Combiné nordique – Léna Brocard : « J’attends de faire ce par équipes depuis tellement longtemps »
Pour la première fois ce samedi 16 mars, Léna Brocard pourra prendre part à une compétition de combiné nordique par équipe. Présente sur le circuit Coupe du monde depuis les débuts en décembre 2020, elle avait toujours été la seule Française. Ce week-end à Trondheim (Norvège), Romane Baud l’accompagne. Rencontre.
Aligner deux filles en Coupe du monde n’a rien de compliqué pour la France dans la plupart des sports blancs. Ce n’est pas le cas du combiné nordique. Léna Brocard a passé presque quatre saisons toute seule soit 33 courses où elle était la seule Bleue présente. « J’étais vraiment contente quand j’ai appris que Romane (Baud) montait ! » L’Iséroise a de quoi s’emballer, les Tricolores étaient absent des trois premiers par équipes (deux filles et deux garçons) car il manquait toujours une deuxième fille. « Ce sera notre premier, j’attends de la faire depuis des années. On en a fait un en COC (Coupe continentale) l’année dernière et on partage les choses, ça va être vraiment cool, confie Léna Brocard. Et on envoie un bon message pour les filles en France. » La leader bleue ne veut pas se mettre de pression ni aller chercher un résultat précis mais simplement « se faire plaisir et profiter de cette première tous ensemble ».
Une équipe de France femmes en construction
Avec ce par équipe en fin de saison, les jeunes combinées savaient qu’une opportunité de monter en Coupe du monde existait. Après des JOJ en Corée du Sud et de bons mondiaux juniors, Romane Baud voulait y croire. « En plus avec mon frère ce serait génial », avouait-elle il y a quelques semaines. Quatrième de la dernière Alpen Cup (circuit juniors), la Doubiste a gagné son billet face à Marion Droz-Vincent, seulement 16 ans et autre espoir du combiné féminin français. La jeune de 17 ans va débuter sur le circuit aux côtés de Mattéo, le leader côté garçons. Et avec son idole Léna Brocard pour qui elle a eu de tendres propos. « Ça m’a vraiment touché, je ne pensais pas qu’en commençant le combiné on allait me voir ainsi, raconte la meilleure tricolore. Mais si je peux accompagner des filles comme j’aurais aimé qu’on le fasse avec moi ce sera avec plaisir. »
« Tout le monde progresse mais il faut réussir à progresser plus que les autres. »
Une bonne nouvelle pour le combiné
La Doubiste ne sera pas la seule à découvrir la Coupe du monde ce week-end. Elle est accompagnée de la Slovène Tia Malovrh, troisième des JOJ en janvier. Pour la première fois, dimanche, elles seront plus de trente au départ (32). Mais le changement majeur de la saison est l’émergence d’une vraie séparation entre les différents circuits. Avec un calendrier Coupe du monde de plus en plus fournit (15 courses contre 10 la saison passée) « les filles ne descendent plus en continental et sur les épreuves juniors aux Mondiaux et aux JOJ elles étaient aussi plus de trente ». Léna Brocard le sait bien, son sport est jeune et il évolue encore, un vrai challenge. « C’est génial, tout le monde progresse mais il faut réussir à progresser plus que les autres pour monter dans le classement. » La native d’Autrans (Isère) a réussit à grappiller deux places au général, passant de la dixième l’an dernier à la huitième cette saison.
« 2026 ça va être très très compliqué mais 2030 c’est en France, ça donne envie d’y croire et je pense que c’est une chance pour notre discipline. »
Enfin les JO ?
L’augmentation du niveau général a permis de détrôner Gyda Westvold Hansen qui avait simplement tout gagner sur l’hiver 2022-2023. « C’est une bonne chose pour notre sport de voir plusieurs filles qui gagnent. » Bon, pour la variété dans les nations on attendra la saison prochaine car toutes les victoires sont signées par la Norvège. Mais elles sont plus nombreuses que les hivers passés à avoir joué le podium, dont Léna Brocard, quatrième à Schonach fin janvier, son meilleur résultat en carrière. Elles ont presque toutes battues leurs performances des autres saisons. Ce qui fait penser à la Française qu’elles peuvent penser aux Jeux, tout en restant réaliste.
« 2026 ça va être très très compliqué mais 2030 c’est en France, ça donne envie d’y croire et je pense que c’est une chance pour notre discipline. » C’est dans nos Alpes que tout à commencer pour le combiné nordique olympique. La discipline est présente depuis la première édition hivernale à Chamonix en 1924. Pourtant elle est menacée par le CIO (Comité international olympique) de disparaître dès 2030 si les filles ne rentrent pas dans le programme… Léna Brocard le promet, elle n’arrêtera « jamais le combiné » quelle que soit la décision des institutions. En attendant ces futures échéances, la fin de saison est déjà ou enfin là car « la fatigue se fait sentir ». Mais pourquoi pas voir un nouveau pays sur un podium de Coupe du monde dès ce week-end ?
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Team event : samedi à 13 h pour le saut et à 15 h 10 pour la course de fond.
Individuel : dimanche à 9 h 30 pour le saut et à 16 h 10 pour la course de fond.
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