Bouffées de chaleur, irritabilité, insomnie, risque accru de cancer, problèmes cardio-vasculaires… Des symptômes et un regard social négatif qui pèsent sur les femmes, dans leur couple et au travail. En France, 83% des femmes de 50-54 ans sont ménopausées. Une enquête réalisée par Kantar, initiée par le groupe MGEN et la Fondation des Femmes, lève le voile sur cette réalité : la ménopause est un tabou sociétal. Pourquoi? Voici ce que dit l’enquête.
Spontanément, les Français.es (65%) définissent la ménopause d’abord par ses impacts (ne plus avoir ses règles, ne plus avoir d’enfants), ses symptômes et ses inconvénients. 39% l’évoquent comme une étape de la vie d’une femme. Pour les personnes concernées*, la ménopause fait référence à des contraintes de santé : avoir des bouffées de chaleur (84%), prendre du poids (63%), être vieille (36%), perdre sa libido (36%), augmenter la probabilité d’avoir des problèmes de santé (34%), se sentir déprimée (33%).
L’enquête révèle même qu’1 femme ménopausée sur 2 a peur de vieillir. D’autant que les Français.es partagent le sentiment que les femmes et les hommes sont traités différemment lorsqu’ils vieillissent (à 50%).
59% des femmes ménopausées y voient autant d’avantages que d’inconvénients, le premier avantage rapporté étant la fin des contraintes et des douleurs liées aux règles.
15% des femmes ménopausées ou pré-ménopausées déclarent mal vivre le passage à la ménopause. 44% des femmes en période de pré-ménopause évoquentmême un impact négatif sur leur quotidien ; 41% d’entre elles ont déjà entendu des commentaires ironiques ou moqueurs. Mais la ménopause est aussi une libération : 59% des femmes ménopausées y voient autant d’avantages que d’inconvénients, le premier avantage rapporté étant la fin des contraintes et des douleurs liées aux règles.
Un sujet difficile à aborder, 42% des Français en parlent peu, 39% pas du tout ! Ce sont les femmes en pré-ménopause qui en parlent le plus et qui cherchent le plus à s’informer (78%). Car 4 sur 10 se déclarent inquiètes à cette période… Elles se tournent vers des personnes qui peuvent leur répondre sans jugement : les professionnels de santé (52%), puis l’entourage (41%) et prioritairement d’autres femmes concernées, internet (15%) et enfin la presse (14%). 93% des femmes en période de pré-ménopause en ont discuté avec au moins une personne (médecin ou proches).
Mais parler de ménopause n’est pas si simple, ce qui est révélateur d’un tabou (que l’on définit par « ce sur quoi on fait silence, par crainte, ou pudeur »). De fait, seule 1 femme en couple sur 2 a parlé du sujet avec son ou sa conjoint(e).
Plusieurs raisons expliquent cette difficulté à parler de ménopause :
– c’est un sujet pénible auquel on n’a pas envie de penser : 34% (40% pour les femmes, 29% pour les hommes)
– tabou, dont il est délicat de parler : 29% (31% femmes / 27% hommes)
– dont les symptômes ne sont pas facilement identifiables : 27% (35% femmes / 21% hommes)
– dont on ne sait pas à qui parler : 23% (33% femmes / 15% hommes)
– sur lequel on n’a pas assez d’information : 18% (16% femmes / 19% hommes).
1 Français.e sur 2 se sent informé sur le sujet de la ménopause, dont 65% de femmes.
Un sujet dont on se préoccupe au moment où l’on devient concerné : 84% des femmes ménopausées se sentent informées contre 40% des moins de 40 ans. Par ailleurs, on peut supposer un déficit d’information puisque 42% des personnes concernées par la ménopause déclarent ne pas faire la différence entre ménopause et pré-ménopause, et que seule la moitié des femmes ménopausées ou en période de pré-ménopause voit très bien de quoi il s’agit.
Conjuguer ménopause et travail : 1 femme sur 5 en pré-ménopause a déjà caché les effets liés à son état dans le cadre de sa vie privée, et 13% des femmes ménopausées ou pré-ménopausées dans le cadre professionnel. Seules 12% des femmes en période de pré-ménopause seraient prêtes à en parler à leursupérieur si elles ressentaient des troubles liés à la ménopause.
Alors que 40% des Français.es pensent que la ménopause devrait être prise en compte dans le cadre du travail – Les hommes sont majoritaires à 47% – les femmes ménopausées ou en période de pré-ménopause sont, elles, 60% à être contre cette prise en compte : probablement parce qu’elles craignent le regard stigmatisant et la réaction négative de leur entourage professionnel.
Côté santé, et même si c’est une libération, la ménopause a aussi de réels impacts pour les femmes. Àl’exception de l’ostéoporose, les risques de santé pouvant être aggravés par la ménopause sont peu connus. 6 Français.es sur 10 concerné.es par la ménopause, et environ une femme de 50 ans et plus sur 2, ignorent les problèmes cardio-vasculaires, les cancers (seins, intestins…), les risques métaboliques (diabète, hypercholestérolémie…). Par ailleurs, 90% des femmes ne suivent aucun traitement médical dans le cadre de leur ménopause.
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