Passionnée par les jeux vidéo depuis son plus jeune âge, Camille Millet est devenue gameuse sur Valorant. Lancée sur la scène professionnelle dans une équipe 100% féminine, la joueuse connue sous le nom de Luzia revient sur son parcours et évoque notamment le sexisme omniprésent dans la monde des jeux vidéos.
Luzia et Valorant : une histoire qui dure. Depuis son plus jeune âge, Camille Millet, connue sous le pseudonyme de Luzia dans le monde du gaming, est immergée dans l’univers des jeux vidéo. Elle fait ses débuts sur les consoles de jeu avec des titres emblématiques tels que GTA, Call of Duty, Animal Crossing et Les Sims. C’est à l’âge de 12 ou 13 ans que Luzia a découvert sa passion pour les jeux plus compétitifs.
Depuis l’obtention de son premier ordinateur au collège, Luzia s’est plongée dans le monde du FPS (First Person Shooter) en se consacrant à Counter-Strike : Global Offensive (CSGO). Plus tard, l’arrivée de Valorant a attiré son attention, notamment en raison de l’engagement de Riot Games envers la scène féminine des jeux vidéo. « Sur CSGO, la scène féminine était un peu vide et cela était plus attractif sur Valorant. Riot a vraiment donné une bonne image pour l’avenir de la scène féminine avec plus de tournois et une présence accrue des femmes en général », explique Luzia. Cette vision a finalement orienté la gameuse vers Valorant, où elle s’épanouit aujourd’hui en tant que joueuse professionnelle.
Une expérience fructueuse chez Excel et de nouveaux horizons
Une équipe 100% féminine chez Excel. ©EXCEL Esports
C’est aux côtés de ses amies que Camille Millet entre dans la compétition. Repérée par une équipe internationale, Luzia fait ses débuts en tant que joueuse professionnelle en 2022 en rejoignant l’équipe Excel, dans une équipe 100% féminine. « Je ne me suis jamais posée la question de pourquoi j’ai commencé dans des équipes féminines. Il y avait une image de la femme pas très positive dans les jeux, beaucoup de garçons ne veulent pas jouer avec des filles », explique Luzia, consciente défis auxquels les femmes sont souvent confrontées dans le monde du gaming.
L’expérience de Luzia chez Excel lui a permis de devenir professionnelle, bénéficiant d’un encadrement solide avec un coach et un manager attentifs à son développement. Son boot camp à Londres a marqué la gameuse. Une période pleine où elle a pu se concentrer pleinement sur son entraînement et sa progression. Encore aujourd’hui, les entraînements intenses de Luzia comprennent de nombreuses heures de jeu, l’analyse de ses propres matchs et des autres joueurs, ainsi que l’apprentissage des stratégies et des positions sur les cartes. Un programme dense d’environ 30 heures par semaine.
Luzia se lance désormais dans une nouvelle phase de sa carrière. Après avoir passé un an chez Excel, elle est à la recherche d’une nouvelle formation pour continuer à évoluer et à repousser ses limites. Armée de sa détermination et de sa passion pour les jeux vidéo, Luzia est prête à poursuivre son rêve de devenir joueuse professionnelle à temps plein.
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Luzia, l’ascension vers le professionnalisme
Si l’esport remplit son agenda de la semaine, la gameuse poursuite aussi une autre carrière professionnelle. Après l’obtention de son diplôme en prothèse dentaires en 2020, Camille Millet est entrée sur le marché du travail plus conventionnel. Elle occupe actuellement le poste de technicienne dans un laboratoire de biologie. Pour Luzia, trouver l’équilibre entre son emploi et sa carrière de joueuse professionnelle n’est pas une tâche facile, mais sa détermination à poursuivre sa passion reste inébranlable. Son emploi en laboratoire lui assure une certaine sécurité financière, quand l’esport se montre moins stable. « J’ai vu chez Excel que du jour au lendemain, tout peut s’arrêter ».
«Mon but c’est de devenir professionnelle à plein temps en esport. C’est ma passion »
La jeune femme originaire d’Aix-en-Provence aspire à devenir une joueuse professionnelle à temps plein, pour se consacrer entièrement à sa passion, un sport à part entière. « Quand tu es sportive, tu as un coach mental, une hygiène de vie saine, il y a de la compétition. Donc pour moi, même si nous sommes derrière les écrans, c’est un sport », affirme-t-elle.
Valorant et l’esport : un sexisme décourangeant
Sujet récurrent des sports plus traditionnels, l’esport revet également son lot de sexisme. « On arrive dans une partie et directement, on entend des commentaires du genre « Ah, il y a une fille avec nous, c’est perdu d’avance » ou « ta place, c’est dans la cuisine ». Ces remarques dégradantes et discriminatoires sont récurrentes et démotivantes. »
Ces comportements sexistes ont un impact significatif sur les femmes joueuses, limitant leur épanouissement et leur progression dans le milieu de l’esport. Les stéréotypes de genre persistants créent des barrières et des préjugés. Malgré les difficultés rencontrées, Camille Millet reste résiliente et déterminée à ne pas se laisser décourager par ces attitudes sexistes. Au contraire, c’est désormais une motivation supplémentaire pour prouver sa valeur. « C’est très démoralisant. Il m’est arrivé de me dire que ça ne changerait jamais. Mais d’un autre côté, cela m’a aussi poussée à vouloir être meilleure. »
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