« CHAMPIONNES DU MONDE » : UN PODCAST CONSACRÉ AU SPORT FÉMININ
Ni journaliste, ni athlète de haut niveau, Cléo Hénin a lancé depuis quelques semaines un podcast sur le sport au féminin. Une fois par mois, elle tend son micro à toutes celles qui gravitent dans le milieu sportif. Entretien avec Cléo Hénin, femme d’idée et de voix, qui n’a pas sa langue dans sa poche.
Cléo Hénin a longtemps fouillé sur la toile pour trouver une émission qui la comblerait. En vain. Pas de trace de femmes sportives sur les ondes. Alors, la Lorraine de 27 ans a donné vie à son propre objet sonore. « J’ai toujours été pratiquante mais surtout je baigne dans un environnement familial où le sport est un moteur, explique-t-elle. Mes parents sont professeurs de sport, ma grande soeur, Valérie Wiet-Hénin, est triple championne du monde de boxe. Ma nièce, Magda Wiet-Hénin, est championne du monde junior de Taekwondo. J’avais envie de mettre en avant ce genre de profils. Avec l’essor des podcasts, je me suis dit que c’était le moment. »
Clémentine Sarlat pour la première
Issue du milieu de la communication et de l’événementiel, Cléo Hénin s’est entourée d’un journaliste, Valentin Cassuto, pour gérer l’aspect technique. Le 20 décembre, la petite équipe sort le premier opus de « Championnes du Monde ». Un podcast de 50 minutes avec Clémentine Sarlat, journaliste connue pour avoir couvert le rugby auprès de France Télévisions. « Clémentine est une figure publique donc c’était bien de débuter avec elle. Elle reçoit de nombreuses remarques sur son physique avantageux plutôt que sur ses capacités qui sont énormes. On la suit sur les réseaux sociaux et elle parle facilement de féminisme.»
Un mot qui en effraie plus d’un(e). Mais pas Cléo Hénin. « Clémentine le définit assez justement dans le podcast. On peut être féministe sans être extrêmeet faire les choses de façon très intense. Les petits projets comme celui-là sont du féminisme. C’est tout simplement la volonté de mettre la femme au centre du débat, de montrer qu’elle est plurielle et bien évidement l’égale de l’homme. Mes collaborateurs sur ce projet ont aussi envie de s’investir dans ce domaine.» Rapidement, sans publicité ni annonce, le morceau dépasse les 800 écoutes. « On attendait d’avoir réalisé trois épisodes pour communiquer. On a trouvé ça génial ! ».
Chacune la parole
L’outil sonore est mensuel et désire aborder un maximum de sujets. Après Clémentine Sarlat, c’est Laëtitia Pingel, créatrice d’une marque proposant des tenues sportives basées sur une nouvelle technologie d’absorption des chocs, qui s’est prêtée au jeu. Le 12 février, « Championnes du Monde » dévoilait l’interview de Marie-Amélie Le Fur, athlète huit fois médaillées aux Jeux Paralympiques.
« On donnera la parole aux amatrices, aux professionnelles, aux médecins du sport, aux arbitres, aux supportrices…On n’a pas de limites mais on veut pas être redondant.»
Pourtant, les parcours et les témoignages des premières participantes révèlent déjà certaines tendances. « Elles abordent des difficultés de construction. Elles disent se brider beaucoup, ne pas se sentir légitime, se mettre des battons dans les roues.»
Lancé sur fonds propres, « Championnes du Monde » débute son histoire. « Pour l’instant, il n’y a pas de modèle économique même si, à terme, nous aimerions nous professionnaliser. Notre premier objectif est de produire régulièrement des podcasts de qualité pour créer notre communauté. Nous travaillons là-dessus quotidiennement, à coté de nos boulots respectifs. On y croit fort, on espère trouver nos auditeurs. »
Pour écouter « Championnes du Monde »
Copyright : Simon Landrein
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