1ère édition du Festival Grandes Heures Nature
« Eviter, réduire, compenser. »
Les nouvelles concernant la santé de notre planète sont rarement bonnes. Chaque jour annonce son lot de catastrophes liées à notre comportement sur notre environnement. Mais, progressivement, la société prend conscience de l’importance des enjeux écologiques, tout comme le milieu sportif.
A l’image du festival Grandes Heures Nature dont la première édition se déroulera du 13 au 16 juin 2019. Porté par l’agglomération du Grand Besançon, cet événement mettant en valeur les pratiques sportives en extérieur a bien intégré cette dimension. Patricia Olivares, en charge de ces questions pour Grandes Heures Nature, décrit la démarche du festival.
Pour quelles raisons l’agglomération du Grand Besançon a-t-elle donné le jour à ce festival ?
Patricia Olivares : Grandes Heures Nature est la partie visible d’un travail inscrit dans notre projet de territoire. L’idée était de s’appuyer sur notre environnement très particulier et très emprunté, un moyen pour faire rayonner notre agglomération et de gagner en attractivité. La ville de Besançon est classée au patrimoine mondial de l’Unesco et est enserrée par sept collines qui offrent des espaces de pratiques variées. Nous voulions faire mieux connaître tout cela.
Besançon a été désignée l’année dernière « capitale de la biodiversité »
Les questions écologiques ont-elles été intégrées dès le départ ?
Rapidement la question naturaliste s’est imposée. Besançon a été désignée l’année dernière « capitale de la biodiversité » donc c’est un sujet que nous avons l’habitude de traiter. Le trail des Forts réunit 5500 coureurs au mois de mai et rencontre des difficultés à propos de son impact sur le territoire. La pratique outdoor[1]et son impact sur le territoire sont de vrais enjeux.
Comment avez-vous procédé pour intégrer les questions écologiques à l’organisation de votre événement ?
La communauté d’agglomération a réuni autour de la table sportifs et associations de protection de l’environnement pour penser un événement qui respecterait tout le monde. Ce qu’on a réussi, c’est déjà ce travail en commun qui n’existait pas auparavant. On s’est appuyé sur les préconisations des naturalistes pour ensuite construire des réponses adaptées avec les sportifs.
Après une course, notamment quand la terre est grasse et qu’il a plu, on peut avoir l’impression qu’un engin de chantier est passé.
Quel impact cela a-t-il eu concrètement ?
On a par exemple revu certains parcours pour éviter des zones spécifiques. Après une course, notamment quand la terre est grasse et qu’il a plu, on peut avoir l’impression qu’un engin de chantier est passé. On a imaginé un itinéraire bis, en cas de mauvais temps, qui respecte la nature et les animaux qui y vivent, parfois en plein période de reproduction ou sensibles aux bruits. Notre leitmotiv était « Eviter, réduire, compenser. »
Vous avez également veillé à réduire l’utilisation du plastique…
Nous interdisons le ravitaillement avec de l’eau en bouteille plastique. L’alimentation que nous proposons est responsable, si possible bio, sans emballage individuel. Nous utilisons de la vaisselle en dur pour servir les bénévoles. On n’y parviendra pas en 2019 mais on aimerait tendre au « zéro déchet ». Pour cela, il faut que l’ensemble des services et des partenaires s’investissent. Grandes Heures Nature a aussi une valeur de label donc nous travaillons avec une série d’autres événements qui respecterons ces règles.
Quels ont été les obstacles les plus importants que vous avez rencontrés ?
Le coût est une vraie problématique. L’usage de contenants en verre plutôt qu’en plastique est plus cher. Tout comme la rubalise biodégradable qu’on utilise pour délimiter le parcours. Sur le tri, nous ne savons pas gérer les déchets en quantité aussi importante. Il faut donc travailler avec le syndicat qui s’en occupe pour mettre en place une chaîne vertueuse. Tous les circuits ne sont pas encore complètement organisés. Tout cela ne se fait pas en claquant des doigts. J’attends la fin du festival pour être certaine qu’on a fait notre part.
Sur ce même sujet, retrouvez l’article « Pas de planète, pas de sport » du numéro 12 des Sportives disponible fin mai 2019. »
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