Clara Copponi : « J’ai vraiment prouvé que j’avais rebondi par rapport à cet été »
Après être rentrée bredouille des Jeux olympiques, Clara Copponi, coureuse de l’équipe FDJ Nouvelle-Aquitaine Futuroscope, a connu une bonne fin de saison en montant à deux reprises sur un podium : sur la deuxième marche aux Mondiaux de Roubaix et sur la troisième lors du Tour de Grande-Bretagne. La cycliste, déjà tournée vers Paris 2024, se ressource désormais avant de débuter une nouvelle saison. Elle espère notamment courir le Tour de France.
Il y a quelques jours, Clara Copponi était encore sur les pistes du Stab Vélodrome de Roubaix pour les championnats du monde de cyclisme sur piste. Elle en est repartie avec la médaille d’argent, décrochée en équipe avec Marie Le Net sur l’Américaine. « Ça s’est joué jusqu’au dernier sprint. Ça a été une très grosse course et on était finalement un peu déçues de finir deuxièmes alors que si on gagnait le dernier sprint on était championnes du monde. Mais on est jeunes, on a tout l’avenir devant nous. On va encore progresser et on reviendra l’année prochaine à Paris », relativise Clara Copponi. Et il y a de quoi, quand les gagnantes sont néerlandaises, qu’elles s’appellent Amy Pieters et Kirsten Wild et qu’elles sont les triples tenantes du titre.
En individuel sur l’omnium, la Française a échoué au pied du podium. Mais là encore, elle préfère positiver, d’autant plus après sa chute aux Jeux olympiques de Tokyo cet été : « Je ne suis pas déçue. Finalement, je ne savais pas trop me positionner car l’année dernière j’étais très loin. Aux Jeux olympiques, j’ai chuté alors que je savais que j’étais en forme et que j’aurais pu jouer une meilleure place. Et là, finir quatrième, c’est pas mal. J’étais bien physiquement mais c’est toujours difficile avec les erreurs techniques. Je suis encore en apprentissage. Là, j’ai vraiment prouvé que j’avais rebondi par rapport à cet été et que j’étais prête à me battre. Finir quatrième, ça peut être décevant, surtout que je n’étais qu’à trois points de la troisième place. Vu ma réaction après cet été, je suis juste contente de moi. »
« Je suis ravie de faire partie de cette génération qui connait les changements »
Durant la période estivale, la cycliste, qui aime tout autant avaler les kilomètres de bitume des routes que sillonner les vélodromes, a aussi terminé troisième sur le Tour de Grande-Bretagne. Son premier podium en World Tour mais aussi sur une course à étape. L’an prochain, c’est à la maison que la coureuse de l’équipe FDJ Nouvelle-Aquitaine Futuroscope se verrait bien briller. Le Tour de France est de retour pour les féminines. « Ça va être l’un de mes objectifs, comme toutes les filles, donc il va falloir se battre pour avoir sa place. J’ai vraiment envie d’y être dès 2022. J’étais à la présentation donc ça donne encore plus envie », raconte avec enthousiasme Clara Copponi.
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La jeune femme de 22 ans apprécie d’ailleurs fortement la révolution qui s’opère dans son sport : « Ça va complètement dans le bon sens avec toutes les nouvelles courses qui apparaissent au même titre que les garçons. C’était super de voir le Paris-Roubaix à la TV avec les filles et j’ai hâte d’y être aussi. J’espère que ça va continuer, et notamment au niveau de l’évolution des salaires. Je suis ravie de faire partie de cette génération qui connait les changements. J’ai commencé en n’étant pas professionnelle, je le suis devenue l’année où il a été possible de l’être. Voir tous ces changements et toutes les filles faire en sorte que ça change, c’est vraiment sympa. »
« Le plus dur, c’est quand je suis rentrée »
Autre objectif plus lointain, Paris 2024 bien évidemment : « Je vais viser mieux et cette fois-ci on ne se loupera pas », affirme la cycliste après sa très grosse déception au Japon. « Le plus dur, c’est quand je suis rentrée. Là-bas je tenais le coup mais en arrivant en France c’était la dépression. Je n’avais pas prévu de retourner voir directement ma famille, mais comme je suis tombée, je suis allée passer des examens. J’étais là, je ne voulais absolument pas en parler, eux étaient frustrés de ne pas pouvoir le faire, c’était spécial comme ambiance. Ça ne fait que quelques semaines que je commence à en parler, c’est toujours difficile. Tout était un peu flou : tu te retrouves seule alors que pendant plus de trois ans tu as passé quasiment toutes tes journées avec tes coéquipières, tu n’as plus l’objectif que tu avais, tu n’as plus rien devant toi, c’était super bizarre, se remémore-t-elle. Ça fait du bien de pouvoir en parler sans pleurer. » Après sa période de repos total, Clara Copponi va reprendre sa course pour déjà préparer les Jeux olympiques de Paris 2024.
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Dans le cadre de son programme d’actions Sport Pour Elles, FDJ soutient et encourage les championnes, et agit pour donner envie à toutes les femmes de pratiquer une activité sportiveet faire évoluer les mentalités. Et cela passe aussi par les encadrants.
Propos recueillis par Tiffany Henne
Crédit photo : Thomas Maheux
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