Nathalie Giloy et Jessica Château ont pris le départ du Tour de France Femmes avec Zwift du 24 au 31 juillet, non pas sur un vélo mais sur une moto. Les ardoisières ont informé les cyclistes des échappées et des écarts avec le peloton. Une première pour les deux jeunes femmes.
En jaune ou noir, les deux ardoisières ont sillonné les routes du Tour de France Femmes aux côtés de leurs pilotes Vincent Picard et Stéphane Mercier, aux motos de mêmes couleurs. Munies d’une ardoise, d’une craie ou d’un Ipad, ces deux femmes ont collaboré étroitement avec leurs pilotes pour être au plus près de la course et donner les informations les plus précises possibles aux coureuses. Des postes essentiels pour le bon déroulement de la plus grande course cycliste au monde.
Ardoisière, c’est informer les coureuses sur les routes du Tour de France
« Je dois donner les écarts entre le peloton et les échappées. Les filles, ça les rassure de connaitre leurs écarts et ça leur permet aussi de maitriser leur allure. Parfois, ça ne sert à rien d’insister en échappées devant si, à la vue des écarts, vous êtes sûres que les autres vont rentrer derrière », explique Jessica Château. De son côté, Nathalie Giloy assure une mission un peu différente. « Au moment des cols, je montre les informations : nom du col, pente moyenne, longueur du col et la pente max, explique la Brestoise. Sur mon contrat c’est écrit ardoisière mais, j’ai pas d’ardoise, j’ai un Ipad ! (rires) On fait aussi moto fraicheur parce que les filles n’ont pour la plupart qu’une seule voiture de direction sportive avec elles alors que les garçons en ont souvent deux. Souvent, l’écart n’est pas assez important pour que la voiture puisse passer, alors la moto permet de donner des bidons d’eau. » Une double casquette pour la Bretonne.
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Des journées denses sur le Tour de France
Dans l’ombre des cyclistes et des médias, les deux trentenaires enchainent les journées sur la route. Des journées bien rodées. Un petit déjeuner pris à l’hôtel et la journée peut démarrer. Tout le staff se déplace ensemble pour arriver environ deux heures avant le levé de drapeau de la directrice Marion Rousse, donnant le départ de la nouvelle étape. « Peu de temps avant le départ, on part à l’avant car on ne fait pas le départ fictif. Une fois que l’étape commence, on reste en stand-by à l’avant du peloton. On écoute l’évolution et s’il y a une échappée, c’est à ce moment-là qu’on va s’intercaler derrière l’échappée et commencer notre travail », complète Nathalie Giloy. Les deux compères apprécient l’esprit de famille qui règne dans le staff qui accompagne les coureuses sur l’ensemble des étapes, et l’engouement des spectateurs. « Des gens demandent même des photos avec l’ardoisière ! », s’esclaffe Jessica Château.
Des amoureuses du cyclisme avant tout
Les deux ardoisières sont avant tout des mordues de vélo. « C’était important d’être là sur le premier Tour féminin, étant cycliste moi-même et ayant pas mal œuvré ces deux dernières années pour un retour du tour de France féminin, en réalisant l’ensemble des étapes du Tour de France hommes à J-1 », lance Nathalie Giloy. Jessica Château a mis de côté le cyclisme à la sortie du lycée afin d’entreprendre des études, avant de revenir à ses premiers amours. « Quand j’ai quitté le monde du vélo à 17 ans, j’ai tout arrêté. Quand j’ai voulu revenir dans le milieu, j’ai regardé sur quel métier je pouvais envisager un retour. Au début, j’ai envisagé d’être assistante sportive, donc j’ai fait des formations en massages. Par la suite, j’ai découvert le métier d’ardoisière, sur une course, par hasard », explique celle qui a préféré se consacrer à des études de préparatrice en pharmacie qu’à un parcours de cycliste, encore peu développé à l’époque. Une manière pour les deux ardoisières du Tour de France Femmes d’apporter leur pierre au développement de la pratique du cyclisme pour toutes les femmes.
Crédit photo : Claire Smagghe
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