Coraline Conan est la plus jeune cycliste de l’aventure « Donnons des Elles au Vélo M-1 ». A 23 ans, la jeune diplômée en ingénierie mécanique a consacré une année entière à la préparation intensive des 21 étapes sur les routes de France afin de véhiculer son message d’engagement.
De sport en sport, Coraline a cherché le sien pour se développer. Du rugby au kayak en passant par l’escrime, la seine portaise a eu beaucoup de difficultés à trouver l’accroche nécessaire pour s’investir pleinement dans une pratique compétitive. « J’ai essayé au moins 10 sports. Mais rapidement, dans chacun d’entre eux, je me lassais. Au lycée, les trajets en bus scolaires étaient interminables, je devais me lever à 6h. En vélo, j’y étais en 20 minutes. Je faisais 24 km de vélo par jour. C’est comme cela que le vélo a commencé », explique la Seine Portaise.
« J’ai vu les filles en 2017 avec les 3 minutes d’antenne lors du Tour de France. »
Retrouver le goût de la compétition
Par appréhension de reproduire le même schéma que dans les autres sports, Coraline a pris le temps pour passer du vélo comme mode de transport au cyclisme. En 2017, elle découvre l’opération Donnons des Elles au Vélo. « J’ai vu les filles en 2017 avec les 3 minutes d’antenne lors du Tour de France. Au début, je ne voulais pas aller au club par peur de me lasser comme les autres sports. Puis finalement, je suis allée à la pêche aux renseignements. Au début, je voulais m’inscrire en cyclosportive (compétition de masse) mais j’ai eu une super impression sur le cyclisme. J’ai découvert qu’on pouvait le pratiquer par équipe. J’ai été conquise tout de suite », raconte-t-elle.
Coraline rejoint le club COCCF pour la saison 2018-2019. C’est la révélation. Les heures d’entrainement s’enchainent, les compétitions aussi. « Je voulais arrêter la compétition, dans n’importe quel sport. Le vélo m’a remis sur les rails et m’a redonné l’envie de m’y remettre. Il m’a permis de toucher au dépassement de soi car en cyclisme, nous sommes face à nous-même, même si l’on court en équipe. Après une compétition, je me sens tellement bien. »
Le cyclisme comme engagement
Le format 100% féminin est spécifique au club. D’autres sont mixtes. La jeune femme y accorde beaucoup d’importance. « Le format 100% féminines me convient très bien. Je ne suis pas sûre que je me serai inscrite dans un club mixte. J’ai l’impression qu’avec ce modèle, nous avons plus la possibilité de nous développer. Je pense qu’avec des hommes, l’envie de montrer qu’ils sont meilleurs ne m’aurait pas plu », précise Coraline.
« Ce projet c’est ma manière à moi de contribuer au développement du cyclisme chez les femmes. »
Un an après sa candidature rejetée pour la 5ème édition de l’aventure Donnons des Elles au Vélo M-1, Coraline a retenté sa chance. La 6ème édition la comptera dans ses rangs. Diplômée en juin 2019, elle a consacré les mois derniers à la préparation de cet engagement militant et sportif. « Ce projet c’est ma manière à moi de contribuer au développement du cyclisme chez les femmes, encore trop peu connu et surtout trop peu médiatisé. Je m’y suis longuement préparée pour pouvoir terminer toutes les étapes ». Coraline s’est lancée dans une préparation plus qu’intensive. « Cela ne fait que 2 ans je pratique le cyclisme en club, mais je me suis prise une année sabbatique pour beaucoup m’entrainer. Chaque semaine je fais 6 sorties, courtes ou longues, en fonction de ce que je veux travailler : l’intensité ou l’effort long par exemple. Je fais aussi du cross fit 2 fois par semaine et pendant le période de confinement, 6 fois par semaine. »
Après 10 jours d’effort, la jeune femme est étonnée par l’engouement des spectateurs sur les routes de France ou encore des médias mobilisés pour l’évènement. Il la conforte dans son envie de contribuer, non seulement à un projet sportif ou humain mais aussi à l’idée qu’elle se fait du développement du cyclisme au féminin sur le territoire. La jeunesse est espoir et mobilisation pour porter haut les couleurs du cyclisme au féminin !
Propos recueillis par Claire Smagghe
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