Ayodele, athlète de haut-niveau et élue à la Mairie de Paris 18e
Ayodele Ikuesan vient d’être fraichement élue adjointe à la Mairie de Paris 18e en charge de la santé et de la réduction des risques. Athlète de haut-niveau, consultante et engagée sur de nombreux fronts, Ayodele organise ses journées au millimètre près, tout en ayant conscience des grands enjeux qui l’attendent.
« Ce n’est pas la politique qui m’intéresse mais plutôt l’engagement. »
Un investissement au plus près des habitants
Native du 18èmearrondissement de Paris, AyodeleIkuesan connaît bien ses ruelles, ses gymnases et ses habitants. « J’ai grandi dans le 18e, j’y habite toujours avec ma famille. J’ai participé aux travaux du groupe« Paris en Commun Sport », mais sans envie particulière, juste de m’investir. J’ai accompagné la création du Social sport club, dans la réflexion de comment utiliser le sport sur un débat citoyen ou de proposer du soutien scolaire également en m’inspirant beaucoup de ce qui est fait par le Paris Basket 18, club très impliqué dans l’arrondissement.»
Née dans une famille de sportifs, Ayodelea fait ses premiers pas tout comme ses premiers sports dans le 18e. C’était le basket et le volley, mais c’est bien vers l’athlétisme qu’Ayodele Ikuesan s’est dirigée en rejoignant le Championnet Sports de l’arrondissement. « C’est comme une continuité. M’investir un peu plus auprès des habitants. Je me suis dit que j’avais un rôle à jouer. Le 18ème arrondissement est forcément un choix inné. J’y ai grandi, le fait d’y avoir vécu plus jeune, d’y habiter encoreet d’y avoir commencé mon sport. Ca a plus de sens pour moi à mes yeux de m’impliquer dans l’arrondissement qui m’a fait grandir humainement et sportivement. »
« Il y a un pont entre sport et santé qui est inévitable.»
Une envie de faire bouger les choses avant tout
Engagée depuis 2017 à la Commission des athlètes au CNOSF (Comité national olympique et sportif français), Ayodelesait combien l’implication politique en tant qu’athlète est importante : « j’ai été élue par mes pairs pour un mandat de 4 ans à la commission, et ils m’ont toujours beaucoup poussé vers le haut. Dernièrement on a pris des positions beaucoup plus politiques avec la commission du coup c’est vraiment pour faire bouger les choses. Je suis également de près le projet de loi sport et société où l’on discute de la gouvernance des fédérations mais le confinement a perturbé le calendrier »
Etre élue aux sports aurait été une suite logique, et pourtant la santé reste comme une évidence un rêve d’enfant : « Quand j’étais petite je voulais être médecin, j’ai toujours adoré le milieu de la santé, ça me passionne. Il y a un pont entre sport et santé qui est inévitable. »
Pour sa place en politique, elle ne la conçoit pas comme telle. « Je me suis posée la question de l’engagement lorsqu’on m’a proposé d’être sur les listes. Pour moi c’était une belle opportunité de voir l’envers du décor, les arbitrages par exemple. Ce n’est pas la politique qui m’intéresse mais plutôt l’engagement. »
Un emploi du temps à échéances incertaines
Le premier conseil municipal a eu lieu le 11 juillet 2020 avec le 1er Conseil d’arrondissement, l’occasion pour Ayodelede prendre la température : « J’ai rencontré l’ensemble des personnes impliquées à mes côtés. Le sujet du moment reste le COVID19 et les sujets de santé courants. On est dans l’urgence. Actuellement je rencontre les différents acteurs locaux, associations, professionnels de santé, médecins, centres, pour relancer les projets voireen créer d’autres. »
Du côté de ses entrainements sportifs, le COVID, au contraire, ralentit le rythme.« Je vais redémarrer les compétitions cet hiver. Avec le décalage des JO de Tokyo sur 2021, je peux mieux me préparer. A partir de septembre, j’aurais plus de visibilité sur mon calendrier sportif. Jusqu’à présent j’ai toujours trouvé cela difficile de m’entrainer pour une compétition à échéance lointaine. Habituellement c’était toujours « au secours il me faut des compétitions ». Aujourd’hui, j’aborde différemment les choses en me disant que je peux mieux prendre le temps de me préparer. Finalement les compétitions arrivent bien assez vite. J’ai enfin l’occasion de retrouver toutes mes sensations. »
Revenue s’entraîner en région parisienne depuis 2014, à Sarcelles (Val-d’Oise), au Paris Université Club et désormais à Créteil (Val-de-Marne), la sprinteuse, spécialiste du 100 m et 4 x 100 m, va slalomer avec son emploi du temps dès la rentrée de septembre. « Pour la rentrée, je l’envisage déjà sur une répartition les matins sur mon travail de consultante en conduite du changement, et les après-midi en entrainements avec 1 à 2 journées par semaine à la mairie. » Emploi du temps serré pour cette jeune maman. Mais pour cette championne rien d’impossible. A 35 ans, Ayodele Ikuesan reste avec un seul objectif en tête : une troisième participation aux Jeux olympiques, en 2021 à Tokyo.
Propos recueillis par Aurélie Bresson
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