Avec 12 titres de championnes de France, un record de France de poursuite par équipe, Coralie Demay fait certainement partie des championnes françaises qui marquent une génération. Après quatre années passées au sein de l’équipe FDJ-Nouvelle-Aquitaine-Futuroscope, Coralie a rejoint en 2020 la Charente-Maritime Women Cycling. Un tournant, un choix, dans sa vie de cycliste. Et même si, à 27 ans, Coralie se concentre sur les Jeux Olympiques, elle ne perd pas de vue son après carrière. Rencontre.
Depuis le 1erjanvier 2020, Coralie Demay est officiellement coureuse au sein de l’équipe cycliste Charente-Maritime Women Cycling. Elle raconte : « Quitter l’équipe FDJ-Nouvelle-Aquitaine-Futuroscope n’a pas forcément été simple. Je n’ai pas eu le choix en fait, car je n’avais pas le droit. » En effet, avec la nouvelle réglementation sur le World Tour, une cycliste ne peut cumuler deux contrats de travail. Elle poursuit : « Il a fallut que je fasse un choix. Je suis militaire. Et je ne peux pas avoir deux contrats de travail. Même si la FDJ est un beau sponsor et une belle équipe, avec l’armée, c’est une sécurité sur la durée. J’ai du choisir l’armée. »
Un choix finalement pas facile pour elle, dans ce club où elle avait fait ses débuts : « Lorsque je suis arrivée dans l’équipe FDJ je m’entendais bien avec les filles. J’avais pas encore des résultats mais tous m’ont fait confiance. C’était tout nouveau pour moi car je n’avais pas d’expérience. Je n’ai commencé le vélo qu’en cadette 2, assez tard finalement. C’est grâce à la piste que je me suis mise à la route. J’ai commencé par participer au Tour du Qatar à l’époque. Puis j’ai rencontré l’équipe de la FDJ et mes contrats ont été reconduits naturellement. »
« Avant je n’étais que coéquipière. Aujourd’hui je veux apporter mon expérience, me concentrer sur la route et davantage m’épanouir. »
Le week-end de son premier stage avec la Charente-Maritime Women Cycling, Coralie Demay est pourtant comme un poisson dans l’eau dans son nouveau club. « Gael Le Bellec a été mon entraineur pendant quelques années. C’est quand même lui qui m’a amené jusque là. C’est une continuité dans mon parcours professionnel. Et puis en fait clairement je ne peux pas gagner un World tour. Je me plaisais à la FDJ-Nouvelle-Aquitaine-Futuroscope mais j’avais fait le tour. J’étais leader sur les coupes de France, mais maintenant ça va être différent. Avant j’étais que coéquipière. Aujourd’hui je veux apporter mon expérience, me concentrer sur la route et davantage m’épanouir. J’ai envie d’apporter et de porter l’équipe. »
Un échéancier 2020 déjà bien rempli et un calendrier UCI qui se profile dense. Malgré une certaine fatigue, Coralie est confiante : « J’ai du mal à me projeter en fait. Je n’ai pas fait mon calendrier de course car il y a beaucoup d’incertitudes. 2020 sera une année nouvelle. Je rêve bien sûr d’aller aux Jeux Olympiques. » (Ndlr. Le 26 février 2020 à Berlin, avec l’équipe de France de poursuite, Coralie Demay a décroché sa qualification pour les JO de Tokyo.)
Pour Coralie, ces JO seront déterminants : « Aller aux JO va être un tournant dans ma carrière. Ca peut changer une vie. Pour le moment je suis assez focus sur les JO. L’après carrière j’y pense déjà un petit peu car j’ai quand même déjà 27 ans. Mais je ne me vois pas pour le moment sans vélo. Il faudra bien arrêter un jour je le sais. »
« Aller aux JO va être un tournant dans ma carrière. Ca peut changer une vie. »
Une fin de carrière qui se fait pourtant sentir pour Coralie « Sur la piste en hiver dernier, je ne prenais plus de plaisir car c’était vraiment dur. Mais il fallait que je m’écarte un peu de la piste et revenir sur la route pour reprendre goût. J’aime le sport. J’ai fais mes études en génie chimique, donc je sais que mon après carrière ne sera pas dans le sport. Ca va être difficile de redevenir une personne lambda, j’appréhende un peu. Mais je ne me rends pas trop compte. En même temps, je ne me vois pas encore sur mon vélo après 30 ans. Souvent on dit que chez les filles on devient plus endurante en vieillissant dans notre discipline. C’est quand même dur comme sport et je ne veux pas faire l’année de trop. Dans cette nouvelle équipe, ça se passe déjà tellement bien que je n’ai vraiment pas envie de faire l’année de trop. »
Propos recueillis par Aurélie Bresson
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