Cassandre Beaugrand, rebondir après la déception des championnats d’Europe de triathlon
Cassandre Beaugrand rentre déçue des championnats d’Europe de Munich. La triathlète française a dû se contenter d’une cinquième place sur l’épreuve individuelle. La médaille d’or décrochée avec ses partenaires du relais mixte n’efface par l’amertume. Malgré tout, la sportive de la FDJ Factory peut viser un podium sur le circuit mondial dans une saison où elle a passé un cap, selon ses propres mots.
Dans les eaux de l’Olympiasee de Munich, pour les championnats d’Europe de triathlon, Cassandre Beaugrand semblait à l’aise. Idem sur les routes de l’Olympiapark, d’abord à vélo puis sur le début de la course à pied. Mais la Française n’a pas vécu son épreuve de la même manière que les observateurs : « Je n’ai pas été incroyable, j’étais juste présente dans le premier groupe mais ce n’était pas ce que j’étais venue chercher. Je nage vraiment bien cette saison alors j’aurais espéré mettre mon rythme, être devant, mais finalement je n’ai jamais eu la capacité de m’exprimer comme je le voulais sur tout le championnat », commente la triathlète, chez qui on ressent aisément de la frustration, même plusieurs jours après être rentrée d’Allemagne.
Et ce n’est pas l’analyse de la course, son point fort, qui va atténuer ce sentiment. La médaillée de bronze aux championnats d’Europe 2018 est partie fort comme à son habitude, avant d’être touchée par les crampes. « Quand j’ai posé le vélo, je me suis dit que j’allais me régaler sur la partie course parce que c’est ma force normalement, mais c’était tout le contraire. J’ai essayé de m’accrocher tout le long, ça ne m’était jamais arrivé d’être défaillante sur cette partie-là. », ajoute-t-elle, encore contrariée que ça ce soit mal passé.
« J’ai plus de déception que de satisfaction. »
Comme après chaque revers, Cassandre Beaugrand, qui nous répond depuis l’Italie où elle est en préparation à l’heure où nous écrivons ces lignes, tente de comprendre pourquoi. « J’étais très en forme au mois de juin, puis j’ai fait mon premier stage en altitude à Font-Romeu en juillet pour préparer les championnats d’Europe. C’était la première fois donc je m’interroge sur le « timing » de la redescente, nous confie la triathlète. J’ai encore des doutes à ce propos, parce que je commence à me sentir en forme seulement maintenant. Je me demande si ça n’a pas pu jouer même s’il y a toujours plusieurs paramètres, et que ce n’est jamais évident de savoir ce qui n’a pas fonctionné. »
Sa seule certitude, c’est qu’elle ne se voyait pas à cette place après son bon début de saison. Et la médaille décrochée en relai mixte avec Léo Bergère, Emma Lombardi et Dorian Coninx n’atténue pas forcément sa déception. « J’ai couru parce que j’ai pris la place de Léonie (NDLR : Périault) qui avait chuté la veille. Il a fallu que je me remobilise parce que j’étais déjà passée en phase récupération. Après j’étais prête parce que j’avais envie de prendre ma revanche. J’ai réalisé un relai correct. Ce qui compte c’est le résultat, on a gagné, je ne regarde pas ma performance individuelle mais l’or de l’équipe », explique la quatrième relayeuse. Sans se cacher, elle dresse toutefois le bilan suivant : « J’ai plus de déception que de satisfaction. »
À lire aussi : Inès Lagdiri-Nastasi, la voix tennis de France Télévisions
« Ma saison de triathlon ne sera pas à jeter à la poubelle »
Heureusement pour Cassandre Beaugrand, la saison est loin d’être terminée. La triathlète va pouvoir se rattraper, d’abord en participant aux Super League de Londres et Munich en septembre, puis à celle de Toulouse en octobre. Viendra ensuite le temps de retrouver le circuit mondial à Cagliari : « Là, c’est vraiment l’un de mes autres objectifs car je suis bien classée. Je suis cinquième et il me manque des courses. J’espère me rapprocher du podium. » L’idéal pour la Française serait de faire un bon résultat en Italie avant de se rendre à Abu Dhabi pour « la grande finale » pour tenter d’atteindre les trois plus hautes marches.
« Et même si je n’y arrive pas, ça ne sera pas une fin en soi. Ça restera une bonne saison. Depuis 2019, je n’étais pas montée sur un podium. Là je l’ai fait deux fois avec une victoire et une deuxième place. J’ai passé un cap, c’est mieux que les années précédentes, j’ai gagné en régularité. Dans tous les cas, ma saison ne sera pas à jeter à la poubelle », conclut la sportive qui a su rebondir après son échec l’an dernier aux Jeux olympiques de Tokyo.
À lire aussi : Ardoisières, les autres femmes du Tour de France
Propos recueillis par Tiffany Henne
Crédit photo : ©Crosnier Julien / KMSP
Vous avez relevé une coquille ou une inexactitude dans ce papier ?
Proposez une correction à notre rédaction.
Vous avez aimé cet article ?
Retrouvez tous nos articles de fond dans le magazine
S’abonner au magazine