Au tournant d’une année qui s’annonce celle du cyclisme au féminin, la Fédération française de cyclisme est bien déterminée à ce qu’elle soit celle de la transformation à travers l’encadrement. Entre le débat des primes et la création de toutes nouvelles courses, on fait le point avec Mathilde Dupré, conseillère technique nationale en charge de la féminisation du sport et en charge de la prévention des violences sexistes et sexuelles.
« Susciter l’envie de venir faire du cyclisme dans un système fédéré », telle est l’ambition au féminin de la Fédération française de cyclisme. Engagée dans un plan de féminisation ambitieux depuis 2015, l’entité positionne le cyclisme au féminin et la mixité comme des axes majeurs et stratégiques de son développement. Ainsi, la FFC multiplie les initiatives et opérations événementielles afin de soutenir la promotion de la mixité dans son sport. Un point d’honneur particulier est mis sur l’encadrement pour 2022.
« Il est vrai que depuis quelques années, le nombre de licenciées est en augmentation. Mais on a constaté qu’on manquait cruellement d’encadrement féminin, exprime Mathilde Dupré. Plus on aura un encadrement féminin, plus on donnera aux femmes la possibilité de venir pratiquer. »
2022, l’année dédiée aux métiers du cyclisme
Cadres d’états, mécaniciennes, directrices sportives, éducatrices sportives, entraineures de haut niveau et aussi athlètes de haut niveau : le fil rouge de cette nouvelle olympiade est celui des métiers du cyclisme. « Dans notre plan de féminisation, notre rôle est aussi d’accompagner les femmes dans des métiers professionnalisants. »
« De plus en plus de femmes se tournent vers les formations de l’encadrement. »
L’enjeu de la FFC est donc d’accompagner cette structuration, de proposer des formations et de susciter des vocations. « Il faut montrer que c’est possible, une femme peut être mécanicienne par exemple. D’ailleurs récemment, j’ai lancé un appel à candidature dédié aux femmes, car dans nos équipes de France on n’a pas de femmes mécano. Des hommes m’ont dit que je ne trouverai pas. Justement, il faut les bousculer les hommes et j’ai fait le pari que je trouverai une femme. En 15 jours, j’ai eu 4 femmes candidates. Donc ça existe. Les débouchées existent. »
Pour des métiers plus féminisés
Une fiche de poste spécifique pour rechercher une femme mécanicienne, cela peut surprendre. Et pourtant, le traitement différenciant ne choque pas l’ancienne membre de l’encadrement de l’équipe nationale de Chine : « On ne va pas se cacher que les femmes doivent avoir un traitement différenciant. Les mentalités évoluent, certes, mais on reste avec un poids culturel lourd. On est dans le bon wagon, il ne faut pas louper ce train là. »
Ce train là justement passe actuellement la case de l’égalité des primes. Sujet qui agite la toile. À la FFC, c’est « un gros chantier ». « Sur nos manches de France VTT et cyclisme sur piste il y a la parité sur les grilles de prix. Sur route, c’est en cours de négociation. C’est un sujet qui revient régulièrement : l’égalité partout, de la remise de prix jusqu’à nos affichages de communication et les primes. Cela doit devenir un de nos automatismes que les femmes cyclistes soient autant visibles que les hommes », conclut Mathilde Dupré. La conseillère technique nationale veut mobiliser à tous les niveaux d’action.
Propos recueillis par Aurélie Bresson
Crédit photos : FFC
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