillée d’or aux Jeux de Tokyo, avait été nommée directrice générale du programme féminin de cette équipe en octobre dernier, dans le but de faire progresser le soccer féminin.
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Je pense que lorsqu’on vit au Canada et qu’on voit qu’il n’y a pas de ligues professionnelles féminines, ça semble normal. Mais dès qu’on quitte le pays et qu’on voit ce qui se passe ailleurs, ce n’est pas normal
, indique Matheson
. La réalité est que le reste du monde a des ligues nationales professionnelles de soccer au féminin. Si nous ne commençons pas à en bâtir une au Canada, nous allons être en retard.
Les joueuses l’avouent elles-mêmes : cette victoire aux Jeux de Tokyo était exceptionnelle, voire surprenante, considérant les lacunes du système canadien.
Pour Diana Matheson, il était primordial que cette ligue soit créée par des femmes : On veut faire participer les Canadiennes,
affirme-t-elle aux confrères du Devoir.
On n’a jamais demandé aux femmes d’être propriétaires d’équipes. Je veux le leur demander. Je veux une diversité de propriétaires. Nous pouvons aussi offrir un environnement sécuritaire dans notre ligue. Cela a été un énorme problème dans le monde du sport. Nous avons la chance de construire quelque chose pour nous-mêmes. C’est un privilège que nous n’avons jamais eu.
« On voit l’importance d’avoir des femmes aux commandes. Ça apporte cette connexion pour les jeunes filles qui ne sont pas seulement inspirées d’aller jouer sur le terrain, mais aussi inspirées d’être entraîneuse, d’être arbitre, d’être directrice générale un jour. »
En plus de l’aide de Stephanie Labbé, Diana Matheson peut compter sur celle de Christine Sinclair, membre de l’équipe nationale depuis 2000, et d’Amy Walsh, joueuse retraitée et collaboratrice de l’Académie du CF Montréal pour le développement du soccer au féminin : Comment ça se fait qu’on parle des mêmes choses dont on parlait quand j’étais avec l’équipe ? Ça ne se peut pas. Pourquoi on se retrouve en 2022 avec l’équipe gagnante aux Olympiques, puis on n’a rien fait pour le développement du soccer au féminin ?
Depuis des années, le problème est décrié par les joueuses canadiennes, mais jamais rien n’a été mis en place par la fédération. Il aura fallu attendre que Diana Matheson prenne sa retraite du soccer en juillet 2021, après 15 années dans l’équipe nationale, pour que ce projet soit sur les rails.
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