Just Purii alias SAFA BAIDI : « Je ne prenais pas la parole pendant le jeu pour ne pas qu’on reconnaisse que je suis une fille »
En France, 1 joueur de jeux vidéos sur 2 est une joueuse, mais dès qu’on rentre dans la professionnalisation, elles ne représentent plus que 7%. Insultes en ligne, harcèlement, font partie du quotidien de ces adeptes, freinant certaines à la pratique. Les eSportives sont elles condamnées à la violence en ligne ? Comment cela se passe au quotidien pour les gameuses en france ? Just Purii alias SAFA BAIDI joueuse de eSport témoigne, au micro du podcast Les Sportives animé par Mejdaline Mhiri.
Un rêve d’enfant
Lorsqu’elle était enfant, SAFA BAIDI n’attendait qu’une chose : que son frère lui libère la place pour jouer aux jeux vidéos. Depuis, les choses ont bien évolués, elle s’entraine plus de 20 à 25h par semaine pour le même jeu. Sans compter les compétitions. « J’investis autant d’heures par semaine car j’aimerais en faire mon métier. Au début je le faisais à côté de mes études. Maintenant je suis dans une équipe féminine. J’ai participé à des équipes mixtes grâce à Women in Games. »
« Avant j’étais juste une fille qui jouait aux jeux vidéos, maintenant je suis une gameuse officielle »
Women In Games, le programme qui a changé sa vie
Elle est tombée par hasard sur l’annonce de recrutement, elle a postulé, et puis tout est allé vite.
« J’ai été prise. Je faisais partie des 5 filles européennes retenues parmi une allemande et une suédoise. Avant j’étais juste une fille qui jouait aux jeux vidéos, maintenant je suis une gameuse officielle. » Women in Game est un programme d’accompagnement des joueuses vers la professionnalisation. « J’ai découvert que l’objectif est d’intégrer la scène professionnelle du eSport. Avec du caoching par exemple qui représente à la fois d’apprendre a bien jouer, mais aussi pour prendre confiance, et gérer le mental. Et les insultes en faisait partie. J’ai du avoir 80h sur 8 mois au total. Quand j’ai été retenue ça a changé ma vie, je suis devenue une gameuse. »
Des dérives du harcèlement en ligne
En France, 1 joueur sur 2 est une joueuse, mais dès qu’on rentre dans la professionnalisation, elles ne représentent plus que 7%. Une explication ? Entre aux le harcèlement et les insultes en ligne. « Ce ne sont même pas mes adversaires qui m’insultent, ce sont plutôt les gens avec moi dans mon équipe, dans le jeu. Les joueurs ne peuvent pas voir que je suis une fille derrière mon pseudo. sauf si je prends la parole au cours du jeu. Au début de mes premières parties je ne prenais pas la parole pour ne pas qu’on reconnaisse que je suis une fille. C’est vraiment dur et je ne suis pas la seule à me cacher. Je privilégie le tchat écrit cacher derrière mon pseudo, pour m’exprimer, plutôt que de parler. Mais je suis très compétitive, donc pour gagner je suis obligée de parler.»
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Journaliste : Mejdaline Mhiri
Réalisation, montage, photos : Marie Lopez-Vivanco
Chronique humoristique : Tahnee Lautre
Studio enregistrement : Brain Studio by Agence Thalamus
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