L’histoire du rugby féminin retracée par Alain Dougy avec «Les femmes aussi… en Ovalie»

Lundi 6 mars, deux jours avant la Journée internationale des droits des femmes, Alain Dougy a présenté à Besançon son ouvrage Les femmes aussi… en Ovalie résumant le développement national du rugby au féminin, mais aussi départemental avec le club local Bisontin de l’OB Rugby. 

Si, en novembre 2022, l’équipe de France féminine de rugby obtenait une superbe troisième place à la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande, en frôlant l’exploit de sortir les All Blacks à domicile, le rugby au féminin est le fruit d’une longue histoire. Une belle performance pour un sport qui a mis bien des années à se développer. Alain Dougy s’est justement penché sur l’histoire du rugby au féminin en France. Après des mois de recherches, il a soigneusement confectionné une brochure d’une soixantaine de pages permettant de retracer les péripéties de cette pratique, mais également d’expliquer les freins auxquels elle a été confrontée. Des médecins aux présidents de fédérations, aux instances internationales, en passant par le directeur national de l’éducation physique et des sports Marceau Crespin, les volontés d’interrompre ou de nuire au rugby féminin ont été nombreuses. Les femmes qui ont souhaité braver ces barrières ont dû organiser leur propre championnat avant que la Fédération française de rugby ne les autorise enfin à intégrer la fédération en 1989.

Un ancrage local

Cette brochure a également été l’occasion de retracer l’histoire de la section féminine du club local, l’OB rugby, qui aujourd’hui compte 40 joueuses séniores, et qui caracole en tête de sa poule de fédérale 1. Lors de la présentation de cet ouvrage, plusieurs joueuses de ces « OBstinées » ont répondu à quelques questions, comme la capitaine Marine Pascoët. Plusieurs personnalités institutionnelles ont répondu présentes, à l’instar de la maire de Besançon Anne Vignot, ou le vice-président du département du Doubs. À côté, on retrouvait également une des grandes artisanes du développement du rugby féminin, Marie-Céline Bernard.

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Anne Vignot, maire de Besançon, Alain Dougy, auteur de la brochure, et Marie-Céline Bernard étaient bien présents pour parler rugby.

Marie-Céline Bernard, pionnière du rugby au féminin

Originaire de Tournus, Marie-Céline Bernard pratiquait initialement l’athlétisme. Elle s’est retrouvée dans le rugby un peu par hasard. Nommée capitaine par son entraineur dès son premier match, elle développe une passion pour ce sport au point de chercher à faire grandir la pratique féminine. Les remarques rabaissantes telles que « le harem des masculins » ne manquaient pas. Pourtant, ces propos, Marie-Céline Bernard a su en faire une force. En 1971, l’association de rugby féminine lance son premier championnat, et Marie-Céline Bernard lance son club sous la forme d’une association loi 1901.

Un autre aspect complexe de cette époque provient de la difficulté à trouver du staff qui accepte d’entrainer une équipe féminine. Alors que l’ancienne joueuse cherche du soutien auprès du président de la Fédération française Albert Ferrasse, celui-ci lui répond par la négative, poussant Marie-Céline à passer en 1977 la formation d’éducateur 1^er degré à Dijon. Elle est ainsi devenue la première sélectionneuse de l’équipe de France. En 1991, elle encadre la sélection nationale pour la première Coupe du monde féminine de rugby de l’histoire, où la France termine troisième. À l’époque, le staff n’était constitué que de « deux entraîneures et une soigneuse ». France 3 s’était d’ailleurs déplacé, ce qui constituait une belle volonté de médiatisation.

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Marie-Céline Bernard, sans qui le rugby féminin n’en serait pas là où il est aujourd’hui.

Alain Dougy, un connaisseur du rugby au féminin

Derrière Les femmes aussi… en Ovalie se cache un homme, Alain Dougy. Joueur dans les années 70 et membre important de l’Olympique de Besançon Rugby, il n’aurait « jamais pensé s’occuper de rugby féminin ». Lancé en tant que responsable de la section féminine, il a particulièrement apprécié l’investissement sérieux de ces femmes, elles qui sont « pleine d’humilité », et qui « adoptent facilement l’aspect collectif du rugby ». Alain Dougy, connait bien le rugby féminin puisqu’il a même été entraineur du CAP-OB, le club de rugby féminin issu de la fusion entre Pontarlier et Besançon, dans une période où la « culture était bien différente. Entre les joueuses, ça allait, par contre au niveau des directions des deux clubs c’était plus compliqué. »

Pour l’instant tirée en 250 exemplaires, cette brochure sera potentiellement réimprimée. L’auteur y voit avant tout une « vertue pédagogique ». Ainsi il pourra se retrouver dans des établissements scolaires et bibliothèques de la municipalité.

Pour toute question sur l’ouvrage et l’histoire du rugby au féminin : dougy.alain@orange.fr

La couverture de la brochure Les femmes aussi… en ovale d’Alain Dougy