Biathlon – Jeanne Richard : « Tout m’arrive dessus un peu d’un coup »
Ce vendredi 9 février, Jeanne Richard va découvrir les Championnats du monde de biathlon à Nové Město na Moravě lors du sprint. Une situation inimaginable pour la jeune française il y a encore quelques semaines.
Le biathlon tricolore regorge de pépites depuis des années, l’âge d’or ne semble jamais se terminer.. C’est ce qu’à encore montré Jeanne Richard récemment. Cet hiver, les Bleues ont mis la barre très haute. En Coupe du monde elles sont quatre à être montées sur la boîte dont trois sur la plus haute marche. Sur l’IBU Cup elles sont cinq à s’être succéder sur les podiums et autant de victoires. C’est un succès dès la première étape qui a permis à Jeanne Richard de monter en Coupe du monde début janvier. « Je ne m’attendais pas du tout à être sélectionnée et encore moins pour les Championnats du monde. » Vendredi, la biathlète des Gets va se lancer sur la compétition la plus importante, après les Jeux olympiques.
« Tout m’arrive dessus un peu d’un coup, ça fait beaucoup d’émotions en même temps. »
Une saison au-delà des espérances pour Jeanne Richard
Une situation qui demande un peu de sang froid et que Jeanne Richard gère à la perfection. A 21 ans, elle semble imperméable à toute pression et fait ses courses en gardant à l’esprit le travail qui doit toujours être bien fait et une progression encore possible. « Tout m’arrive dessus un peu d’un coup, confie la biathlète. On est fait pour gérer ce genre de situation mais ça fait beaucoup d’émotions en même temps. Il faut réussir à trier. » Après son premier bloc de trois semaines en Coupe du monde, avec une victoire en relais et deux top 10 pour ses débuts, le retour à la maison fin janvier a permis de « faire de la fraîcheur » comme aime le dire ses coaches de tir. « Recharger les batteries, le mental, le physique et hop ça va repartir ! » Jeanne Richard et son biathlon semblent infatigables.
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En biathlon, chaque chose en son temps
Née en 2002, la Haut-Savoyarde pouvait encore faire partie de la sélection des Championnats du monde juniors d’Otepää (Estonie) et faire mieux que ses cinq médailles d’argent en autant de courses l’hiver dernier… « Je me retrouve éjectée sur le grand circuit, c’est top ! Mais j’ai toujours apprécié les juniors et j’ai encore envie de les faire », raconte Jeanne Richard toute souriante. Sa bonne humeur communicative nous ferait presque croire qu’elle y retournerait mais son niveau nous en fait douter. Même si elle tempère. « J’ai encore beaucoup à découvrir et à apprendre. Et c’est dans ma nature d’être toujours en quête de nouvelles choses. Puis en Coupe du monde on se sent peut-être un peu pousser des ailes. »
« Rien n’est garanti, c’est bien. Il faut garder l’esprit focus et se battre. »
Rester dans le groupe A
Dans un groupe avec des filles « bienveillantes » et des coaches en qui elle a eu « confiance tout de suite alors qu'[elle appréhendait] un peu », la petite nouvelle a trouvé sa place tout de suite. Une bonne dynamique pour le biathlon dont Jeanne Richard veut profiter et où elle aimerait garder sa place après les Mondiaux. La concurrence est rude en équipe de France féminine et les places y sont chères. « Avec le niveau global ça rajoute quelque chose de monter sur la Coupe du monde. Mais vu comme ça pousse en IBU Cup et en juniors rien n’est garanti, c’est bien. Il faut garder l’esprit focus et se battre. » Elle se décrit comme une compétitrice dans l’âme et aime enchaîner les week-ends de compétitions sans accuser trop de fatigue. Un bon point pour la Gêtoise qui aimerait finir l’hiver en Coupe du monde. « Quand on y a goûté on a pas envie de redescendre. »
Au moment d’évoquer les objectifs de la fin de saison, Jeanne Richard a beau retourner la question dans tous les sens, elle n’en trouve pas. « En fait j’en ai pas ! Je crois que j’ai vraiment un problème avec les objectifs », confie la biathlète d’un air très sérieux. Mais pour le moment le plus important c’est « de se faire plaisir et d’aborder les Championnats du monde sans prise de tête ». Est-ce qu’elle pense au relais ? « Sophie Chauveau performe depuis deux ans donc je ne pense pas être à son niveau. Mais on verra avec les résultats. » Premier rendez-vous, vendredi à 17h20 sur le sprint et dimanche à 14h30 si elle termine dans les 60 premières du sprint.
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