Alexandra Recchia vient d’obtenir son CAPA, le précieux Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat de niveau Bac+6. Diplômée de l’école de Versailles, elle prêtera serment devant ses pairs à la fin du mois de novembre. Une belle réussite pour la jeune fille de 28 ans issue de la banlieue lyonnaise, championne d’Europe de karaté cette année en moins de 50 kilos. Elle combat en ce moment à Linz en Autriche à l’occasion des championnats du monde.
Pourquoi avez-vous choisi de devenir avocate ?
A.R. : « Au départ, je me suis inscrite en fac de Droit pour entrer dans la police, je visais le concours après la licence. Je m’imaginais lieutenant, pourquoi pas commissaire… Une fois la licence en poche, j’ai décidé de poursuivre jusqu’au master puis d’intégrer une école d’avocat. Le karaté n’étant pas un sport professionnel, il faut assurer la suite. Poursuivre les études en parallèle, c’est donc très important. Je vais bientôt avoir vingt-huit ans et les plus jeunes poussent derrière moi. Je ne voulais pas attendre la fin de ma carrière sportive pour préparer ma reconversion. »
Comment concilier ces études exigeantes avec une carrière de championne ?
A.R. : « C’est beaucoup d’organisation. Le rythme est lourd, il faut être rigoureuse et surtout savoir gérer la fatigue. Il y a eu des moments de doute, de la fatigue et des larmes. Ce n’était pas évident, j’en ai bavé c’est vrai mais j’ai travaillé d’arrache-pied et je n’ai jamais rien lâché. Je me suis battue, c’est dans mon caractère. Quand je commence quelque chose je vais au bout, malgré la douleur, les sacrifices. Et puis j’ai eu la chance de rencontrer les bonnes personnes qui m’ont accompagnée et soutenue, des gens compréhensifs qui m’ont permis d’aménager mon emploi du temps pour pouvoir m’entraîner et participer aux compétitions. Sans oublier mes parents qui m’ont énormément motivée et encouragée ! Sans eux je n’en serai pas là. Je n’ai finalement jamais eu à choisir entre le karaté et les études. J’ai toujours pu faire les deux, j’ai besoin de cet équilibre. »
Comment voyez-vous la fin de l’année 2016 ?
A.R. : « Chargée ! Je suis très occupée. J’ai préparé les championnats du monde en Autriche en m’entraînant tous les jours. J’ai des semaines bien remplies car je travaille en parallèle dans un cabinet parisien. J’ai un rythme de travail adapté, je peux m’entraîner tôt le matin et à l’heure du déjeuner. En espérant que tous ces efforts me portent vers la victoire dimanche en finale. »
Propos recueillis par Benoit Pelegrin
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