Léna Kurbiel a pris le départ ce samedi 8 juin pour la World’s toughest row, 4500 km de rame pour relier la Californie à Hawaï. Elle fait équipe avec Liz Wardley, skippeuse d’expérience.
Alors qu’elle devrait peaufiner ses révisions pour le baccalauréat, Léna Kurbiel, 17 ans, vient de prendre le départ de la World’s toughest row, l’une des courses nautiques les plus difficiles au monde. Avec l’expérimentée Liz Wardley, elles ont quitté la Californie ce samedi au matin, et espèrent rejoindre Hawaï dans 45 jours au mieux après 4500km de rame. Pour cette championne de France en voile et en aviron, c’est un défi de taille : « Je suis une compétitrice de journée. Habituellement je rentre chez moi le soir mais là je pars pour au moins 45 jours sur le rameur, c’est la première fois que je fais un truc aussi fou ! ».
Une aventure hors du commun pour la jeune fille, qui s’est confiée à nous la veille de son départ : « Je suis super excitée de commencer à ramer, mais assez nerveuse à l’approche de la course. J’ai un peu peur parce que les conditions vont être très dures la première semaine, avec notamment des grosses vagues et beaucoup de vent. » D’autant plus compliqué qu’il va falloir gérer, en plus de la partie physique, le mental de ces 45 jours en mer : « La rame ce n’est pas forcément le plus difficile. On pense bien connaître notre binôme au début, mais une fois dans le rameur, ce n’est pas pareil, il ne faut pas succomber à l’énervement. » Car hormis quelques contacts avec les proches et le comité de course, en plein milieu de la traversée, les humains les plus proches seront les astronautes de la Station Spatiale internationale.
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Léna Kurbiel et Liz Wardley, une rencontre inopinée
Cela fait un mois seulement que Léna et Liz se connaissent. La jeune fille, avide de conseils, demande à son père alors sponsor technique de la skippeuse Australienne de les mettre en relation et sur un coup de tête, les voilà lancées. « Liz préparait la traversée du Pacifique et m’a dit qu’elle allait avoir peu de temps à m’accorder. Sans réfléchir, un peu pour rigoler je lui ai demandé si je pouvais l’accompagner, elle a dit oui ! ». Une rencontre assez inattendue, et donc une préparation des plus rapides pour le binôme : « On a été deux semaines en Angleterre pour faire les rencontres, se qualifier, mais aussi apprendre pour ma part ce que c’était que d’être sur un bateau qui allait traverser l’océan. »
Léna Kurbiel a également passé ses dernières semaines à l’entraînement, enchaînant les séances de cardio et de gainage afin de gérer au mieux les 4500km de rame. Pour cette novice, faire équipe avec une skippeuse ayant parcouru les quatre coins du monde est une vraie chance : « Je suis super reconnaissante d’apprendre auprès d’elle. C’est une belle histoire de transmission de savoirs, que j’aimerais à mon tour un jour pouvoir effectuer. » Les deux compagnonnes de voyage espèrent battre le record féminin de la course de 46 jours à leur arrivée à Hawaï. Léna Kurbiel deviendra également la plus jeune rameuse à avoir traversé l’océan pacifique, un goût pour l’aventure prononcé que la lycéenne doit sûrement à ses grands-parents, anciens explorateurs polaires. À son retour en terre ferme, la jeune rameuse devra se remettre aux révisions pour rattraper ses épreuves du baccalauréat à la rentrée.
Crédit photo : World’s Toughest Row
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