Trait d’eyeliner, mascara sur les cils, ongles vernis… Des sportives, professionnelles comme amatrices, se maquillent, particulièrement en compétition. Cet attachement à soigner son apparence semble répondre à la nécessité de gagner en confiance en soi et de marquer sa féminité, y compris face aux caméras. Pour autant, comment se libérer des injonctions sociétales tout en restant soi-même ?
Ruban violet dans les cheveux, trait d’eye-liner parfaitement exécuté et pommettes scintillantes, Anaïs Quemener, le sourire communicatif, lève les bras lorsqu’elle passe la ligne d’arrivée du Marathon de Paris, le 2 avril dernier. « Une course, c’est une fête, un jour où tu dois briller. Ça passe par la performance, mais aussi par les paillettes, confie-t-elle à propos de son maquillage lumineux. Je m’y prépare comme un départ en soirée. » Après 2h32 d’effort – le meilleur temps français de la course –, la marathonienne n’affiche aucune trace de fatigue, dissimulée sous son make-up, prévu pour le grand rendez-vous.
Sport et maquillage semblent pourtant antinomiques de prime abord : à quoi sert de se grimer avant de réaliser une activité physique qui va automatiquement anéantir toute tentative d’une présentation impeccable ? L’effort et la transpiration ont tendance à faire couler n’importe quel mascara ou autre fond de teint déposé sur le visage. Pourtant, nombreuses sont les sportives à s’apprêter avant de lacer leurs baskets.
Routine et estime de soi
Pour certaines d’entre elles, se maquiller fait même partie intégrante de la préparation avant une compétition de haut niveau. « La salle de bains, c’est là où je rentre dans mon match, détaille Laura Flippes, joueuse de l’équipe de France de handball. Mon copain ne rentre pas, il sait qu’il ne doit pas me déranger. » La joueuse du Paris 92 ne met pas de mascara au quotidien, mais avant les rencontres, c’est le passage obligé. « C’est un moment où je suis seule avec moi même, je me mets dans ma bulle. » Une habitude qui relève, selon la sportive, de « l’estime de soi » et d’un confort personnel. « Je le fais pour moi, pour me sentir bien. »
Une vision que partage Anaïs Quemener. En 2015, la coureuse amatrice apprend qu’elle est atteinte d’un cancer du sein et entame une chimiothérapie. Pendant son traitement, elle se farde les yeux et le teint pour masquer la maladie. « C’était important de m’apprêter, pour garder le moral. J’ai pris conscience de l’importance d’aimer l’image que l’on renvoie à soi-même », partage l’aide-soignante de profession. Pour le sport, elle teste régulièrement des produits pour trouver celui qui tiendra le mieux pendant ses courses longue distance. Au Marathon de Paris, c’était une marque de paillettes française. « J’aime rester féminine, ça m’aide à garder confiance en moi », corrobore l’athlète de 32 ans.
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Dossier réalisé par Marie Thimonnier.
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