Le handensemble est une version du handball imaginée pour les personnes en situation de handicap. Reprenant une organisation classique avec des règles adaptées, cette activité se veut ludique, inclusive et solidaire.
La Fédération française de handball a à cœur de permettre à toutes et tous de pratiquer le handball. C’est dans ce but qu’elle a mis en place le handensemble, pour les personnes en situation de handicap. Deux formats existent : le hand fauteuil pour des handicaps moteurs et le hand adapté si le handicap est mental.
Encourager l’accueil des pratiquant·e·s en situation de handicap
L’idée du handensemble « a émergé des clubs il y a une vingtaine d’années », précise Nathalie Delord, chargée de mission développement et animation nationale à la FFHB. Des parents d’enfants ont souhaité qu’ils puissent pratiquer un sport. Dans les clubs de handball, les demandes se sont alors multipliées. Ceux qui accueillaient déjà des personnes porteuses d’un handicap « cherchaient à leur proposer un meilleur accueil ». D’autres souhaitaient être en mesure d’accepter ce public et disposer d’éducateur·trice·s formé·e·s. Motivée par la loi de 2005, qui reconnaît le droit pour toutes les personnes handicapées à accéder à des associations sportives, la FFHB s’est intéressée à la pratique du public handisport.
L’accès à la compétition
D’abord, « les rencontres handensemble » ont été créées en 2009, afin « de se retrouver autour de la thématique du handicap et de faire se rencontrer des pratiquants valides et des personnes handicapées sur les terrains de handball ». En parallèle, la Fédération a développé la formation des coachs handensemble. Puis, il a fallu répondre à un souhait des pratiquant·e·s du hand fauteuil qui revendiquaient « leur droit à la compétition ». Les territoires peuvent ainsi « créer des compétitions et décerner des titres ». L’accès à des matchs de licencié·e·s handisport s’inscrit dans une démarche d’inclusion. « Un club peut autant proposer du handensemble que toutes les autres formes de pratique », se réjouit Nathalie Delord.
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Une pratique du handball à leur portée
Les sessions peuvent être organisées dans les établissements qui accueillent ce public. Mais Nathalie Delord précise que « dans une ambition inclusive, il est recommandé de sortir des structures liées au handicap et de rejoindre un club ». Pour le hand fauteuil, la question de l’accès se pose. Les infrastructures doivent être adaptées aux fauteuils roulants, « avec peu de marches, des douches et toilettes adaptés et des rampes d’accès ». Les séances de hand fauteuil et de hand adapté sont plutôt classiques : échauffements puis mises en situation. L’intérêt particulier du hand adapté est de pouvoir « adapter les règles en fonction de la compréhension des pratiquants, qui ont un handicap mental ». L’animateur·trice identifie les problématiques de chacun·e et ajuste les exercices.
Quels bienfaits ?
Les bénéfices pour les pratiquant·e·s sont multiples. Au hand fauteuil, le jeu collectif est intéressant. Côté hand adapté, les exercices ludiques permettent de travailler l’autonomie et la concentration. L’intérêt est aussi de pouvoir pratiquer en mixité. « Le hand adapté mixe les personnes en situation de handicap et les personnes valides, les éducateurs ou les parents », précise Nathalie Delord. Certains parents ne jouent plus avec leurs enfants car ils ne savent pas comment s’y prendre. L’encadrant·e leur donne des conseils, associé·e aux éducateur·trice·s qui connaissent le comportement de leurs résident·e·s. Les parents, sereins, prennent alors plaisir à jouer avec leurs enfants. C’est d’ailleurs surtout eux qui constatent les effets positifs du hand adapté, puisque « les malades conscientisent peu le handicap mental ».
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Faire connaître le handensemble
Nathalie Delord regrette que le handensemble ne soit « pas encore très démocratisé ». Les pratiquant·e·s sont surtout des enfants de parents plutôt sportifs qui encouragent leur pratique. Mais l’ensemble des médecins ou parents pensent moins spontanément à la pratique sportive. L’accès au handensemble dépend beaucoup de l’entourage et de l’accompagnement. La découverte de cette activité est une des priorités de la Fédération, qui souhaite travailler avec plus de médecins, kinésithérapeutes et éducateurs. L’objectif est que le handensemble devienne une alternative ou un complément aux traitements médicamenteux.
Une pratique accessible aux personnes sourdes
À partir du 1er juillet, le handensemble est accessible aux personnes sourdes. « Pour cela, nous voulons proposer une formation en langue des signes, qui est indispensable, former nos arbitres et encourager les personnes souffrant de surdité à se rapprocher des clubs », développe Nathalie Delord. Et d’ajouter : « On a également demandé la délégation pour le handicap sensoriel. » L’effort d’inclusion est essentiel car « ces personnes sont assez introverties ». Aussi parce qu’elles revendiquent peu leur handicap. Mais pour que ces personnes puissent pratiquer dans des conditions idéales, il est nécessaire de penser à des adaptations. Nathalie Delord se réjouit de cette avancée pour le handensemble et rappelle l’indispensable et nécessaire bienveillance de chacun·e.
Crédit photo : ©FFHandball / IconSport
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