Aurore Macon : « Le Tour des Zélé·e·s a été pensé pour être accessible à tous »
L’association Les Zélé·e·s s’est lancée dans un pari fou. Dix cyclistes font le même parcours que le Tour de France Femmes, un jour avant les pros. Sur leurs vélos, ces amateurs et amatrices cherchent à promouvoir le sport pour toutes et tous à travers leur évènement Le Tour des Zélé·e·s.
C’est en septembre 2021 que l’idée de créer une association multisports a émergé, pour militer en faveur de la mixité de genres, d’âges, de conditions physiques et de niveaux. Le credo : pratiquer le sport pour le bien-être physique et mental, mais aussi pour ses aspects psycho-sociaux. Tout cela, avec une touche éco-responsable. Participer au Tour de France Femmes est rapidement arrivé sur la table. Les bénévoles ont alors décidé de se lancer sur les routes de France et ont créé leur évènement Le Tour des Zélé·e·s. Depuis le 23 juillet, les dix coureurs et coureuses sont parti·e·s de la Tour Eiffel pour rallier la Super Planche des Belles Filles. Aurore Macon, kinésithérapeute et grande amatrice de vélo, est une des têtes pensantes de l’association et se trouve actuellement en selle.
Une équipe à l’image des valeurs de l’association
Avec une mixité totale, tous les âges et toutes les pratiques se confondent dans ce groupe de cyclistes. Les dix protagonistes ayant pris le départ de cette aventure sont sportif·ve·s. Certain·e·s sont triathlètes, d’autres cyclistes aiment les sports nature. Chacun·e arrive sur cet évènement pour prendre du plaisir et se dépasser. « Dans les dix, il y a deux vélo duo qui se relaye. Au final, on sera sept en même temps sur le vélo. On est contents d’avoir créé une équipe à l’image de l’association : mixte, de 20 à 51 ans. Et à des niveaux de pratique différents », précise Aurore Macon.
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La satisfaction d’un retour du Tour de France Femmes
Ce Tour des Zélé·e·s célèbre aussi le retour d’un évènement majeur dans le paysage sportif national : le Tour de France Femmes, rangé dans les placards depuis 33 ans. « Toutes ces années ont permis de faire murir les choses. Le dernier Tour de France pour les féminines était une pâle copie du Tour de France masculin. Les femmes n’étaient ni payées, ni primées et n’étaient pas médiatisées », commente la kinésithérapeute. C’est aussi leur manière de soutenir ce renouveau.
Pour ce collectif, l’ensemble des kilomètres du Tour de France sont au programme mais aussi les transferts entre les étapes, soit plus de 1500 kilomètres en sept jours et 15 000 mètres de dénivelés positifs à avaler. Un jour avant les femmes, ces cyclistes amateur·trice·s connaissent les difficultés des routes qu’empruntent les professionnelles le lendemain. Aurore Macon a tenu sa chronique kiné sur Radio Cyclo tous les jours pendant la course hommes et présente désormais les étapes de la course femmes. « L’idée c’est dire ce qui est difficile, ce qui est joli sur la route ou encore ce qui pourrait potentiellement se passer pendant la course à certains endroits. »
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Un vrai défi d’organisation
Si le Tour de France des professionnels mobilisent une lourde organisation logistique, le Tour des Zélé·e·s n’est pas en reste. Avant le plaisir dans les traces des cyclistes professionnelles, c’est d’abord beaucoup de travail qui a occupé le collectif de l’association engagé sur le projet. Les vélos duos ont par exemple un rôle important à jouer dans la logistique du projet. « Quand les personnes ne sont pas sur le vélo, elles assurent la logistique. On a aussi un photographe professionnel qui se joint à nous. » Bien conscient·e·s de l’importance de cet évènement pour la notoriété de l’association, Aurore et ses coéquipier·e·s ont abattu un travail presque professionnel pour faire naitre et voir aboutir ce projet. « Il faut que ce soit une réussite et qu’on puisse être mis en avant », lance la cycliste de 34 ans. Chercher des soutiens financiers, des sponsors locaux et des contacts avec les villes étapes et avec celles traversées. Mais aussi mobiliser des associations sur le parcours, pour partager la pratique du vélo au plus grand nombre. « Quand on est une nouvelle asso et que l’on doit encore faire ses preuves, c’est compliqué. Donc en terme de budget, on a ratissé large. » De quoi partir à l’équilibre.
L’évènement peut être suivi sur les réseaux sociaux ou encore sur le site internet www.leszelees.fr.
Propos recueillis par Paul Lesaulnier
Crédit photo : Mickael Gagne
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