De la forme de sa torche, aux personnes la soutenant à bout de bras, la flamme olympique est un élément indissociable des Jeux olympiques. Absente lors de la création des JO modernes par le baron Pierre de Coubertin, il faut attendre les JO d’Amsterdam en 1928 pour la voir apparaitre. Au fur et à mesure des années, elle est devenue un moyen d’afficher les atouts des pays organisateurs, un symbole politique, mais également un marqueur de reconnaissance sportive.
À près de 250 kilomètres à vol d’oiseau d’Athènes, dans la péninsule du Péloponnèse, un vieux temple accueille une cérémonie unique. Ce temple en ruine se situe sur la ville d’Olympie et était destiné à Héra, déesse du mariage, de la vie et de la famille. C’est ici que tous les quatre ans, la flamme olympique est allumée depuis 1928 selon une procédure spéciale. Pas d’allumette ni de briquet, la flamme doit provenir de l’énergie solaire. Pour cela, un miroir parabolique est installé et l’une des nombreuses femmes vêtues de blanc, représentant la grande prêtresse du temple d’Héra, se porte au niveau du miroir dont les reflets permettent d’allumer cette flamme.
Après cette cérémonie ouverte au public, un relais est organisé pour emmener la flamme jusqu’au pays d’accueil de l’évènement sportif. Le premier est intervenu en 1936, à l’occasion des JO de Berlin, où pendant onze jours, plus de 3000 coureurs se sont relayés pour accomplir les 3000 kilomètres séparant Olympie de Berlin. Les Jeux d’hivers attendront 1952 pour obtenir le même processus. Quant aux Jeux paralympiques, ils reçoivent un feu différent. La flamme est allumée à Stoke Mandeville, au Royaume-Uni, où les premiers championnats du monde pour les personnes porteuses d’un handicap se sont tenus et qui ont constitué les prémices du mouvement paralympiques.
L’emblème d’un évènement mondial
La flamme olympique possède un côté ostentatoire. Les Jeux olympiques sont une manière de montrer de façon originale les qualités des états organisateurs et la torche olympique passe régulièrement dans des lieux iconiques de chaque pays. La flamme s’est même retrouvée dans des lieux plus étonnants les uns que les autres ! Un voyage en concorde en 1991 pour relier Athènes à Paris, sous l’eau près de la grande barrière de corail pour les Jeux de Sydney, en 2008, elle a été emmenée au sommet de l’Everest, et en 2013, elle a été emmenée dans la station internationale.
La flamme est aussi une reconnaissance pour l’ensemble des lauréats qui ont l’honneur de la porter. Particulièrement pour le dernier d’entre eux, qui allume la vasque olympique et que l’histoire retient. Ce moment est parfois chargé d’émotions, comme celui de Mohamed Ali à Atlanta en 1996, en pleine maladie de Parkinson. Il peut être impressionnant, à l’image d’Antonio Rebollo, premier athlète paralympique à terminer un relais, qui alluma la coupe finale via une flèche enflammée tirée à 86 mètres de distance. Il peut également être inattendu comme en 2012, avec six jeunes âgés de 16 à 19 ans qui ont allumé l’impressionnante fleur cuivrée du stade.
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Une cible pour les contestataires de la compétition
Médiatisé et attirant les foules, le passage de la flamme olympique est souvent l’occasion pour les opposants à cette compétition de revendiquer leur mécontentement. Lors de chaque édition, on ne compte plus le nombre d’individus essayant d’éteindre la flamme, avec des moyens divers. En 2008, lorsque la flamme olympique des Jeux de Pékin passe en France et au Royaume-Uni, de nombreuses associations manifestent pour soutenir le Tibet, notamment avec des extincteurs. En 2016 au Brésil, plusieurs incidents surviennent avec des personnes dénonçant les coûts faramineux de la compétition, dans un contexte social tendu avec une pauvreté grandissante dans le pays. Tokyo n’échappe pas à la règle, la tenue d’un évènement mondial n’a pas plu à la population en pleine période post-covid. Les Jeux de Paris 2024 n’échapperont probablement pas à la règle.
Pour autant, les torches olympiques fonctionnent avec un système de gaz rendant très compliqué l’extinction de cette flamme. Et dans l’hypothèse où cette situation arrive (ce qui est déjà arrivé), une flamme de secours est préservée à part pour rattraper le coup.
Le trajet 2024 bientôt dévoilé, et ouvert à tous
Concernant le trajet de la torche en France pour les JO de 2024, le parcours officiel sera dévoilé le 23 juin. Certaines informations sont tout de même connues. La flamme arrivera de Grèce depuis un bateau, le Belem, dernier trois-mâts barque français en navigation mais également monument historique depuis 1984, qui amarrera à Marseille. Dans un tweet de février, Benoit Payan, maire de la cité Phocéenne, a dévoilé la date d’arrivée dans sa ville : le 8 mai 2024. Soixante départements seront traversés et plus de 11 000 porteurs seront sélectionnés pour accomplir le trajet jusqu’à Paris.
Rendez-vous le 8 mai 2024 pour l’arrivée de la flamme olympique à Marseille 🔥
Une grande fete populaire sera organisée sur le Vieux-Port pour célébrer ensemble la plus grande compétition sportive du monde et l’histoire millénaire de la fondation de notre ville ! pic.twitter.com/fVHqEq8ZbI
— Benoît Payan (@BenoitPayan) April 30, 2023
Le comité d’organisation des Jeux a d’ailleurs proposé un système de désignation. Chacun est invité à rentrer les coordonnées d’une personne de sa connaissance et d’expliquer pourquoi celle-ci mériterait de porter la flamme. Trois motifs principaux sont recherchés par l’organisation : l’investissement dans le sport, dans le territoire local, et pour le collectif. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 30 juin prochain, les réponses tomberont début 2024.
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