Caroline Cruveillier
À la rencontre des sportives

Caroline Cruveillier, le rêve olympique repoussé

Tiffany Henne
25.07.2021

À 23 ans, Caroline Cruveillier sait ce qu’elle veut. Une médaille aux Jeux olympiques. La Française rêvait de se rendre à Tokyo cette année mais elle devra attendre Paris 2024 pour participer à ses premiers Jeux. La boxeuse de la FDJ Sport Factory, fraichement sacrée championne d’Europe des moins de 22 ans, s’est fixé comme objectif à court terme l’or aux Championnats du monde en octobre.

Juillet 2021. Comme de nombreux·ses athlètes, Caroline Cruveillier pourrait avoir posé ses valises à Tokyo et y rêver de médaille d’or. Mais la boxeuse française n’a pas eu à faire ses bagages. Le tournoi de qualification olympique, qui aurait pu l’amener à participer à ses premier Jeux, a été reporté à cause du Covid-19. « Je suis déçue mais je me suis fait opérer du poignet en novembre, une opération que je ne pouvais plus repousser car je n’arrivais plus à boxer. Je savais que j’allais être juste niveau délai pour ces nouvelles qualifications, donc je pense que c’est reculer pour mieux sauter » relativise-t-elle. Ce n’est donc que partie remise pour Paris 2024 : « Je veux absolument y être. »

« J’ai eu peur, je me suis dit mais pourquoi je me blesse tout le temps ? »

La situation sanitaire ne lui aura pas causé que des désagréments. Grâce à elle, en juin dernier, la boxeuse originaire d’Istres a pu participer, malgré ses 23 printemps, aux championnats d’Europe des moins de 22 ans… Et y être sacrée en -54kg pour la deuxième fois de sa carrière. Deux succès européens aux goûtx différentx pour la pensionnaire du « Noble Art au Pays d’Aix » : « En 2019, c’était ma première médaille d’or internationale, gagnée alors que je n’y croyais pas vraiment. Cette année, j’étais classée numéro une et dans ma tête, il fallait tout le long que je reste numéro une, que je garde ma place. » Ce n’était pourtant pas gagné.

« Je me suis dit : avec tout ce que j’ai traversé, je suis là, je suis la meilleure de ma catégorie, j’ai eu raison de rien lâcher. »

Caroline Cruveillier a appris seulement un mois avant qu’elle serait en mesure d’aller défendre son titre en Italie. Après avoir mis à profit sa convalescence pour travailler techniquement, elle a, alors, multiplié les oppositions pour pallier le manque de physique. « Tout se passait bien mais 2 jours avant je me suis fait une entorse à l’entraînement. J’ai eu peur, je me suis dit mais pourquoi je me blesse tout le temps ? », se souvient-elle. Finalement, les soins avec le kinésithérapeute, la détermination et les bonnes sensations vite revenues lui permettent d’aller au bout. Quand la Française voit l’arbitre lever son bras, même si elle connait déjà le verdict, elle sent un bonheur l’envahir : « Je me suis dit : avec tout ce que j’ai traversé, je suis là, je suis la meilleure de ma catégorie, j’ai eu raison de rien lâcher. »

L’or mondial en ligne de mire

En octobre, Caroline Cruveillier aura l’occasion de montrer qu’elle peut aussi être la meilleure mondiale, 10 ans après avoir enfilé les gants pour la première fois. À 13 ans, l’adolescente avait suivi son frère, au grand dam de leur mère. Vu ses aptitudes, la jeune pousse s’était rapidement vue proposer des compétitions, mais elle préférait alors monter à cheval plutôt que sur un ring. Les convictions ont rapidement changé, les succès se sont enchaînés, la boxe est devenue une priorité. Et dans trois mois, c’est la médaille d’or aux championnats du monde élite qu’elle visera, après y avoir décroché l’argent en 2019. Comment se voit la vice-championne mondiale, également numéro 3 européenne élite, dans 10 ans ? « Peut-être plus sur un ring mais toujours dans le sport… Avec des médailles olympiques au cou », répond l’ambitieuse boxeuse aux 71 victoires en 93 combats. En attendant, Caroline Cruveillier doit boucler ses bagages pour Temple-sur-Lot,  où elle débutera sa préparation estivale avec l’équipe de France.

Propos recueillis par Tiffany Henne

Dans le cadre de son programme d’actions Sport Pour Elles, FDJ soutient et encourage les championnes, et agit pour donner envie à toutes les femmes de pratiquer une activité sportive
et faire évoluer les mentalités. Et cela passe aussi par les encadrants.
Tiffany Henne
25.07.2021

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