Les Jeux olympiques et paralympiques ont un impact fort sur l’environnement. Malgré les mesures annoncées par le Comité d’organisation de Paris 2024, certains impacts écologiques ne peuvent être réduits que par les bonnes pratiques des participantes et participants.
Bilan carbone, surtourisme, déchets… De nombreuses problématiques se posent pour réduire au maximum l’impact écologique des Jeux de Paris 2024. La promesse affichée par le Gouvernement en 2021 d’un évènement à « contribution positive pour le climat », c’est-à-dire d’aller plus loin que la neutralité carbone, a rapidement été revue à la baisse. Les organisateurs projettent désormais de « diviser par deux l’empreinte carbone des Jeux » par rapport aux éditions précédentes : 3,6 millions de tonnes équivalent CO2 (tCO2) pour Rio 2016, 3,4 pour Londres 2012 et 1,9 pour Tokyo en 2021, en pleine pandémie de Covid-19.
« Il y a un vrai travail de fond qui a été fait. Des moyens ont été alloués avec un vrai service environnement et de vrais engagements. On a peu d’infrastructures construites par exemple. On a juste construit une piscine olympique et le village. Et dans le cahier des charges, des efforts ont été faits pour réduire au maximum l’emprunte CO2 du béton utilisé », tempère Michaël Ferrisi, le fondateur de l’Agence Ecolosport.
Impact écologique des Jeux : la sponsorisation à l’épreuve
Cependant, d’autres éléments de ce dossier interrogent. C’est notamment le cas du sponsoring sportif adossé à des grandes multinationales peu engagées dans la réduction de leur impact écologique. « Il y a des partenariats qui ne vont pas, comme celui de Coca-Cola. Ils avaient promis qu’ils changeraient leur modèle pour mettre des fontaines partout dans Paris au lieu de bouteilles en plastique. Évidemment, même les Jeux n’arrivent pas à faire changer Coca-Cola et ce sont donc des millions de bouteilles en plastiques qui vont être utilisées. Une grand majorité des bouteilles que l’on trouve en mer proviennent de Coca-Cola… C’est un vrai problème. » Alors, si le grand public n’a pas de moyen de faire diminuer la facture du poste le plus émetteur dans l’organisation des Jeux ni sur le choix des sponsors, il a tout de même un véritable rôle à jouer dans sa manière de consommer les Jeux.
À lire aussi : Paris 2024 : Aline Chamereau et Clémence Vieira : « C’était important pour nous de se sentir légitimes »
Privilégiez les modes de déplacements peu émetteurs
C’est probablement sur les transports que l’influence est réduite. S’il peut promouvoir et prévoir des tarifs particuliers pour les modes de déplacements doux et peu émetteurs, le COJO ne dispose que d’une arme : l’incitation. « On peut mettre en place tout un tas d’outils pour que les gens ne viennent pas en avion, qu’ils ne voyagent pas seuls en voiture, mais au final c’est toujours le spectateur qui décidera comment venir et comment il se déplacera pendant les Jeux. » Alors, si peu d’alternatives existent pour les déplacements transcontinentaux – sans devoir s’armer de patience – les spectateurs français et frontaliers peuvent, eux, contribuer largement à la réduction de leur emprunte carbone en se déplaçant en train ou à vélo. Ou, a minima, partager leurs véhicules grâce à la multitude d’applications dédiées au covoiturage.
Adoptez une alimentation végétalisée
13 millions de repas seront servis pendant les Jeux de Paris 2024. Du petit déjeuner au dîner, des sandwichs aux buffets de réception, l’organisation doit répondre aux besoins des athlètes, volontaires, spectateurs, médias… et parce qu’ils viennent en France, ce pays de la gastronomie, ils s’attendent à bien manger ! Et parce que se sustenter n’implique pas nécessairement de dévorer un repas carné trois fois par jour, la tendance est à la transformation de l’offre de restauration. « Il y a une volonté aussi de diviser par deux l’impact de l’alimentation en la végétalisant et en s’approvisionnant localement », pointe le spécialiste sport et environnement. Deux fois plus de végétal pour deux fois moins de CO2. C’est en tout cas ce qui a été promis. Oubliez les frites et les hot-dog… Sur la Place de la Concorde, l’ensemble des repas seront végétaux. Et si les Jeux de Paris 2024 étaient l’occasion de découvrir une nouvelle manière de manger sur des sites de compétitions ?
À lire aussi : 282 françaises participeront aux Jeux olympiques de Paris 2024
Évitez l’achat de goodies Paris 2024
Et les produits dérivés, en a-t-on vraiment besoin ? À quoi bon ramener un souvenir de Paris fabriqué à l’autre bout du monde ? Pour prendre soin de notre planète, se sont aussi des questions qu’il va falloir se poser. Et s’il est trop difficile de résister à l’achat de la tasse, du stylo ou la peluche à l’effigie de Paris 2024, des alternatives s’offrent aussi à vous. « Il y a des produits qui ont été fabriqués en France, en Europe ou pas trop loin de la France, comme le Maroc. En se tournant vers ce type de produit, on va aussi montrer aux organisateurs que c’est un sujet. Que le consommateur est attaché à la provenance, à la fabrication avec des matériaux biosourcés par exemple. » L’occasion pour chacun d’entre nous d’impacter aussi l’héritage des Jeux olympiques de Paris 2024.
Vous avez relevé une coquille ou une inexactitude dans ce papier ?
Proposez une correction à notre rédaction.
Vous avez aimé cet article ?
Retrouvez tous nos articles de fond dans le magazine
S’abonner au magazine