Emilie Acquistapace Jeux paralympiques FFAviron/Mag Aviron
Dossier

Paris 2024 (para aviron) : Médaille d’or de la mixité pour le quatre de pointe tricolore

Claire Smagghe
01.09.2024

Médaillé de bronze des Jeux paralympiques de 2024, le quatre de pointe avec barreur a aussi glané la médaille d’or de la mixité. Guidée par Emilie Acquistapace, l’embarcation a travaillé pour trouver le meilleur équilibre femme/homme pour performer. Avec succès.

Ils étaient seulement deux bateaux à aligner cette configuration sur la ligne de départ de la finale A du quatre de pointe des Jeux paralympiques de Paris 2024. Encadrés par Margot Boulet et la jeune Candyce Chafa, Grégoire Bireau et Rémy Taranto étaient placés au centre de l’équipage, et non pas à l’avant du bateau, comme leurs homologues Britanniques ou encore Etats-Uniens. Les deux autres collectifs médaillés ayant choisi de placer leurs rameuses à l’arrière, le duo masculin imposant ainsi son rythme à leurs coéquipières.

Le quatre de pointe avec barreur lors des Championnats d'Europe. FFAviron/Julia Kowacic

Le quatre de pointe avec barreur lors des Championnats d’Europe. FFAviron/Julia Kowacic

« Ce n’est pas une question de force, explique Emilie Acquistapace. C’est une mentalité totalement différente. Soit tu demandes aux filles de suivre les garçons, soit tu intègres complètement l’équipage en mélangeant les filles et les garçons. Et ça permet d’avoir une vision et un coup de patte différent. C’est ce qu’on a choisi de faire avec le quatre barré français. Les deux garçons sont encadrés par les filles et ça permet d’adapter complètement notre coup de rame. » Une option payante pour la délégation tricolore qui enchaîne ainsi une deuxième médaille de bronze consécutive, le bateau ayant déjà obtenu ce métal il y a trois ans à Tokyo. Coïncidence ou pas, la médaille de bronze a d’ailleurs été disputée avec le bateau allemand, l’autre embarcation ayant fait ce choix fort.

« C’est un bateau qui prend en compte l’aspect sportif des femmes »

Avec cette configuration encore peu courante dans l’aviron, l’encadrement français s’est embarqué dans un projet où les caractéristiques sportives des hommes et des femmes sont considérées de manière égale. « Technique parlant, ça ne sert à rien que les garçons forcent trop parce que ça bloque l’inertie de la coque, pointe celle qui sera nommée sous-préfète de Château-Chinon à la rentrée et qui mettra un terme à sa carrière sportive. Il y a beaucoup de communication sur la poussée commune. Ce qui est intéressant, c’est que c’est un bateau qui prend en compte l’aspect sportif des femmes. Et c’est la première fois dans la préparation d’une échéance sportive où j’ai autant de liens hommes-femmes. »

La barreuse, élément « essentiel » pour gagner

Si le rôle les barreurs sont essentiels à la performance du bateau, il l’est peut-être encore un peu plus important avec ce choix de positionnement des barreurs et barreuses tricolores. « Ce n’est pas quelqu’un qui attend que la course passe, on est vraiment un pion essentiel dans un bateau, rappelle Emilie Acquistapace. On est dans une ligne d’eau comme en para natation, on a des forces qui ne sont pas équilibrées parce que ce sont des handicaps différents et des forces différentes entre hommes et femmes. Notre bateau doit aller droit et c’est nous qui faisons la direction. »

Stratégie de course, placement du bateau et points techniques, la barreuse dont on ne voit que la tête dépasser de l’embarcation est équipée d’un micro pour transmettre ses consignes. « Le barreur est essentiel dans la course même s’il ne produit rien physiquement parlant mais il peut faire gagner une course. »

Claire Smagghe
01.09.2024

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